Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

baptistère (suite)

Les convertis sont adultes. Longtemps les postulants restent catéchumènes, n’assistent qu’à la première partie de la réunion dominicale, celle qui est consacrée à l’enseignement. Ils auront dans l’église leur local de réunion propre, le catechumeneum, et le narthex les recevra pendant l’accomplissement du mystère. Le sacrement ne sera administré que deux fois dans l’année, la nuit de Pâques et celle de la Pentecôte.

Le baptistère est presque toujours une salle indépendante, souvent même un monument distinct, de plan centré, qui peut comporter des annexes spécialisées. La cérémonie, en effet, est complexe. Elle commence par une profession de foi, pour laquelle on peut prévoir une salle, celle-là même où les néophytes ont reçu leur formation (le catechumeneum). Puisque le catéchumène se présente nu et reçoit ensuite une robe blanche, il faut prévoir des vestiaires. Le baptême proprement dit est suivi d’une onction ; l’évêque peut l’administrer dans le baptistère même, ou dans une salle voisine, le consignatorium. Et l’ensemble doit être au contact de la basilique, ou très proche, puisque les baptisés et le clergé gagneront ensuite en procession l’église, pour la messe de communion.

Les baptistères, ce sont d’abord des cuves, de formes très variables. Certaines sont demi-circulaires, lorsqu’elles s’inscrivent dans une abside ; le plus souvent, elles sont isolées, au centre ou vers le fond d’une salle ; elles peuvent être de plan carré ou circulaire, hexagonales ou octogonales, cruciformes, quadrilobées, etc. Il arrive, assez rarement, qu’on ait cherché à leur donner une forme fonctionnelle. Toutes sont creusées dans le sol et entourées d’une margelle. Beaucoup sont recouvertes d’un ciborium — quatre colonnes, parfois six ou huit, portant un toit ou une coupole. Toutes sont accessibles grâce à des marches, tantôt tout autour, tantôt définissant un axe de passage. La place de l’évêque elle-même, parfois bien marquée par une abside dans la paroi ou par un détail de la mosaïque, reste d’autres fois incertaine, et le geste même du baptême est difficile à préciser.

On a certainement longtemps pratiqué l’immersion — le catéchumène était par trois fois immergé dans la cuve. L’évêque, dans ce cas, devait lui poser la main sur la tête. Ce geste est souvent impossible à cause de distances excessives. Même pour le baptême par infusion — le célébrant versant de l’eau sur la tête du baptisé —, on ne voit pas toujours comment on s’y prenait, même si l’évêque posait un pied sur la margelle, comme on voit saint Jean-Baptiste le faire dans les mosaïques de Ravenne.

La cuve peut être placée au centre d’un édicule plus ou moins vaste, parfois d’un véritable monument. Le baptistère du Latran — la cathédrale de Rome —, d’abord circulaire, devint au ve s. un vaste octogone avec colonnade intérieure. Il a servi de modèle aux baptistères de Provence : Aix-en-Provence, Marseille, Fréjus. Le développement des niches d’angle, comparables à celles des salles chaudes des thermes romains, se reproduit dans certains baptistères italiens ou gaulois. Il conduit, semble-t-il, à des baptistères tréflés, fréquents aussi en Grèce et en Asie Mineure.

Toutes ces formes, à partir d’un plan centré sur la cuve, appellent la coupole, qui se retrouvera naturellement sur les baptistères ronds, comme ceux de Djemila, en Algérie, de Nocera Superiore, de Ravenne*, et de Torcello, en Italie — ou encore en Espagne, en Grèce et dans les Balkans. Certains baptistères à plan carré et à cuve centrale seront aussi couverts d’une coupole ; mais, souvent, les baptistères carrés auront leur cuve placée dans une abside, plus ou moins développée, accessible tantôt de face, tantôt par des passages latéraux qui la relieront aux salles voisines : c’est le cas des baptistères du Saint-Sépulcre de Jérusalem et de l’église Saint-Théodore de Gerasa (Jordanie). On a alors une vue particulièrement claire de la cérémonie grâce à l’existence d’un corridor de façade où s’ouvrent le baptistère et les deux salles qui le flanquent. Accessible de la cour, il relie l’ensemble à l’église de communion. On peut aussi essayer une telle reconstitution à Djemila ou à Sbeïtla en Tunisie. (V. Afrique romaine.)

Ces compositions étudiées sont rares. Le plus souvent, le baptistère est isolé, comme à Ravenne, ou, au contraire, installé dans une dépendance de la basilique, dans une des annexes de l’abside par exemple, ou dans une pièce voisine, parfois accroché au narthex ou à l’atrium ; parfois encore, il est inséré comme au hasard parmi les salles multiples qui composent un ensemble épiscopal. De telles variantes reflètent cette liberté dans la pratique liturgique qui a marqué les premiers siècles de l’Église.

Le décor des baptistères paléochrétiens, tel qu’il nous est conservé, paraît souvent limité à des mosaïques de pavement. D’ordinaire, celles-ci enveloppent la cuve : elles peuvent être purement géométriques ou florales, mais comprennent souvent des motifs symboliques : chrismes, croix, poissons. Le décor des murs à San Giovanni in Fonte (Naples), comme à Doura, évoquera les miracles et la résurrection du Christ, garantie du salut des hommes. Dans les deux baptistères de Ravenne, celui des orthodoxes et celui des ariens, le baptême du Christ sera représenté au sommet de la coupole, à la manière d’une théophanie, entouré d’un cortège d’apôtres. Ainsi s’affirment, sous une nouvelle forme, triomphale cette fois, la gloire et la puissance salutaire du Dieu fait homme.

J. L.

➙ Paléochrétien (art).

 A. Khatchatrian, les Baptistères paléochrétiens (Klincksieck, 1962). / C. Delvoye, « Baptisterium », dans Reallexikon zur byzantinischen Kunst (Stuttgart, 1963 et suiv.).

baptistes

Importante branche de la famille protestante.


• Les baptistes se caractérisent par un attachement primordial et inconditionnel à l’Écriture, considérée comme livre totalement inspiré, non seulement dans son message, mais aussi dans sa lettre. Cette position, résolument fondamentaliste, ne souffre ni la mise en œuvre des méthodes historico-critiques pour l’étude du texte, ni l’emploi d’une quelconque herméneutique pour son interprétation. L’enseignement et le témoignage des baptistes ont donc une très forte coloration « bibliciste », qui leur donne à la fois un certain archaïsme et une incontestable force de pénétration. D’autant plus que tout y est fortement enraciné dans une profonde méditation de la personne et de l’œuvre du Christ crucifié et ressuscité, source en l’homme de la conversion et de la nouvelle naissance, manifestées dans une incessante sanctification de toute son existence.