Berry (suite)
La fin de la période médiévale voit fleurir l’architecture militaire et civile. À la sévérité sans grâce de la façade de Culan (Cher), flanquée de ses trois tours rondes à hourds de bois (xve s.), on peut préférer Le Lys-Saint-Georges, bâti par Jacques Cœur (milieu du xve s.), et L’Isle-Savary, de son ami Guillaume de Varye (à Clion, Indre). Par son plan ramassé quadrangulaire, le château de Sarzay (Indre) rappelle certaines petites forteresses d’Auvergne (Anjony). Très différente est la belle enceinte close, augmentée d’un logis flamboyant de style Louis II, d’Ainay-le-Vieil. Au même moment, la première Renaissance déploie sa plus luxuriante parure sur la façade intérieure et les tours de Meillant (Cher). La cour à arcades à l’italienne rend aimable le gros donjon carré d’Argy (Indre). Villegongis, avec son aile François Ier, nous fait entrer dans le domaine des châteaux de la Loire, auquel appartient Valençay, construit pour la famille d’Etampes à partir de 1540.
L’art provincial fait place désormais aux importations parisiennes. De l’architecture brique et pierre, et des premiers essais d’urbanisme du début du xviie s., un exemple est resté inachevé en raison de la mort d’Henri IV : la ville d’Henrichemont. Elle était dessinée autour d’une place centrale d’où rayonnaient huit voies en étoile, d’une conception géométrique très méditée. Le château de Lignières (Cher), avec ses jardins et ses miroirs d’eau, est l’œuvre imposante du premier grand architecte de Versailles, Louis Le Vau, assisté de Le Nôtre. François Mansart dresse des coupoles à la Ferté-Reuilly (1656). Dernier des maîtres versaillais, Jacques Ange Gabriel crée pour un financier parvenu, Le Blanc de Marnaval, une délicate merveille inspirée du Trianon, le château de Bouges (Indre).
En face de cette richesse de l’art civil, l’art religieux ne laisse que peu de chose : des tombeaux classiques assez conventionnels, des peintures commandées à Philippe de Champaigne ou à Le Brun.
Dans sa maison de Nohant, George Sand* reçut tous ses amis romantiques. Elle y est morte en 1876. Salons, chambres, petit théâtre ont gardé l’ameublement, l’atmosphère, le charme désuet d’alors.
F. E.