Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Belgique (suite)

L’intérieur. L’industrie de la Flandre est très disséminée : la plupart des communes ont une population gonflée par quelques industries. Les vallées introduisent des axes d’industrialisation plus intense : vallée de la Lys (Courtrai, Deinze, Petegem), vallée de son affluent, la Mandel (Roulers, Ingelmunster), vallée de la Dendre (Ninove, Alost) et — mais à un degré moindre — vallée de l’Escaut (Audenarde). Dans la région de Roubaix-Tourcoing, la frontière française forme un autre point de cristallisation.

La vieille tradition textile s’est maintenue : laine (près de la frontière française), lin (le long de la Lys et de la Mandel), coton (à Gand, Alost, Audenarde, Renaix), chanvre, jute, textiles chimiques. Le meuble et les industries alimentaires sont d’autres industries traditionnelles. La poussée démographique, le sous-emploi agricole, la diminution de l’appel de main-d’œuvre vers la France, les difficultés du textile ont provoqué des problèmes d’emploi préoccupants. Depuis 1960, les Flandres s’efforcent de diversifier leurs industries : les villes créent des zones industrielles, et les premiers résultats commencent à se faire heureusement sentir.

• La Campine. Longtemps défavorisée, elle a vu se créer au xxe s. de nombreuses industries. Le bassin houiller, exploité depuis 1917, est favorisé par rapport aux bassins du Sud tant par la structure géologique (disposition des couches, charbon à coke) que par la structure technique (peu de puits). Grâce au canal Albert, puis à l’autoroute Anvers-Liège-Ruhr, la Campine est devenue une grande voie de passage ; la partie ouest bénéficie de l’influence d’Anvers, tandis que la partie est gravite plus ou moins autour de Liège. Il existe quatre points principaux de développement : autour de Turnhout (produits pharmaceutiques, constructions électriques) ; de Herentals à Mol et de Lommel à Bree (les non-ferreux, le radium [centre de recherches de l’Euratom à Mol]) ; à Hasselt (constructions mécaniques et électronique) ; sur le bassin houiller (les non-ferreux, les verreries et quelques industries dans le cadre de la reconversion : aciers inoxydables et montage automobile [Ford] à Genk).


L’agriculture


Les productions

L’agriculture garde une place modeste (moins de 5 p. 100 des actifs, 4 p. 100 du produit national brut), et l’espace agricole n’occupe que la moitié de l’espace national.

18 p. 100 de la surface sont le domaine de la forêt. Les terres cultivées tiennent moins de place que les prairies et les pâturages : 753 000 ha contre 791 000 en 1968 (c’était le contraire en 1953 : 873 000 ha contre 789 000).

Les produits de l’élevage sont quatre fois plus importants que ceux de la culture « classique », et ces derniers sont égaux à ceux des cultures horticoles et florales. Parmi les cultures, les plantes industrielles (lin, betterave industrielle, tabac, houblon, chicorée) tiennent une large place. Si la Belgique ne fournit que 2,5 p. 100 de la production de blé de la C. E. E., elle produit 9 p. 100 des betteraves industrielles. Les rendements sont exceptionnels : 41 q/ha pour le blé, 45 t/ha pour la betterave sucrière.


Conditions et structures d’exploitation

Les conditions naturelles ne sont pas exceptionnelles : certes, la couverture de limon est riche, mais elle fait place, vers le nord, à des sables, et les plaines, parfois conquises sur la mer, doivent être asséchées. Ce sont les besoins d’une population abondante qui ont stimulé l’agriculture. Mais c’est une agriculture qui demande beaucoup de main-d’œuvre, une agriculture chère, d’autant plus que le prix de la terre est élevé.

Les exploitations sont, en moyenne, petites ; les trois quarts ont moins de 5 ha, mais il s’agit alors de cultures très spécialisées ou de terres dont les exploitants exercent un autre métier ; 12,5 p. 100 des exploitations ont de 10 à 20 ha, et 6 p. 100 seulement plus de 20 ha. Les superficies sont plus faibles en Flandre et dans l’ouest de la Campine ; elles sont plus grandes en Brabant, en Hesbaye et en Condroz.

Le faire-valoir indirect domine largement (les deux tiers des exploitations et 68 p. 100 des surfaces). Le faire-valoir direct ne l’emporte qu’en Campine et dans l’Ardenne au sens strict.


La pêche

Elle n’occupe qu’une place modeste : 65 p. 100 des prises sont constituées par des poissons de fond ronds. Ostende reçoit les deux tiers des pêches belges, Zeebrugge le quart, et Nieuport le dixième.


Les régions agricoles

Dans beaucoup de régions, il peut paraître artificiel d’isoler un paysage qui s’intègre dans un ensemble fortement urbanisé ; cependant, même là, le paysage rural constitue un fond essentiel.

• L’Ardenne. Dans l’Ardenne au sens strict, la densité est largement inférieure à 50 et il y a dépeuplement ; la forêt occupe un tiers du sol, et les cultures d’avoine, d’orge et de plantes fourragères reculent devant l’herbe. Les fermes sont des maisons-blocs carrées et sont groupées en de petits villages. Les exploitations sont petites (de 10 à 20 ha), et le faire-valoir direct l’emporte, ce qui est exceptionnel en Belgique.

En Lorraine belge, l’herbe occupe les deux tiers du sol ; les rendements sont faibles ; les fermes se groupent et s’alignent le long d’une rue.

En Condroz, l’herbe occupe plus de la moitié de la surface agricole utile (S. A. U.) et l’élevage est essentiel ; l’habitat est groupé, à l’exception de deux ou trois grosses fermes ; les maisons sont à cour fermée ; les champs ne sont pas enclos. Par exception, le Condroz est un pays de grandes exploitations (de 40 à 50 ha) et de grandes propriétés en faire-valoir indirect. Au sud, la Fagne et la Famenne sont couvertes d’herbe à 80 ou 90 p. 100 et sont des pays de petites exploitations.

• Les plateaux limoneux. Le pays de Herve est un bocage occupé presque exclusivement par de l’herbe ; l’habitat est dispersé ; les exploitations en faire-valoir indirect, petites.