Berne (suite)
L’industrie emploie environ le tiers des actifs. Les constructions de machines, d’appareils et de véhicules viennent en tête, suivies de l’industrie graphique. La construction et le bâtiment représentent 12,6 p. 100 des travailleurs de la ville. Les petites et moyennes entreprises sont caractéristiques de la capitale fédérale. Près de 80 p. 100 des salariés industriels ont leur lieu de travail en ville, contre 20 p. 100 dans les communes de l’agglomération. Cependant, depuis quelques années, les établissements industriels ont tendance à s’établir à la périphérie. La présence des services fédéraux est un facteur non négligeable du développement industriel, quoique Berne passe souvent pour une ville de fonctionnaires.
Le secteur tertiaire groupe 52 p. 100 des actifs. Les communes de l’agglomération ne comptent que 10 p. 100 des actifs de ce secteur. Les services administratifs, économiques et politiques fédéraux groupent près du tiers des travailleurs du secteur tertiaire. La banque marque moins Berne que Zurich ; néanmoins, la ville est une importante place financière. La Banque nationale suisse (Schweizerische Nationalbank), qui est l’institut d’émission, a un siège à Berne, l’autre se trouvant à Zurich. La Schweizerische Volksbank, la banque centrale des banques populaires, une des cinq plus grandes banques suisses, a son siège social à Berne. Treize banques ont leur administration centrale dans la ville. L’université (5 000 étudiants en 1968) complète les équipements de la ville, qui est plus qu’une capitale régionale, bien qu’elle n’ait pas la puissance industrielle et financière de Zurich, qui reste la métropole économique de la Suisse. Comme, depuis quelques années, la centralisation gagne du terrain, Berne profite d’un apport qui suscite un développement accéléré. À la fin de 1968, plus de 1 200 sociétés anonymes étaient établies à Berne (moins de 600 en 1938). Près d’un quart des sociétés relève du secteur industriel.
La démographie
Tout au long du xixe s., la natalité urbaine était élevée, restant encore supérieure à 28 p. 1 000 pour la période 1880-1900. De 1876 à 1968, on enregistrait une fois seulement (en 1918) un excédent de décès sur les naissances. L’accroissement s’est cependant fait, grandement, par immigration au cours de la période 1850-1940. Depuis cette dernière date, l’excédent de naissances l’emporte sur l’immigration, amorçant ainsi une nouvelle phase de la démographie bernoise. Toutefois, cet excédent a tendance à diminuer du fait du déclin de la natalité urbaine. L’agglomération dépasse 270 000 habitants.
L’urbanisation progresse dans les communes environnantes. L’ancienne agglomération comprenait, outre Berne, les communes de Bolligen, de Bremgarten, de Köniz, de Muri et de Zollikofen ; la nouvelle groupe également Frauenkappelen, Kehrsatz, Moosseedorf, Münchenbuchsee, Stettlen et Urtenen. Les étrangers constituent environ 10 p. 100 de la population de l’agglomération. Cette population est avant tout protestante (79,2 p. 100), les catholiques étant fortement minoritaires (19 p. 100).
F. R.
➙ Bourgogne / Jura / Milan / Savoie / Suisse / Valais / Vaud / Zurich.
Fontes rerum Bernensium (Berne, 1877-1953 ; 10 vol.). / V. Anshelm, Die Berner Chronik (Berne, 1884-1901 ; 5 vol.). / G. de Reynold, le Génie de Berne (Lausanne, 1929). / H. Markwalder, 750 Jahre Bern, 1191-1941 (Berne, 1941). / H. Buchli, Berne reine des villes suisses (Berne, 1946). / R. Feller, Geschichte Berns (Berne, 1949-1960 ; 4 vol.). / W. Juker, Berne. Image d’une ville (Berne, 1953). / O. Tschumi, Urgeschichte des Kantons Bern (Berne-Stuttgart, 1953). / G. Stempowski, la Terre bernoise (Genève, 1954).