Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bayle (Pierre) (suite)

 P. Bayle, Choix de textes, présentés par M. Raymond (Egloff, 1948). / P. Angelesco, Pierre Bayle et son influence en Europe au xviiie siècle (thèse, Paris, 1953). / E. Labrousse, Inventaire critique de la correspondance de Pierre Bayle (Vrin, 1961) ; Pierre Bayle (La Haye, 1963-64 ; 2 vol.) ; Pierre Bayle et l’instrument critique (Seghers, 1965).

Bayonne et la Côte basque française

Nébuleuse urbaine du sud-ouest de la France.


De l’estuaire de l’Adour, au nord, à celui de la Bidassoa, au sud, la Côte basque française compte plus de 160 000 habitants. C’est une des principales agglomérations urbaines du Sud-Ouest et, en fait, la partie septentrionale d’une vaste conurbation qui se prolonge en territoire espagnol jusqu’à Saint-Sébastien.

De l’estuaire de l’Adour à la pointe Saint-Martin (qui porte le phare de Biarritz), la plaine de l’Adour, face à l’Océan, est ourlée de dunes, en partie plantées de pins maritimes et où ont été aménagés des quartiers résidentiels aisés : c’est la terminaison méridionale de la Côte d’Argent. À partir de Biarritz, commence la Côte basque proprement dite. Le moutonnement des collines du Labourd, toutes ciselées par l’Ouhabia, la Nivelle et leurs affluents, se termine face à l’Océan par des falaises de quelques dizaines de mètres de dénivellation (taillées dans une roche friable, le flysch, et reculant sous les coups répétés des violentes tempêtes hivernales). Cette muraille d’une vingtaine de kilomètres est, néanmoins, profondément échancrée par la large baie de Saint-Jean-de-Luz. Au pied des derniers massifs pyrénéens, la Côte basque est très arrosée et réputée pour la douceur de son climat hivernal.


Bayonne

Sur le bas Adour, l’agglomération bayonnaise proprement dite compte plus de 120 000 habitants, dont 45 000 à Bayonne, 28 000 à Biarritz et 25 000 à Anglet. Au nord de l’Adour, le quartier de Saint-Esprit a été réuni à Bayonne, il y a un peu plus d’un siècle. À l’est de la gare S. N. C. F. et du petit groupe d’hôtels et de restaurants qui l’avoisinent s’est développé un quartier modeste ; cette basse ville de rive droite est aujourd’hui dominée par des quartiers d’immeubles modernes édifiés sur les premières collines du Seignanx et par la citadelle. En aval, les installations ferroviaires et portuaires (silo à céréales) s’étendent jusqu’à l’agglomération ouvrière du Boucau et de Tarnos. Plus à l’ouest encore, au-delà de l’emplacement de l’ancienne usine sidérurgique, sont la fabrique d’engrais et, un peu plus au nord, dans la forêt, les constructions aéronautiques Turboméca. Au total, une douzaine de milliers de personnes résident dans cette banlieue de rive droite, à laquelle la commune de Saint-Martin-de-Seignanx tend peu à peu à s’intégrer.

Beaucoup plus étendue est l’agglomération de la rive gauche, qui s’est développée à partir de la vieille ville de Bayonne et des anciens villages, ceux de Biarritz et d’Anglet notamment. Pressées le long de rues étroites, autour de la cathédrale et de son cloître, les hautes maisons de la vieille ville de Bayonne sont enserrées dans le corset des fortifications construites à la fin du xviie s. La vieille ville abrite des bâtiments culturels et un grand nombre de commerces de détail. L’ensemble est traversé par la Nive, dont les quais sont souvent fort animés. À l’est, la ville s’est étendue au point de souder à elle la commune de Saint-Pierre-d’Irube. À l’ouest, par-delà les glacis des anciennes fortifications, où ont surtout été aménagées de larges perspectives et avenues, des quartiers résidentiels, d’allure le plus souvent aisée, ont été construits sur le territoire de Bayonne ainsi que sur celui d’Anglet. Ils enserrent les vieux hameaux, dont l’existence se lit surtout dans le dessin du réseau routier, et butent, vers la mer, sur des quartiers de résidences secondaires (Chiberta) ainsi que sur de vastes espaces consacrés aux loisirs (golf, hippodrome). Une frange industrielle, dont les éléments les plus remarquables sont l’usine Breguet et le port de chargement du soufre à Blanc-Pignon, accompagne le fleuve.

Marché régional, centre administratif pour la partie occidentale des Pyrénées-Atlantiques (Labourd, Basse-Navarre), Bayonne est aussi un port régional et un foyer industriel. L’activité portuaire anime en effet le cours de l’Adour en aval du pont de Bayonne, situé à 6 km de la mer. En fait, cette activité maritime a toujours été essentiellement concentrée sur la section artificielle de l’Adour (percée à travers le cordon dunaire en 1578), au Boucau, sur la rive droite, et à Blanc-Pignon (Anglet), sur la rive gauche. Malgré des travaux récents (construction d’une digue curviligne au droit de la rive nord de l’Adour), l’accès au port reste toujours délicat par gros temps. Le trafic s’est, cependant, peu à peu accru au cours des quinze dernières années (2,8 Mt en 1974), au point d’être supérieur au maximum atteint au début du xxe s. De plus, le déclin, puis l’arrêt des importations de charbon et de minerai de fer et de manganèse, d’une part, le développement des exportations de maïs et, plus encore, de soufre, d’autre part, expliquent que les sorties soient aujourd’hui supérieures aux entrées (1,8 Mt contre 1). Bayonne expédie du soufre de Lacq (près de 1,1 Mt) vers un grand nombre de ports, mais les plus gros tonnages partent vers Rotterdam, Rouen, Immingham et les ports Scandinaves (fjord d’Oslo, région de Göteborg, golfe de Botnie). De Bayonne partent aussi du maïs, récolté dans les pays de l’Adour et destiné aux ports des pays de la C. E. E., de l’aluminium, coulé à Noguères et chargé pour Anvers, ainsi que des bois provenant de la partie des Landes située au sud de Morcenx. Arrivent à Bayonne, entre autres, des phosphates togolais et sénégalais ainsi que du liège portugais. Le trafic des engrais et le chargement des maïs s’effectuent sur la rive droite, au Boucau ; l’embarquement du soufre est effectué de l’autre côté du fleuve, à Blanc-Pignon.