Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

adhésif (suite)

Adhésifs à base d’élastomères

Ces produits, dont le constituant essentiel est un caoutchouc naturel ou synthétique ou un de leurs dérivés, sont utilisés sous forme de solutions dans des solvants et sont additionnés de résines, le constituant élastomère fournissant les propriétés de cohésion à l’adhésif, et la résine ses propriétés d’adhérence. Pour cette raison, on considère parfois ces mélanges comme des adhésifs mixtes (décrits plus loin). De même que les produits thermoplastiques, ces adhésifs sont sensibles à la chaleur ; ils se caractérisent par une haute flexibilité, mais possèdent des qualités mécaniques limitées. Ils sont surtout utilisés pour le collage du papier, du cuir, des feuilles métalliques, des pellicules d’emballage, pour la fabrication de rubans collants, etc. Les élastomères pour adhésifs les plus courants sont : le caoutchouc naturel, le caoutchouc régénéré, le caoutchouc chloré, le chlorhydrate de caoutchouc, le caoutchouc cyclisé, les caoutchoucs synthétiques (butadiène-styrène, Néoprène, nitrile acrylique — butadiène, silicone), etc. Le Néoprène est de beaucoup le plus utilisé pour la préparation de cette catégorie d’adhésifs, dont on distingue deux groupes : les colles contact, à prise instantanée, et les colles vulcanisantes, à prise par chauffage sous pression.


Adhésifs thermodurcissables

Ces produits se transforment, par chauffage prolongé pendant une durée suffisante, en substances infusibles et insolubles. Généralement, ils sont livrés en deux emballages, l’un contenant l’adhésif proprement dit, l’autre l’agent de durcissement permettant d’accélérer la prise de l’adhésif sous l’action de la chaleur et éventuellement de la pression. Ces adhésifs permettent d’obtenir des collages plus résistants que ceux qui sont fournis par les précédents, une résistance au fluage convenable, mais restent cassants, leur résistance aux chocs et leur résilience étant faibles. Ils peuvent être employés pour le collage du bois, du caoutchouc, des plastiques ; les résines alkydes servent à la fabrication des stratifiés ; les résines phénoliques ainsi que les résines époxydiques sont utilisées comme adhésifs structuraux par l’industrie mécanique pour l’assemblage des métaux. Les adhésifs thermodurcissables les plus utilisés sont les résines phénoliques, de résorcinol, de phénol-résorcinol, époxydiques, époxyphénoliques, d’urée, de mélamine, ainsi que les furannes, les polyuréthannes et les polyesters.


Adhésifs mixtes

Ces produits sont constitués de mélanges de substances appartenant à deux ou à un plus grand nombre des familles chimiques précédentes. Leur combinaison permet de réaliser des adhésifs bénéficiant de chacune des propriétés des constituants. C’est ainsi que la plastification d’une résine thermodurcissable par un constituant approprié permet d’obtenir un adhésif plus solide, plus flexible et présentant une meilleure résistance aux chocs. Ces adhésifs sont utilisés pour le collage des métaux, des produits céramiques, du verre, des plastiques thermodurcissables, dans tous les cas où l’on recherche des joints de haute résistance mécanique et à la chaleur. Les adhésifs mixtes les plus courants sont à base de résine phénolique et de butyral polyvinylique, de résine phénolique et de formal polyvinylique, de résine phénolique et de Néoprène, de caoutchouc nitrile et de résine phénolique, etc.


Essai des colles et adhésifs

L’essai des colles comporte une vérification de leurs propriétés physiques, chimiques et mécaniques. Les essais physiques portent sur la résistance à la chaleur, aux radiations nucléaires, à la lumière. Les essais chimiques permettent de vérifier la bonne tenue des adhésifs vis-à-vis d’un grand nombre de milieux étrangers : humidité, eau, produits chimiques, vapeurs corrosives, etc. Les essais mécaniques sont les plus importants et comportent : des essais de résistance à la traction, les efforts exercés perpendiculairement aux surfaces collées devant provoquer le décollement des pièces ; des essais de résistance au cisaillement avec effort exercé dans le plan de collage ; des essais de résistance au pelage ; des essais de résistance au fluage (déformation lente sous un effort modéré prolongé pendant un temps considérable) ; des essais de résistance à la fatigue, à la flexion ; des essais de durabilité pouvant être effectués après vieillissement naturel ou accéléré des éprouvettes.

G. G.

 H. Gnamm, Gerbstoffe und Gerbmittel (Stuttgart, 1949). / N. A. De Bruyne et R. Houwink, Adhesion and Adhesives (New York, 1951). / C. Lüttgen, Die Technologie der Klebstoffe (Berlin, 1953). / F. Clark (sous la dir. de), Adhesion and Adhesives (New York, 1954). / G. Epstein, Adhesive Bonding of Metals (New York, 1954). / A. A. Rivat-Lahousse, les Colles industrielles (Dunod, 1956). / W. H. Guttmann, Concise Guide to Structural Adhesives (New York, 1961). / J. J. Bikerman, The Science of Adhesive Joints (New York, 1961 ; 2e éd. 1968). / I. Katz, Adhesive Materials. Their Properties and Usage (Long Beach, Californie, 1964). / M. J. Bodnar (sous la dir. de), Structural Adhesive Bonding (New York, 1966).

Adler (Alfred)

Médecin et psychopédagogue autrichien (Vienne 1870 - Aberdeen 1937).



La « psychologie individuelle »

La théorie d’Adler s’est tout d’abord développée dans le cadre de la théorie de Freud, mais les divergences entre elles sont fondamentales.

Selon Adler, en effet, la vie psychique s’explique à partir du sentiment d’infériorité. Celui-ci, ressenti par tout enfant du fait de sa dépendance vis-à-vis de son entourage, peut être renforcé par une réelle infériorité organique, mais il est compensé par le désir de puissance qui conduit l’enfant à se forger un idéal et un style de vie à travers lesquels il apparaîtra supérieur à son entourage. La volonté de puissance est toutefois tempérée par le sentiment social, qui trouve son origine dans les premières relations affectives de l’enfant à sa mère, lesquelles lui enjoignent « de s’insérer dans la vie comme un élément de l’ensemble et de chercher le contact juste avec le monde environnant ». Le sentiment social est une notion très importante dans la théorie d’Adler puisqu’il écrit dans le Sens de la vie : « Les enfants difficiles, les sujets nerveux ou aliénés, candidats au suicide, délinquants, ivrognes, pervers souffrent tous d’un manque de sentiment social, que l’on peut rattacher presque toujours au fait qu’ils ont été gâtés dans leur enfance ou à leur intense désir d’être gâtés et d’être délivrés des exigences de la vie. »

Le complexe d’infériorité est une manifestation permanente et pathologique du sentiment d’infériorité normal, mais par surcompensation il donne naissance au complexe de supériorité. C’est ainsi que certains enfants présentant une déficience quelconque la surmontent et excellent dans la discipline pour laquelle ils étaient peu doués au départ.