Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Z

zinc (suite)

 R. Grunberg, M. Maréchal, H. Patin et E. Wagner, le Zinc et ses alliages (Dunod, 1946). / Métallurgie, t. I (Techniques de l’ingénieur, 1956). / R. Gadeau, Métaux non ferreux (A. Colin, 1959). / C. H. Matheson (sous la dir. de), Zinc. The Science and Technology of the Metal, its Alloys and Compounds (Riverside, N. J., 1959 ; nouv. éd., 1970). / E. W. Horvick, Zinc and Zinc Alloys, Metals Handbook, t. I (Cleveland, Ohio, 1961). / J. Duchaussoy, le Zinc (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1971).

zirconium

Corps simple métallique.


En 1789, l’Allemand Martin Heinrich Klaproth (1743-1817) obtint la zircone, dioxyde de zirconium, d’un minéral, le zircon (silicate de zirconium). C’est en 1824 que Berzelius* parvint à isoler le métal.


État naturel

On trouve dans la nature l’oxyde et le silicate. Le zirconium constitue 0,025 p. 100 de la lithosphère.


Atome

Le numéro atomique du zirconium est 40. C’est un élément de la deuxième série de métaux de transition. La structure électronique de l’état fondamental de l’atome est 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p6, 4d2, 5s2. Les énergies successives des quatre premières ionisations ont les valeurs suivantes : 6,95 eV, 13,97 eV, 24,00 eV, 33,8 eV ; le rayon du cation Zr+4 est de 0,68 Å.


Corps simple

Le zirconium a une densité de 6,5. Il fond à 1 860 °C. Il possède de bonnes propriétés mécaniques, et sa faible section de capture des neutrons l’a fait employer dans l’industrie nucléaire pour le gainage des cartouches d’uranium. Ce métal réagit avec de nombreux corps simples. Il ne brûle qu’à haute température quand il est massif et dégage alors une forte chaleur de réaction. Pulvérulent, il brûle spontanément en présence de l’air.

Il est attaqué par l’acide sulfurique, l’eau régale et l’acide fluorhydrique. Il forme comme le titane des solutions solides interstitielles non stœchiométriques avec l’hydrogène. Les principaux minerais de zirconium étant un silicate et un oxyde, on les traite par le carbone et le chlore au rouge, et l’on obtient le tétrachlorure ZrCl4, qui est réduit ultérieurement par le magnésium.


Principaux dérivés

On connaît les chlorures de formules respectives ZrCl2, ZrCl3 et ZrCl4. Ce dernier est hydrolysé selon la réaction
ZrCl4 + H2O → ZrOCl2 + 2HCl.

On connaît des complexes dérivant des halogénures de zirconium, tels que (ZrCl4)3(POCl3)2, ou encore K2ZrF6. Il existe aussi des complexes contenant l’anion Les complexes bromés sont beaucoup moins stables que les complexes fluorés.

Les tétrachlorures et les tétrabromures de zirconium (comme ceux de titane) se comportent comme des acides de Lewis et, à ce titre, donnent des composés d’addition en particulier avec des composés oxygénés comme les alcools, les éthers et les composés carbonylés.

Le dioxyde de ZrO2 (zircone) est utilisé comme pigment. La zircone a un point de fusion élevé (2 700 °C) et est utilisée comme réfractaire. Cet oxyde, comme TiO2, peut s’unir à des oxydes basiques en donnant des zirconates, qui, dans certains cas, sont des oxydes multiples plutôt que des sels ; ainsi, CaZrO3 a la structure de la pérovskite CaTiO3.

H. B.

 W. Espe, Zirconium (en tchèque, Prague, 1952 ; trad. all., Fussen, Bavière, 1953). / G. L. Miller, Zirconium (Londres, 1954 ; 2e éd., 1957).

Zīrides

Nom de deux dynasties de l’Occident musulman au Moyen Âge.



Les Zīrides du Maghreb

Vers 940, Zīrī ibn Manād fonde dans les monts du Titteri la ville d’Achīr, centre d’un domaine d’où il tient tête aux Zénatas, alliés des Omeyyades* d’Espagne. Ainsi est constituée la dynastie des Zīrides, qui se rattache à la confédération berbère des Ṣanhādjas.

Ayant aidé les Fāṭimides contre les agitateurs khāridjites, Buluggīn ibn Zīrī († 984) est désigné par eux, en 972, comme gouverneur de l’Ifrīqiya et s’empare, pour leur compte, de la plupart des villes importantes du Maghreb.

À la fin du xe s., le domaine des Zīrides se scinde en deux royaumes : celui de l’Ouest est attribué aux Ḥammādides ; celui de l’Est, avec Kairouan comme capitale, restant aux Zīrides. Ceux-ci, qui rejettent très vite la suzeraineté des Fāṭimides, donnent au pays une grande prospérité : le règne du Zīride al’-Mu‘izz (1016-1062) marque l’apogée de la dynastie.

Furieux de cet affranchissement et aussi du fait que les Zīrides ont définitivement répudié les doctrines chī‘ites, les Fāṭimides lancent sur l’Ifrīqiya les nomades Banū Hilāl et Banū Sulaym, qui ruinent fondamentalement le pays. Al-Mu‘izz se réfugie dans Mahdia (al-Mahdiyya). Son fils, Tarnīm (1062-1108), ne peut reconquérir ses terres et s’opposer aux ambitieux Ḥammādides, si bien que les derniers Zīrides, sédentaires d’origine, se tournent vers les activités maritimes, la piraterie notamment. Mais ils ne peuvent empêcher les Normands de piller leurs côtes. En 1148, le Zīride al-Ḥasan se réfugie à Alger. Réinstallé à Mahdia par les Almohades, il doit de nouveau s’exiler en 1156. Il mourra obscurément en 1167.


Les Zīrides d’Espagne

Au moment du démembrement du califat omeyyade de Cordoue, des Zīrides d’Ifrīqiya fondent à Grenade* une principauté berbère (début du xie s.). Leur installation en Espagne a comme origine une scission dans la famille des princes zīrides africains : l’un des fils de Zīrī, Zawī, rassemblant de nombreux mécontents, a débarqué en Europe et s’est rendu indispensable au calife de Cordoue, qui a donné aux Banū Zīrī le district d’Elvira, dont la capitale est en passe d’être supplantée par Grenade.

À Grenade, Zawī ibn Zīrī (1012-1019) agit en prince indépendant ; mais, en 1025, il retourne en Ifrīqiya, laissant le pouvoir à son neveu Ḥabūs ibn Māksan, qui adopte le titre souverain de ḥādjib et laisse en 1038 à son fils Bādīs ibn Ḥabūs une principauté rendue prospère par la gestion du vizir juif Samuel Ha-Nagid (ou ibn Nagrella, v. 993-1056).