Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

adrénaline (suite)

Rôle médical de l’adrénaline

Outre l’adrénaline, on a découvert d’autres orthosympathicomimétiques, tels que l’éphédrine et la benzédrine. À l’inverse, l’ergotamine et l’ergotoxine (ayant en commun l’acide lysergique, très étudié en physiologie et plus connu du grand public sous la forme du L. S. D.) sont des orthosympathicolytiques. Pour ses effets vasoconstricteurs et hypertenseurs, l’adrénaline est utilisée en administration perlinguale. En application locale, c’est un sédatif des douleurs rhumatismales et un décontractant.

J. Ph.

➙ Acétylcholine / Cerveau / Circulation / Cœur / Glandes / Métabolisme / Nerveux (système) / Œil / Respiration / Vision.

 W. B. Cannon et A. Rosenblueth, Autonomic Neuroeffector Systems (New York, 1937). / P. Rey, les Hormones (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1941 ; 10e éd., 1970). / C. Tardieu, le Système neurovégétatif (Manon, 1948). / P. Chauchard, le Système nerveux sympathique (Gallimard, 1949) ; l’Équilibre sympathique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1953 ; 4e éd., 1967). / A. Rosenblueth, The Transmission of Nerve Impulses at Neuroeffector Junctions and Peripheral Synapses (New York, 1950). / H. Grégoire (sous la dir. de), la Machine humaine et les Réglages de la machine humaine (t. V et t. VII de la Vie et l’Homme [Kister, Genève, la Grange Batelière, Paris, 1963]). / J. Decourt, les Glandes endocrines (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1969 ; 2e éd., 1973).

adsorption

Fixation d’un corps (l’adsorbat) à la surface d’un autre corps (l’adsorbant).


On appelle désorption le phénomène inverse. L’adsorption est très générale, car elle est due aux forces d’attraction qu’exercent à l’extérieur les molécules superficielles. L’adsorbant peut être liquide : dans une solution de savon, l’eau adsorbe les molécules d’acide gras formé, par hydrolyse, en une couche monomoléculaire dont les molécules ont leur chaîne carbonée perpendiculaire à la surface, le groupement terminal —CO2H hydrophile orienté vers l’intérieur de la solution ; du fait de cette adsorption, la tension superficielle du liquide est abaissée, ce qui accroît le pouvoir mouillant et favorise la formation de mousse.

Quand l’adsorbant est un solide, l’adsorbat peut être un corps présent dans une solution : on connaît le pouvoir décolorant du charbon vis-à-vis des liquides organiques ; l’analyse chromatographique emploie aussi ce type d’adsorption.

L’adsorption des gaz par les solides est importante par ses applications ; on en distingue deux types : l’adsorption physique, ou physisorption, et l’adsorption chimique, ou chimisorption. La première ne se manifeste qu’aux basses températures et met en jeu des forces peu intenses, dites « de Van der Waals » ; la chaleur dégagée lors de l’adsorption est seulement de l’ordre de 5 kcal/mole. Cette adsorption croît avec la pression du gaz, diminue par élévation de température ; à température et pression données, un gaz est d’autant plus adsorbé qu’il est plus facilement liquéfiable. Suivant les cas, le gaz peut former à la surface du solide une couche mono- ou pluri-moléculaire. La chimisorption présente des caractères nettement différents : elle a lieu à des températures bien plus élevées que la précédente ; l’énergie d’adsorption est de l’ordre de 100 kcal/mole, ce qui montre que les forces qui s’exercent entre adsorbant et adsorbat sont comparables à celles qui interviennent dans les liaisons chimiques, et que ces corps forment, par dislocation de la molécule adsorbée, une combinaison superficielle, dite « d’adsorption ».

Quel que soit le type d’adsorption du gaz, lorsque la couche adsorbée est monomoléculaire, la fraction θ de la surface de l’adsorbant couverte par l’adsorbat varie à température constante en fonction de la pression p du gaz suivant l’expression

a étant constant à température donnée ; c’est l’isotherme de Langmuir.

La physisorption fournit un moyen de fractionnement en analyse immédiate et est aussi utilisée pour parfaire le vide dans une enceinte ; la chimisorption joue un rôle très important dans l’interprétation du mécanisme de la catalyse hétérogène.

Irving Langmuir

Physico-chimiste américain (Brooklyn 1881 - Falmouth 1957). Il a imaginé en 1913 les ampoules électriques à atmosphère gazeuse, construit en 1916 une pompe à vide moléculaire et découvert l’hydrogène atomique. Il est aussi l’auteur de travaux sur la chimie de surface et la catalyse. Prix Nobel de chimie pour 1932.

R. D.

 S. Brunauer, The Adsorption of Gases and Vapours (Londres, 1944). / B. M. W. Trapnell, Chemisorption (Londres, 1955).

adulte

Être vivant parvenu à son complet développement.



Critère de croissance

Il est communément admis qu’un être adulte a atteint sa taille définitive. Toutefois, cette acception du terme, si elle s’applique à la rigueur à l’homme et à un certain nombre d’animaux et de végétaux, ne peut être étendue à l’ensemble des êtres vivants. Elle conduirait, en effet, à affirmer qu’un arbre et un Crabe ne sont jamais adultes : un arbre parce qu’il ajoute chaque année de nouvelles pousses et du nouveau bois, un Crabe parce qu’il mue toute sa vie et qu’à chaque mue il en profite pour s’accroître.

De toute façon, les biologistes considèrent que la croissance* d’un organisme résulte de la multiplication et de l’accroissement de ses cellules. Or, multiplication et accroissement cellulaires nécessitent de nombreuses synthèses (anabolisme), qui l’emportent globalement sur l’ensemble des dégradations (catabolisme). Grossièrement, on peut dire que l’état adulte représente un équilibre entre l’anabolisme et le catabolisme, par opposition à la jeunesse, où l’anabolisme l’emporte sur le catabolisme, et à la vieillesse, où le catabolisme l’emporte sur l’anabolisme.

Saisir le moment où l’individu devient adulte ne présente pas de difficultés dans le cas où l’on a affaire à des êtres subissant des métamorphoses, surtout si celles-ci sont complètes. On oppose alors larve et adulte, qui diffèrent souvent totalement dans leur morphologie. Mues nymphales et imaginâtes font passer des Insectes tels que les Mouches, les Papillons de l’état d’asticot ou de chenille à celui d’imago ailé définitif.

Les métamorphoses incomplètes d’autres Insectes tels que les Criquets, les Blattes ou les métamorphoses progressives de certains animaux comme les Amphibiens, quoique faisant passer par des stades larvaires intermédiaires où l’individu ressemble de plus en plus à l’adulte, permettent, par le caractère même de la métamorphose, d’opposer les deux états.