Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bassin (suite)

Les traumatismes et fractures du bassin

De par sa situation, le bassin est exposé à subir le retentissement de tous les traumatismes importants atteignant le tronc et les membres inférieurs. Exceptionnelles chez l’enfant, les fractures du bassin ont vu leur fréquence augmenter avec la multiplication des accidents de transport. On en distingue trois grands groupes.

• Les fractures partielles intéressent l’une ou l’autre des différentes pièces osseuses du bassin sans interrompre l’anneau pelvien et sans atteindre le cotyle : elles sont de pronostic en général bénin.

• Les fractures du cotyle sont dues à un choc violent sur le fémur. Les fractures par enfoncement du cotyle peuvent aller jusqu’à la protrusion de la tête fémorale dans la cavité pelvienne ; leur traitement est difficile, car il faut toujours réduire la luxation de la tête du fémur et souvent reconstituer chirurgicalement le toit du cotyle. Les fractures avec luxation de la hanche sont particulièrement fréquentes dans les accidents d’automobile, où la cuisse est en flexion à 90° sur le bassin. Toutes ces fractures, même correctement traitées, entraînent souvent des séquelles importantes : douleurs, limitation des mouvements de la hanche.

• Les fractures de la ceinture pelvienne rompent la continuité de l’anneau pelvien : fractures bilatérales du pubis, détachant le massif pubien ; fractures associées de l’arc antérieur et de l’arc postérieur, doubles ou quadruples. Elles sont souvent compliquées de lésions des parties molles : lésions vasculaires, nerveuses et surtout lésions de l’appareil urinaire (déchirure extra- ou intra-péritonéale de la vessie, rupture de l’urètre membraneux). Ces lésions associées demandent un traitement d’urgence difficile et peuvent laisser de graves séquelles, tel un rétrécissement de l’urètre. De plus, ces fractures surviennent à la suite de traumatismes importants, entraînant un état de choc grave impliquant une réanimation bien conduite, sans compter qu’il s’agit le plus souvent de polytraumatisés, chez qui d’autres lésions (abdominales, rénales, cranio-encéphaliques) mettent en jeu le pronostic vital.


Le bassin et l’accouchement

Qu’elle soit congénitale ou acquise, toute affection du bassin peut entraîner une déformation permanente, un bassin vicié : c’est le cas, en particulier, du rachitisme, des cyphoscolioses, de la luxation congénitale de la hanche, de la coxalgie. Ces bassins anormaux sont, lors de l’accouchement, un obstacle à la descente normale du fœtus à travers la filière pelvienne ; ils sont cause de dystocie. Cette dystocie osseuse peut entraîner la mort du fœtus, voire celle de la mère. C’est dire l’importance, au cours de la grossesse, de la recherche systématique de telles anomalies, qui pourront faire renoncer à l’accouchement par les voies naturelles en faveur d’une césarienne.

Des déchirures périnéales peuvent se produire lors de la phase terminale de l’accouchement, en particulier s’il y a application de forceps. Il s’agit le plus souvent de déchirure incomplète, qui n’intéresse que les muscles ; à un degré de plus, il y a rupture du sphincter anal ; exceptionnelle est la déchirure complète, qui atteint le rectum sur une hauteur plus ou moins grande. Le traitement de ces accidents doit être avant tout prophylactique : perfection de la technique obstétricale et, à la moindre menace, épisiotomie (section préventive, latérale du périnée, facile à réparer). Quel que soit son degré, la déchirure du périnée impose l’intervention immédiate : la périnéorraphie, qui reconstitue plan par plan tous les tissus lésés. Même bien traitées immédiatement, ces lésions peuvent être une cause ultérieure de prolapsus génitaux, qui demanderont une cure chirurgicale par une des nombreuses techniques de périnéorraphie.

P. D.

bassin sédimentaire

Région géomorphologique déprimée en forme de cuvette plus ou moins régulière, constituée de terrains sédimentaires peu déformés.


De telles cuvettes résultent de l’affaissement lent et prolongé d’une portion de socle, entraînant l’accumulation de sédiments tantôt marins, tantôt lacustres, parfois continentaux. Certaines sont encore actuellement le siège d’une sédimentation, tel le Bassin anglais, que recouvre partiellement la mer du Nord ; d’autres, comme le Bassin parisien, ont cessé d’être fonctionnelles. Dans ce dernier cas, leur individualisation est liée à des déformations à grand rayon de courbure, sauf accidents localisés, sous la dépendance du socle sous-jacent. Enfin, en s’attaquant aux roches sédimentaires, souvent moins résistantes que celles du socle, l’érosion tend à accentuer la position déprimée du bassin par rapport aux massifs anciens, qui en bornent l’horizon.


Les principales formes de relief

Lorsque, d’un point élevé, on embrasse un vaste panorama dans un bassin sédimentaire, l’attention est d’abord attirée par la platitude des plans successifs qui s’inscrivent dans le paysage : les plates-formes sont en effet l’élément dominant du relief. Ce sont tantôt des plates-formes structurales, les unes originelles (tels les « Páramos » des Castilles espagnoles, formés par des calcaires lacustres pontiens), les autres dérivées, après le déblaiement par l’érosion différentielle, des roches tendres qui les recouvraient (telle la plate-forme des calcaires éocènes du Soissonnais). Plus souvent, ce sont des surfaces d’aplanissement héritées, tranchant en biseau les strates sédimentaires, inclinées plus ou moins fortement vers le centre de la cuvette ; ainsi, les revers des côtes de Lorraine, dans l’est du Bassin parisien, sont les témoins d’une surface d’aplanissement aquitanienne probablement remaniée ultérieurement et se confondant localement avec une surface infracrétacée (Barrois).

Ces plates-formes apparaissent étagées et sont reliées les unes aux autres par des escarpements monoclinaux (coteaux ou cuestas), qui constituent le second trait caractéristique du relief des bassins sédimentaires. Les escarpements de faille n’y sont pas inconnus, mais ce ne sont généralement que des accidents secondaires, fréquemment à l’origine du tracé aberrant que présentent certains tronçons de cuesta. La vigueur des escarpements monoclinaux est très variable : avec 500 m de commandement, la côte du Jura souabe est l’une des plus énergiques qui soient. Théoriquement, la dénivellation correspond à l’épaisseur totale des couches dures et tendres superposées ; mais, bien souvent, les roches dures ont été tronquées, et toute l’épaisseur de la roche tendre n’est pas exploitée, ce qui diminue d’autant la hauteur du talus.