Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

beauté (soins de) (suite)

Du blanc de céruse toxique au produit biologique régénérateur, de l’échoppe du gantier-parfumeur au rayon de parfumerie des grands magasins, l’histoire des soins de beauté traduit, outre le désir de refléter l’idéal esthétique du moment, l’influence grandissante de la science, qui a permis la création industrielle de produits vraiment traitants et la généralisation de ces produits auprès du plus grand nombre possible de consommateurs.

Chirurgie esthétique

Visage. La forme du nez peut être corrigée par des interventions délicates mais sans danger (rhinoplastie), qui donnent d’excellents résultats. Elles ne doivent pas être entreprises avant l’âge de 18 ans.
Le décollement des oreilles est aisément réductible. Il doit se faire dans l’enfance, vers l’âge de 7 ans. Les oreilles trop grandes (macrotie) peuvent être réduites.
L’effacement des rides est possible par le lifting (de l’anglais to lift, lever), qui consiste à inciser horizontalement à la partie haute du front et à remonter la peau. Des incisions verticales près des oreilles permettent de retendre la peau des joues et de supprimer les rides du rictus. Le double menton est corrigé d’une façon analogue. On peut faire disparaître le ptôsis (chute des paupières) par une intervention simple, effectuée par un ophtalmologiste.

Seins. Certaines techniques chirurgicales permettent de modifier le volume de la glande mammaire. Des autoplasties modelantes ou des inclusions de substances inertes sont pratiquées dans le cas d’hypotrophie (seins trop petits), et sont esthétiquement satisfaisantes. Des résections des tissus sous-mammaires rendent aux seins hypertrophiés (trop gros) ou ptôses (descendus) un aspect normal. Le mamelon est conservé et remonté avec ses vaisseaux et nerfs.

Abdomen et cuisses. L’ablation du tissu graisseux excédentaire (lipectomie) peut être effectuée lorsqu’une obésité est associée à une ptôse de la paroi. (On peut parfois, mais non toujours, la pratiquer au cours d’une intervention sur les organes internes.)

S. L.

 T. Bassiri, Introduction à l’étude des parfums (Masson, 1960). / J. Pinset et Y. Deslandres, Histoire des soins de beauté (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1960). / H. Pierantoni, Manuel pratique de soins esthétiques (Les Nouvelles Esthétiques, 1961). / E. J. Mary, Manuel technique de maquillage (Les Nouvelles Esthétiques, 1963). / La Beauté (Ass. gén. des étudiants en médecine de Paris, 1963). / A. M. Seigner, l’Encyclopédie de la beauté (Gérard, Verviers, 1964). / L. Perel, Chirurgie esthétique de la silhouette féminine (Maloine, 1970).


Entretien et embellissement


Coiffure : entretien

bain d’huile, application d’huile sur des cheveux secs pour les régénérer.

laque, produit filmogène, à base de résines synthétiques, dilué dans un solvant, et qui, projeté sur la chevelure à l’aide d’un gaz sous pression, la protège contre l’humidité et maintient la coiffure en place.

lotion, solution hydro-alcoolique (40-45°) qui, appliquée en frictions, exerce une action stimulante sur le cuir chevelu.

shampooing, composition, le plus souvent sans savon, à base d’alcool laurique sulfoné neutralisé par la soude ou l’ammonium, présentée sous forme de liquide ou de crème, et destinée à nettoyer les cheveux. Il existe des shampooings traitants pour cheveux secs (à l’huile de vison, de lanoline, etc.), pour cheveux gras (à la vitamine B 6), et revitalisants (aux vitamines, aux œufs, aux algues).


Coiffure : embellissement

coloration, modification de la couleur naturelle du cheveu sous l’effet de produits à base de corps organiques naturels (henné) ou de synthèse (dérivés de l’aniline), ou de corps minéraux (sels métalliques), qui se présentent sous forme de liquides ou de crèmes. Cette coloration s’obtient soit de façon durable par oxydation à l’aide du shampooing colorant, soit de façon temporaire, sans oxydation, par simple rinçage qui donne à la chevelure des reflets plus ou moins durables.

coupe, art de tailler les cheveux, aux ciseaux ou au rasoir, en fonction d’une coiffure donnée.

décoloration, éclaircissement de la couleur naturelle du cheveu par application d’eau oxygénée diluée ou d’une huile décolorante, ou encore d’un shampooing éclaircissant.

mise en plis, opération qui consiste à mettre en boucles les cheveux mouillés en les roulant, soit par la racine, à l’aide d’épingles, soit par la pointe, à l’aide de rouleaux, le sens des boucles correspondant à la coiffure qui sera réalisée après séchage.

Permanente (marque déposée), ondulation durable du cheveu obtenue par réaction chimique d’un produit (thiolactate d’ammonium ou thioglycolate d’ammonium) sur le cheveu, dont il transforme les molécules, suivie d’une oxydation qui redonne au cheveu sa première forme moléculaire rigide. (Ce procédé a été lancé en 1945.)

perruque1, type de postiche, en forme de bonnet, enserrant totalement le crâne.

1. Après environ un demi-siècle d’éclipse, perruques et postiches connaissent, ces dernières années, un regain d’actualité depuis que Carita en coiffa, en 1958, les mannequins de Givenchy. Les grands magasins leur ont réservé un rayon spécial, et on en trouve dans la majorité des salons de coiffure, où on peut même en louer. Les cheveux traités viennent parfois d’Italie ou d’Espagne, mais, cette source étant moins riche qu’autrefois, la plupart sont originaires d’Asie, où le marché principal se situe à Hongkong (Xiang gang). En 1964, la Chine seule a exporté 5 000 t de cheveux naturels, qui lui ont rapporté 5,5 millions de dollars. Ce sont les moins chers parce que les plus gros.

Les cheveux sont désinfectés à l’étuve, démêlés avec des cardes et tendus (détirage). Triés par longueurs et couleurs, ils sont alors éventuellement décolorés ou teints. Le montage peut se faire à la main, les cheveux étant fixés au crochet sur une coiffe de tulle (il faut 8 heures pour l’exécution d’une seule perruque) ; à la machine, les cheveux étant piqués sur des bandes de tulle elles-mêmes cousues en rond sur la coiffe ; ou par encollage à chaud des cheveux sur la monture, avec une sorte de fer à repasser.

Outre la perruque, on distingue parmi les postiches la branche, ou longue mèche formée par des cheveux montés le long d’un même fil ; la torsade, réunion de deux branches, et la natte, de trois.

Le développement des fibres synthétiques a permis la création de postiches en cheveux artificiels (Arianyl, fibranne, Nylon). Les postiches sont facilement lavables et très légers (certaines perruques ne pèsent que 15 g).