Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

Volvocales

Ordre d’Algues vertes chlorophycées unicellulaires et flagellées.


Les Chlorophycées* unicellulaires (ou au moins fondamentalement unicellulaires) sont divisées classiquement en deux groupes, les Chlorococcales, essentiellement non flagellées (v. Chlorelles), et les Volvocales, fondamentalement flagellées. Les formes typiques de ce dernier groupe portent leurs flagelles sur une sorte de papille, et l’on discute si les formes où les flagelles naissent au contraire dans une dépression ou même une sorte de puits appartiennent au même phylum.

Les Chlamydomonas comptent parmi les formes les plus simples. Ce sont des cellules isolées, avec un plaste unique vert, en forme de coupe, un noyau et deux flagelles identiques entre eux. La division cellulaire se fait longitudinalement. La fécondation s’effectue entre deux gamètes semblables aux cellules banales et donne un œuf muni, au moins momentanément, de quatre flagelles. Les gamètes peuvent être identiques entre eux ou plus ou moins différents, mais on pense que, dans tous les cas, un seul plaste subsiste dans la cellule-œuf, ce qui pose tout le problème de l’hérédité cytoplasmique et des structures autoreproductibles du cytoplasme, c’est-à-dire de l’hérédité non mendélienne. Ces Algues sont très communes dans les eaux douces.

Chez d’autres Volvocales, les cellules végétatives ne sont plus isolées, mais groupées en petites colonies de formes généralement très géométriques. Ce sont des files de quelques cellules, des sphères pleines ou creuses, des plaques unistratifiées carrées ou rondes. Chaque cellule reste flagellée, ce qui distingue ces colonies, que l’on appelle des cénobes, de celles que l’on connaît également chez les Chlorococcales, comparables de formes, mais où les cellules ont perdu toute trace d’organe locomoteur.

C’est chez les Volvox que les cénobes sont le plus remarquables ; ceux-ci peuvent atteindre plus d’un demi-millimètre de diamètre et comporter alors des centaines de cellules. Le cénobe est une boule creuse où toutes les cellules sont situées sur une strate unique, externe, avec leurs flagelles tournées vers l’extérieur. La reproduction est très curieuse. Il existe en effet une reproduction végétative où une des cellules grossit et fait hernie vers l’intérieur de la colonie. Cette cellule se divise un grand nombre de fois, et toutes les cellules filles se disposent comme dans le cénobe père, sur une surface sphérique, mais, chose remarquable, les pôles antérieurs de ces cellules sont tournés vers l’intérieur, donc à l’inverse du cénobe libre ; ensuite seulement, l’ensemble de cette sphère va se retourner complètement, comme un doigt de gant ; quand il aura repris la forme sphérique, mais maintenant avec les cellules « dans le bon sens », il sortira du cénobe d’origine pour mener une vie libre, et c’est alors que les flagelles apparaîtront vers l’extérieur. Ce retournement sur soi-même a été comparé par les zoologistes aux phénomènes de gastrulation si communs dans l’embryologie animale, mais il paraît difficile de dire s’il s’agit réellement de la même chose.

Pour la reproduction sexuée, toujours chez les Volvox, les tout premiers stades sont comparables. Une cellule grossit vers l’intérieur. S’il s’agit d’une cellule mâle, elle se cloisonne et engendre une sphère de petites cellules flagellées, les gamètes mâles. S’il s’agit, au contraire, d’une cellule femelle, elle ne se cloisonne pas, est fécondée par un gamète mâle et donne alors un œuf qui s’enkyste dans une coque munie de protubérances variées.

Il existe d’autres Volvocales, qui s’écartent des précédentes par le fait que les cellules végétatives perdent leurs flagelles, mais conservent d’autres attributs, comme le stigma, tache rouge sensible à la lumière, et la vacuole contractile, habituelle chez les formes mobiles. Les colonies, chez ces espèces, sont plus souvent informes, car les cellules ne sont pas disposées aussi régulièrement que chez les cénobes typiques. Elles donnent des cellules flagellées au moment de la reproduction, mais on sait que ce phénomène se produit également chez certaines Chlorococcales.

M. D.

vomissement

Expulsion du contenu de l’estomac par la bouche.


Le mécanisme du vomissement est différent de celui de la régurgitation, phénomène passif consistant au reflux du contenu gastrique, non pas, comme dans le vomissement proprement dit, sous l’action du diaphragme, qui se contracte en même temps que les muscles abdominaux pour comprimer l’estomac et les autres viscères, mais simplement sous la pression excessive régnant dans la poche gastrique. Il faut noter que celle-ci ne se contracte pas elle-même de façon significative. En dehors des périodes de digestion alimentaire, les contractions gastriques sont faibles, rares et lentes. Elles sont toujours péristaltiques, c’est-à-dire dirigées de façon à pousser le contenu de l’estomac vers le pylore, son débouché normal.


Causes

Les causes des vomissements sont multiples, mais un facteur déclenchant paraît unique : ce serait l’acidose (excès d’acidité du sang et des humeurs), de toutes origines.

La plus banale des causes est l’intolérance digestive vis-à-vis d’une substance chimique qui peut être alimentaire ou accidentellement introduite dans le tube digestif. On peut ici considérer le vomissement comme une réaction de défense. Dans ce cas, on parle volontiers d’« indigestion ». L’agression peut être un simple excès gastronomique, un excès de liquides alcoolisés, « irritants », enfin la présence de sang (ulcère du tube digestif) ou de liquide intestinal refoulé dans les cas les plus graves.

Un mécanisme d’origine purement nerveuse aboutit au vomissement par irritation réflexe du centre de vomissement, situé dans le bulbe rachidien. La sollicitation est habituellement l’attouchement du fond de la gorge par un objet quelconque : doigts, plume, abaisse-langue, arête de poisson, sang provenant des fosses nasales, etc. Le même mécanisme bulbaire peut être déclenché par des drogues, dont la plus efficace est l’apomorphine et la plus connue l’ipéca, la première étant introduite par injection sous-cutanée, la seconde par voie orale. Expérimentalement, le même résultat est acquis en excitant par piqûre d’aiguille directement le centre bulbaire. Ce centre et les régions voisines sont responsables des vomissements observés lors d’atteintes infectieuses du système nerveux central (méningites), de tumeurs, d’accidents vasculaires, de traumatisme, etc., et même en cas de simple anoxie (manque d’oxygène).