Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Belfort-Montbéliard (suite)

Montbéliard

L’agglomération montbéliardaise offre des caractères bien différents. Montbéliard n’en constitue qu’une toute petite partie (environ le cinquième), et la cité a gardé le charme vieillot d’une sous-préfecture tassée au pied de la masse imposante du château des comtes, au confluent de la Lisaine et de l’Allaine. On sent une ville jalouse de son passé, fière de sa singularité, de sa foi et de ses réussites.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale encore, le reste du pays était formé par une série de bourgs ou de petites villes industrielles le long des vallées, avec quelques quartiers de pavillons dans le secteur de Sochaux et d’Audincourt, qui avait profité de l’essor des fabrications automobiles.

La poussée rapide de ces dernières années s’est traduite par la multiplication des grands ensembles, où sont logés la grande masse des nouveaux employés. Edifiés souvent sur les plateaux, c’est eux que l’on découvre lorsqu’on regarde le pays depuis les belvédères qu’offrent les lanières du plateau de l’Ajoie au sud. D’abord développées en couronne au nord de l’usine de Sochaux ou bien installées au sud sur le plateau de la ferme des Buis à Valentigney, les nouvelles constructions se sont concentrées depuis quelques années sur la ZUP de la Petite Hollande, immédiatement au sud de Montbéliard. On espère ainsi créer un centre moderne à cette nébuleuse mal articulée. Mais, jusqu’à présent, l’agglomération garde sa singularité : c’est une construction sans centre véritable, dont les habitants dépendent de centres commerciaux installés depuis peu aux croisements importants, à Exincourt en particulier.

L’ensemble de la région urbaine de Belfort-Montbéliard constitue ainsi une zone extrêmement dynamique, où l’on voit coexister des paysages marqués d’histoire et les formes les plus modernes de l’organisation urbaine. Bien des incertitudes pèsent sur son avenir. La croissance se poursuivra-t-elle à son rythme actuel ? L’unité de l’ensemble se consolidera-t-elle ? La région tombera-t-elle dans l’orbite de cette regio basilensis (région bâloise) que l’on voit se dessiner au sud du fossé rhénan ?

L’histoire de Belfort

Partie intégrante du comté de Montbéliard, Belfort est fortifiée très tôt : dès l’époque gallo-romaine, elle avait été un important site de défense. Pourvue d’une charte en 1307, la ville et son territoire appartiennent durant trois siècles (1350-1636) à la maison d’Autriche, sauf un court intermède (1469-1474) de domination bourguignonne. Plusieurs fois assiégée et ravagée durant la guerre de Trente Ans, Belfort est prise en 1636 par le comte de la Suze avant de devenir française (1648). En 1659, la ville et le comté sont donnés par Louis XIV au cardinal Mazarin, qui meurt en 1661 ; dès lors, Belfort n’est plus que le chef-lieu d’une des subdélégations de l’intendance d’Alsace.

À la fin de l’Empire (déc. 1813-avr. 1814), Belfort soutient contre les Autrichiens un siège de 113 jours. Durant les Cent-Jours, Lecourbe défend la ville et la trouée de Belfort bien au-delà de la seconde abdication de Napoléon. Investie le 3 novembre 1870 par les Allemands, la ville et la forteresse, commandées par le colonel Pierre Philippe Denfert-Rochereau (1823-1878) à la tête de 17 000 hommes, résistent durant les 103 jours d’un terrible siège ; comme en 1814, la garnison sort avec les honneurs de la guerre. Cette résistance vaut à Belfort et au Territoire (106 communes), dont elle va être le chef-lieu, de rester à la France lors du traité de Francfort (mai 1871). En novembre 1944, libérée par la Ier armée française, elle est le point de départ de l’offensive qui aboutira, en février 1945, à la libération de l’Alsace : un millier d’immeubles sont alors endommagés.

P. P.

P. C.

➙ Belfort (Territoire de).

Belgique

En néerl. België, État de l’Europe occidentale ; capit. Bruxelles.
C’est, avec une superficie de 30 513 km2, l’un des plus petits États d’Europe, mais une population de 9 727 000 personnes lui confère une des plus fortes densités du monde : 319 (3,4 fois la densité française).


Données physiques

Le relief fait de la Belgique une sorte d’amphithéâtre : les altitudes s’abaissent du sud-est vers le nord-ouest ; en même temps, les roches deviennent de plus en plus récentes. Ainsi, le pays se divise en deux grandes parties. Au sud-est, l’Ardenne, les altitudes s’abaissent de près de 700 à moins de 200 m. Au nord-ouest, dans le bassin de la mer du Nord, l’inclinaison se poursuit : se succèdent des plateaux, des collines, puis des basses plaines.


L’Ardenne

L’Ardenne, au sens large, est la partie sud-est du pays, la plus élevée, limitée au nord par les vallées de la Sambre inférieure et de la Meuse. Ce relief correspond à l’affleurement de roches primaires et se divise, du sud au nord, en trois unités, l’Ardenne au sens strict, le Condroz et le sillon Sambre-Meuse. Au sud-est, la Belgique possède aussi un morceau de Lorraine.

• L’Ardenne au sens strict. De forme triangulaire, s’élargissant vers l’est, située au sud d’une ligne Chimay, Givet (France), Marche, Verviers, c’est la partie la plus haute. Les altitudes s’élèvent, d’ouest en est, de 350-400 m à plus de 600 m au plateau des Tailles (baraque de Fraiture, 652 m) et sur les Hautes Fagnes (signal de Botrange, 692 m ; baraque Michel, 674 m ; mont Rigi, 678 m) ; souvent les altitudes se tiennent vers 400 m (bassin de La Roche). Les lignes horizontales l’emportent : l’Ardenne est un plateau qui est, par endroits, fortement incisé par des vallées à méandres encaissés, profondes de 200 à 300 m.

Comme elle ne domine jamais très nettement ses bordures, c’est la végétation forestière qui permet de reconnaître sur le terrain l’Ardenne au sens strict plus que le relief. La forêt est l’héritière de l’Arduenna sylva atra atque horrifica, forêt de chênes, de hêtres et de bouleaux, qui a parfois cédé la place aux épicéas et, plus rarement, aux mélèzes. Les hauts plateaux sont, par endroits, encore occupés par la fagne tourbeuse et gorgée d’eau.