Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

beauté (soins de) (suite)

Produits d’origine minérale

1. talc (action adoucissante) ;
2. oxydes métalliques pour les fards (oxyde de fer).

Autres produits

1. oligo-éléments : éléments métalliques ou métalloïdes (cuivre, zinc, manganèse, cobalt, fer, dérivés iodés), qui, même à l’état de traces, ont une action biochimique ;
2. plancton marin ou thermal ;
3. vitamines et hormones, qui se trouvent dans les produits à l’état naturel. Les hormones végétales sont autorisées en cosmétique. Fabriquées aussi par synthèse.


Les parfums

Touche finale des soins de beauté, le parfum a changé de style avec les techniques et les goûts. Aux parfums violents d’antan ont succédé, aujourd’hui, des parfums subtils et discrets, produits de l’art du parfumeur et des possibilités offertes par les parfums de synthèse. Ceux-ci naquirent de la préparation artificielle de la vanilline, réalisée en 1874 par Tiemann et Haarmann. En 1904, Félix Paquet, parfumeur chez Houbigant, eut l’idée de mélanger les corps chimiques aux huiles essentielles, principe de base de la parfumerie moderne. On est ainsi arrivé à reconstituer l’odeur d’une plante pauvre en huiles essentielles (muguet, lilas) à l’aide d’huiles essentielles et de corps chimiques totalement étrangers à cette plante. Le traitement chimique des essences naturelles a permis, entre autres, l’obtention d’essences déterpénées, très concentrées, grâce à l’élimination des terpènes, constituants pratiquement inodores de la plante.

La création d’un parfum est le résultat de patientes recherches. On doit tenir compte de la réactivité des divers constituants, de leur évolution en cours de vieillissement et du degré de volatilité, dont dépendra la ténacité du parfum. L’incorporation du parfum aux cosmétiques, notamment au savon, est très délicate ; en effet, l’union du parfum, milieu acide, au savon, milieu alcalin, risque de dénaturer certaines composantes indispensables (lactones, aldéhydes, esters) ; entrent en ligne également les dangers de décoloration du produit. Le propre des parfums employés en cosmétologie, sauf pour le savon, est de ne pas comporter de fixateur et de posséder une envolée puissante. Enfin, le parfum a dû s’adapter à toutes les formes de cosmétiques, qu’ils soient solides, pâteux, liquides ou gazeux. Ainsi la très grande dispersion d’un produit en atomiseur requiert l’utilisation simultanée de tous les constituants du parfum, qui sont le fond, le cœur et les éléments les plus volatils.

Vocabulaire du parfum

absolues, essences fournies par traitement des essences concrètes florales au moyen de l’alcool éthylique.

cœur, ce qui constitue l’équilibre odoriférant entre les différents composants d’un parfum.

concrète, sorte de gâteau de cire laissé après évaporation des dissolvants volatils (éther de pétrole ou benzène) mis au contact de matières premières végétales.

extrait, parfum liquide constitué par un mélange d’huiles essentielles ou de produits de synthèse dilués dans de l’alcool, ou parfum solide, résultat du traitement d’un corps gras par l’alcool après enfleurage.

fixateur, corps entrant dans la constitution d’un parfum pour éviter que son degré de volatilité ne soit immédiat (tels sont le castoréum, le musc, la civette).

fond, trace odorante laissée par un parfum après son évaporation, preuve de sa ténacité.

huiles essentielles, huiles volatiles contenues dans les cellules d’une plante, généralement liquides, incolores, solubles dans l’alcool et l’éther, peu solubles dans l’eau.

hydrolat, eau parfumée obtenue au moment de l’extraction des essences par la vapeur d’eau.

tête, odeur exhalée par un parfum au début de son évaporation.


Procédés de fabrication

Ces procédés sont évidemment de nos jours à l’échelle industrielle ; néanmoins, certains très anciens, comme l’enfleurage, continuent à être pratiqués pour des parfums d’origine naturelle et de haut prix.


1. Parfums naturels

— Expression, procédé qui consiste à extraire l’essence d’un végétal (en particulier des écorces de fruits) en le soumettant à l’action d’une presse. L’essence, exprimée avec les sucs aqueux de la pulpe, vient flotter à leur surface du fait même de sa légèreté.

— Distillation, extraction des huiles essentielles obtenues en faisant bouillir les plantes avec de l’eau dans un alambic ; l’essence ainsi libérée est entraînée par la vapeur d’eau dans des serpentins baignant dans de l’eau froide, où il se produit une condensation ; l’essence plus légère vient surnager à la surface de l’eau, où elle est recueillie. On peut obtenir une séparation plus complète par distillation fractionnée, l’appareil étant constitué d’une série de plateaux reliés entre eux et à la chaudière ; la première distillation étant effectuée sur le premier plateau, une partie de l’eau retourne à la chaudière, les vapeurs restantes atteignent le second plateau, et ainsi de suite. L’essence pure se trouve au dernier plateau.

— Enfleurage, ou absorption, extraction des huiles essentielles par contact à froid avec des corps gras, sans immersion. Ces corps gras, une fois imprégnés de parfum, sont brassés avec de l’alcool pour en retirer l’essence. Le même procédé opéré à chaud se nomme macération. Ces deux procédés sont anciens et ne sont plus d’une pratique courante.

— Dissolution, infusion de fleurs dans un solvant (éther de pétrole, benzine désodorisée), où se dissolvent l’essence parfumée et la cire des fleurs. Le solvant évaporé, il reste la concrète. Le brassage de celle-ci avec de l’alcool absolu dissout le parfum, mais non les cires, que l’on extrait en les solidifiant à – 115 °C. L’essence est séparée de l’alcool par distillation sous vide (absolue). Pour obtenir un kilo d’absolue, il faut 650 kg de jasmin.


2. Parfums de synthèse

Ils sont le résultat de réactions chimiques et tendent de plus en plus à remplacer les parfums naturels, trop coûteux. Les principaux corps chimiques utilisés sont les acides et esters ; les alcools (alcools terpéniques de structure cyclique et acyclique) ; les aldéhydes et les acétates ; les cétones ; les hydrocarbures et les phénols.