Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bilan (suite)

Pour calculer la valeur de capitalisation du chiffre d’affaires, on cherche à déterminer quel est le montant des capitaux nécessaires pour obtenir un chiffre d’affaires donné, selon une méthode semblable au calcul de la valeur de capitalisation du bénéfice ; mais, dans ce cas, le coefficient de capitalisation (chiffre multiplicateur) n’a plus du tout le sens d’un taux d’intérêt.

La valeur boursière ou capitalisation, est égale au produit du nombre d’actions par le cours de l’action en bourse.

La valeur à la casse ou valeur à casser ou encore valeur de liquidation est la somme que l’on obtiendrait en vendant sur le marché les actifs de l’entreprise. Cette valeur présente un intérêt certain pour les banques d’affaires spécialisées dans le rachat d’entreprises en difficulté lorsqu’elles n’ont pas l’intention de les garder.

La valeur combinée standard est une moyenne de la valeur de capitalisation du chiffre d’affaires, de la valeur de rendement et de la valeur mathématique intrinsèque. Elle est dite instantanée quand elle représente la valeur de l’entreprise dans le présent et potentielle quand elle est calculée à partir d’estimations probables de la valeur de rendement, de capitalisation du chiffre d’affaires et de la situation nette, pour le futur.

Autrement dit, la valeur instantanée permet d’apprécier l’entreprise en fonction de ce qu’elle est présentement, tandis que, dans l’estimation potentielle, on fait entrer en ligne de compte ce que l’entreprise sera. Ces deux méthodes ont une utilité bien distincte ; en effet, le chef d’entreprise, qui voudra savoir, lorsqu’il prend une participation dans une entreprise, si cette participation renforce sa position sur le marché, sera enclin à tenir compte de la valeur potentielle, tandis que l’acheteur d’une entreprise, qui a pour objectif de « casser » celle-ci, aura plutôt tendance à raisonner sur la valeur instantanée.

A. B.

 E. G. Snozzi, l’Interprétation du bilan (Dunod, 1951 ; 4e éd., 1970) ; la Vérification du bilan (Dunod, 1964). / L. Petit, le Bilan dans les entreprises (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1956 ; 6e éd., 1970). / G. Depallens, Gestion financière de l’entreprise (Sirey, 1960 ; 4e éd., 1970). P. Lauzel, le Plan comptable français (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 3e éd., 1973). / R. Larcier, l’Analyse financière en Europe (Entreprise mod. d’éd., 1966). / J. Corre, la Consolidation des bilans. Les comptes de groupe (Dunod, 1969). / C. Momot, Initiation au bilan (Éd. ouvrières, 1972).
On peut également consulter les Fiches analytiques des sociétés et les Ratios comparés, publiés annuellement par la S. E. F. (Société d’études financières).

bile

Liquide sécrété par le foie et conduit à travers les voies biliaires jusque dans le duodénum (première partie de l’intestin grêle).



Sécrétion et composition de la bile

La bile ajoute son action à celle des autres sécrétions digestives dans la modification et l’absorption des aliments. La sécrétion du foie est continue, avec quelques renforcements dans les périodes de repas. Elle atteint 800 à 1 000 ml par jour. Mais si la bile coule directement du foie au duodénum pendant les phases de digestion, dans l’intervalle des repas, par contre, elle s’accumule à contre-courant dans la vésicule biliaire, où elle se concentre pour en être chassée au début du repas suivant. Il faut donc distinguer la composition de la bile hépatique et celle de la bile « de réserve » vésiculaire.

La bile hépatique est jaune d’or, alcaline (pH = 7,6 à 8,6). Elle contient surtout de l’eau (97 p. 100), des électrolytes — notamment du chlorure de sodium — et des pigments biliaires, représentés presque exclusivement par la bilirubine. Celle-ci provient de l’hémoglobine libérée par la destruction des globules rouges dans le système réticulo-endothélial, soit en dehors du foie, soit dans le foie lui-même, par ouverture du cycle tétra-pyrrolique, puis par perte de l’atome de fer et libération de la globine. Au foie parviennent aussi les pigments réabsorbés dans l’intestin grêle. Le foie effectue alors une glycuro-conjugaison qui aboutit à la bilirubine conjuguée, telle qu’elle est excrétée dans la bile (5 g/l). Les pigments donnent leur teinte à la bile et aux matières fécales, mais n’interviennent pas dans la digestion. Les sels biliaires sont le glycocholate et le taurocholate de sodium, résultant de l’union de l’acide cholalique avec le glycocolle et la taurine. Ces sels sont produits par le foie à partir du cholestérol*. Ils sont presque entièrement réabsorbés par l’intestin pour être à nouveau réutilisés. Leur taux moyen est de 15 g par litre. Ils jouent un rôle essentiel dans la digestion. Le cholestérol est sous forme libre dans la bile, au taux de 0,5 à 1,5 g par litre, donc à un taux plus faible que dans le sang. Il est également réabsorbé en quasi-totalité par l’intestin grêle. On trouve encore dans la bile hépatique un peu de calcium, des phosphatases alcalines, de l’acide urique, les produits de dégradation de certaines hormones, notamment sexuelles et corticoïdes.

Certaines substances sont excrétées par la bile en dehors de l’état normal. On peut ainsi y trouver des antibiotiques, des produits toxiques, dont certains, doués de propriétés opaques aux rayons X, sont à la base des radiographies des voies biliaires, et des colorants, qui permettent certaines explorations de la fonction d’épuration hépatique (rose Bengale, bromosulfone-phtaléine, etc.).

La bile vésiculaire est verte, plus concentrée (84 p. 100 d’eau) que la bile hépatique ; pigments biliaires : 45 g/l ; sels biliaires : 85 g/l ; cholestérol : 8,5 g/l.

Elle contient en outre de la mucine, sécrétée par la muqueuse vésiculaire (de 20 à 25 g/l). Cette dernière est également capable d’excréter des substances colorantes, dont certaines, à base d’iode, permettent les radiographies de la vésicule opacifiée par voie orale.