Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
W

Wordsworth (William) (suite)

 H. Bloom, The Visionary Company : a Reading of English Romantic Poetry (New York, 1961). / M. Drabble, Wordsworth (Londres, 1966). / N. Clutterbuck (sous la dir. de), William Wordsworth, 1770-1970. Essays on General Interest of Wordsworth and his Time (Londres, 1970). / J. R. Curtis, Wordsworth’s Experiments with Tradition. The Lyric Poems of 1802 (Ithaca, N. Y., 1971). / N. Fruman, Coleridge. The Damaged Archangel (Londres, 1972).

Wou-han

En pinyin Wuhan, v. de Chine, capit. du Hubei (Hou-pei*) ; 2 500 000 hab. en 1960.


Wuhan, au confluent du Yangzijiang (Yang-tseu-kiang) et de son principal affluent, le Hanshui (Han-chouei), est une conurbation qui regroupe administrativement depuis 1945 trois villes jusque-là distinctes : Hankou (Han-k’eou), Hanyang (Han-yang) et Wuchang (Wou-tch’ang). Hankou, au nord et en aval du confluent, était une ville commerçante, qui a englobé de 1861 à 1945 une « concession » britannique. Hanyang, entre le Han et le Yangzijiang, est une création récente, mais un des plus anciens centres industriels chinois. Wuchang, sur la rive sud du Yangzijiang, est une ville ancienne, centre administratif, qui resta enfermée dans ses murs jusqu’en 1928.

Le site est majestueux, mais il présente de graves inconvénients, à cause du danger d’inondation : le Yangzijiang a des crues énormes, le Han est une rivière dangereuse et ce centre du Hubei est une zone semi-amphibie. Jusqu’à une époque très récente (1956) et à l’achèvement de travaux considérables, les crues menaçaient les trois villes. Par contre, la position, au cœur de la Chine orientale, est remarquable. Wuhan est d’abord un grand port sur le Yangzijiang. Aujourd’hui, c’est le terminus de la navigation maritime, pour des navires de 10 000 à 15 000 t ; la navigation est ensuite possible pour des navires plus petits jusqu’à Yichang (Yi-tch’ang) et pour des navires spéciaux jusqu’à Yipin, mais il y a ici un point de rupture de charge. La navigation est possible au nord sur le Han : elle atteint aujourd’hui Xiangfan (Siang-fan) pour des navires de 500 à 1 000 t ; vers le sud, la navigation atteint Changsha (Tch’ang-cha) [capit. du Hunan (Hou-nan*)] et, par jonques, remonte traditionnellement la Xiang (Siang) jusqu’au pied du col de Cheling. Ainsi, Wuhan, située sur une admirable voie fluviale est-ouest, commande aussi les relations nord-sud : vers Xi’an (Si-ngan), antique capitale, par le Han ; vers Luoyang (Lo-yang), antique capitale elle aussi, et maintenant Kaifeng (K’ai-fong) et Pékin à travers la basse échine des Huaiyangshan (Houai-yang-chan) ; vers Changsha, le col de Cheling, qui permet de franchir aisément les Nanling (Nan-ling), et Canton. Des canaux et des routes, à l’époque impériale, la grande voie ferrée nord-sud, à l’époque moderne, ont achevé de faire de Wuhan un nœud de communications de toute première importance : en 1956, l’achèvement d’un grand pont routier et ferroviaire entre la « colline de la Tortue » à Hanyang et la « colline du Serpent » à Wuchang, long de près de 2 km, a donné toute sa valeur à la position géographique : il porte une double voie ferrée, une route à six voies et laisse passer sous son tablier des navires de 10 000 t.

Wuhan a joué aussi un rôle de premier plan dans le domaine industriel à l’époque moderne. En 1900, une usine textile était créée à Wuchang, hors des murs de la cité. En 1908, surtout, le vice-roi de l’Hubei et du Hunan faisait installer à Hanyang un ensemble métallurgique qu’il avait commandé en Grande-Bretagne pour Canton, où il était précédemment en poste ; cet ensemble a fourni en particulier les rails pour la construction de la voie ferrée Hankou-Pékin ; si les hauts fourneaux et l’aciérie furent facilement ravitaillés en minerai de fer par les mines de Daye (Ta-ye) [à 110 km], par contre le problème du charbon à coke fut difficile à résoudre (au début, le charbon venait de Grande-Bretagne). En 1920, l’ensemble passa sous contrôle japonais et cessa son activité en 1937. Les bâtiments abritent aujourd’hui une usine textile. L’industrie cotonnière est une des activités majeures de l’agglomération. Mais la sidérurgie est de nouveau présente grâce à l’implantation d’un combinat (haut fourneau, aciérie, laminoir) entièrement automatisé à Wukang (Wou-k’ang), à 8 km en aval de Wuhan, sur la rive nord du Yangzijiang, alimenté aisément par le fer de Daye et, cette fois, par le charbon de Pingxiang (P’ing-hiang). Il produit 3 Mt d’acier.

Si Wuhan, dont le site est pourtant occupé depuis 1 700 ans, n’a pas de monuments célèbres, cette ville commerçante et industrielle est l’une des plus dynamiques des villes chinoises (elle est la sixième en importance).

J. D.

➙ Hou-pei.

Wou Tchen

En pinyin Wu Zhen ; surnom, Zhonggui (Tchong-kouei). Poète, calligraphe et peintre chinois (1280-1354).


Sous les Yuan*, avec la politique raciste des Mongols envers les Chinois du Sud, les lettrés trouvèrent difficilement place dans les fonctions publiques. Ils menèrent une vie retirée et développèrent notamment une peinture dite « des lettrés », dont le style se distingue de celui des Song* du Sud.

Wu Zhen, l’un des plus importants d’entre eux, était originaire de Weitang (Wei-t’ang), dans la province de Zhejiang (Tchö-kiang). Les rares documents concernant sa biographie datent du xvie s., époque où son style devint à la mode ; sa tombe, oubliée depuis des siècles, fut restaurée et on en fit un lieu de pèlerinage. On raconte que Wu Zhen avait étudié les sciences occultes. Il vécut dans une maison modeste près d’un étang, planta de ses propres mains des pruniers autour de sa demeure et se nomma le « Bouddhiste des fleurs de prunier » (Meihua daoren [Mei-houa tao-jen]). Pour nourrir sa femme et ses enfants, il pratiqua la divination dans un marché proche de sa demeure et donna des cours aux enfants dans une école privée. Sa vie fut pauvre, mais paisible, vouée aux plaisirs de la pêche, de la poésie, du chant, de la calligraphie et de la peinture. Il avait prévu sa mort, construit lui-même sa tombe et dressé une stèle en forme de stūpa sur laquelle il inscrivit : « pagode du moine des fleurs de prunier » (Meihua heshang zhi ta [Mei-houa ho-chang tche t’a]).

Les œuvres de Wu Zhen ont été peu appréciées par ses contemporains. Sa femme et ses enfants, se moquant de son peu de réussite, le pressaient d’aller acheter des couleurs au marché pour peindre des pivoines. Wu Zhen répondait : « Il n’en sera plus de même dans vingt ans » ; mais, vingt ans passés, ses peintures ne se vendaient toujours pas, et il mourut dans la pauvreté.

Son contemporain Xia Wenyan (Hia Wen-yen) le critiqua ainsi : « Ses œuvres conservées dans le monde sont faites de façon négligente et ont demandé peu de travail. » Ce n’est que vers le milieu des Ming*, quand la peinture de l’école Wu (Wou) prit son essor (v. Chen Tcheou), qu’on commença à reconnaître son importance.