bâtardeau (suite)
Enceinte de palplanches à double rideau. Dans le cas où la largeur de l’ouvrage à protéger est assez restreinte, on établit deux rideaux de front, qui se font vis-à-vis, avec les étais nécessaires entre ces deux rideaux. Si le fond du bâtardeau n’est pas imperméable, on arrête toute venue d’eau par sous-pressions, en coulant sur ce fond une dalle de béton qui fait obstacle aux sous-pressions, ou bien on procède à des injections de ciment, la coulée du béton sous l’eau s’effectuant au moyen de goulottes avec obturateur de pied s’ouvrant par le jeu d’un câble.
Bâtardeaux en béton
Il y a parfois lieu de recourir à des bâtardeaux en béton, soit du type « barrage-poids », soit du type « barrage-voûte ». Pour construire un barrage définitif, on limite l’espace du chantier par deux barrages-voûtes provisoires fonctionnant en débit de crue normale, mais non exceptionnelle, respectivement situés en amont et en aval, et tournant leur concavité vers la partie intérieure du chantier. En avant de ces deux barrages-voûtes, on établit deux rideaux de palplanches assurant une protection en période d’étiage ou de basses eaux.
Bâtardeaux pour souterrains par congélation du sol
Au sens strict, ce n’est pas un procédé d’établissement de bâtardeaux ; mais, en congelant le sol au moyen de tuyaux métalliques contenant une saumure concentrée de chlorure de calcium, on peut percer dans la masse congelée un souterrain ou un tunnel entièrement à l’abri des venues d’eau.
Bâtardeaux de types spéciaux
• Le procédé déjà ancien de bâtardeau en enrochements et gabions permet non pas de créer une enceinte qui soit étanche avec assèchement du chantier intérieur, mais simplement de créer une zone d’eau calme, notamment pour la construction d’usines marémotrices.
• Dans un sol rocheux, on ne peut pas battre des palplanches, mais on peut assurer l’étanchéité par un rideau de pieux scellés au béton dans le rocher et assurer la stabilité par un massif de remblai adossé au rideau.
• Dans le lit d’une rivière à très fort courant, on peut battre des palplanches, mais il faut gagner de vitesse l’érosion. On limite celle-ci en immergeant soit des fascines lestées, soit des filets remplis de petits enrochements.
J. A.
➙ Pieu et palplanche.
M. Jacobson, Technique des travaux (Béranger, 1948-1955, 3 vol. ; 2e éd., 1962-1963, 2 vol.). / K. Terzaghi et R. B. Peck, Soils Mechanics in Engineering Practice (New York, 1948 ; nouv. éd., 1967 ; trad. fr. Mécanique des sols appliquée aux travaux publics et au bâtiment, Dunod, 1963). / A. Caquot et J. Kerisel, Traité de mécanique des sols (Gauthier-Villars, 1950 ; nouv. éd., 1956). / J. Verdeyen, Mécanique du sol et fondations (Eyrolles, 1952 ; nouv. éd., 1956).