Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

volcanique (relief) (suite)

La conservation des coulées de plateau dépend du substratum sur lequel elles reposent. Si elles sont superposées à des roches dures (socle cristallin le plus souvent), elles résistent bien aux attaques de l’érosion : leur perméabilité, liée aux nombreuses fissures engendrées par le refroidissement de la lave, y favorise la concentration du réseau hydrographique en artères espacées, dont les vallées, travaillant entièrement en roche résistante, ne s’élargissent guère. Au contraire, lorsque les coulées se sont épanchées sur des matériaux de faible résistance, l’érosion sape les roches tendres sous la lave, qui s’éboule par pans entiers ; les versants des vallées reculent donc assez vite et ne laissent subsister que des buttes à sommet tabulaire appelées mesas (tables, en espagnol). Quand les laves s’étaient, à l’origine, épanchées dans les parties basses de la topographie prévolcanique, leur mise en saillie par ces processus constitue un phénomène d’inversion de relief.

Les coulées de vallées tendent, de la même façon, à être mises en relief par l’érosion des terrains encaissants lorsque ceux-ci sont de médiocre résistance. Au contraire, les coulées logées au fond de gorges en roche dure sont très vite démantelées par les cours d’eau qui réutilisent leur ancienne vallée, partiellement fossilisée par la lave.


Les formes de déchaussement

Ce sont des reliefs qui résultent du dégagement par l’érosion différentielle de structures volcaniques qui s’étaient mises en place avant d’atteindre la surface du sol. Les laves, s’élevant le long de cheminées ou de fissures, s’insinuent parfois dans les plans de stratification des roches sédimentaires. Une fois consolidées, elles sont généralement bien plus résistantes que les roches encaissantes. L’érosion, en déblayant ces dernières, tend donc à dégager les moulages de laves.

Les « culots » sont d’anciennes cheminées dont la forme de piton escarpé est semblable à celle des necks définis plus haut. Les « dykes » sont des murailles de lave solidifiée dans des fissures verticales : l’irrégularité de la montée de la lave aussi bien que l’érosion ultérieure donnent à ces murailles un profil ébréché pittoresque. Parfois, la lave a moulé des fissures circulaires : leur dégagement donne naissance à des « ring-dykes ». Les laves insinuées dans les plans de stratification (sills) sont moins spectaculaires : elles sont seulement responsables de ressauts sur les versants. Elles peuvent, cependant, engendrer des reliefs particuliers, les laccolites. Il s’agit d’amas de lave qui ont boursouflé les couches sédimentaires susjacentes ; une fois celles-ci déblayées, le dôme surbaissé de l’amas lavique présente un profil convexe légèrement ondulé.

Le volcanisme est enfin responsable de perturbations dans l’organisation des réseaux hydrographiques. Des lacs occupent les cratères ou les caldeiras des volcans éteints ou au repos ; telle est l’origine des « Maare » circulaires de l’Eifel en Allemagne par exemple. Des vallées sont obstruées par l’épanchement de laves, et leurs vallées affluentes sont barrées. Il en résulte l’apparition de lacs de forme triangulaire et, après une certaine évolution, des phénomènes de capture au profit des vallées non obstruées. D’autre part, de nouveaux réseaux s’établissent en fonction des systèmes de pentes créés par les édifices volcaniques. Les grands cônes, notamment, donnent naissance à des réseaux divergents très caractéristiques. Les rivières ainsi engendrées creusent leur vallée dans les matériaux volcaniques et se surimposent dans les structures qu’ils masquaient : il en résulte des cas fréquents d’épigénie.

R. L.

 C. A. Cotton, Volcanoes as Landscape Forms (Londres et Wellington, 1944 ; 3e éd., 1969). / C. Ollier, Volcanoes (Cambridge, Mass., 1969). / J. G. Green et N. M. Short, Volcanic Landforms and Surface Features, a Photographic Atlas and Glossary (Berlin, Heidelberg et New York, 1971).

Volga

Fleuve de l’U. R. S. S., le plus long d’Europe ; 3 700 km.


C’est le plus long fleuve de l’U. R. S. S., à l’ouest de l’Oural. La Volga couvre un bassin de 1 380 000 km2. Elle prend sa source dans les marécages du plateau du Valdaï, à l’altitude faible de 223 m, si bien que sa pente moyenne est seulement de 6 cm par kilomètre.


Le réseau

Il s’est formé à la suite de l’attraction exercée par le bassin de subsidence de la Caspienne*. Mais il comprend deux parties bien distinctes.

Au nord de Kouïbychev, le fleuve coule dans la zone de la forêt, où il est bien alimenté en raison des précipitations abondantes (de 800 à 1 500 mm). Les cinq sixièmes du bassin de réception s’étendent en amont de cette ville. Tous les cours d’eau présentent un tracé hérité de la dernière période glaciaire : la direction sud-nord marque l’allongement des rivières en direction de l’inlandsis, au fur et à mesure du retrait de celui-ci ; les directions ouest-est marquent le tracé de cours parallèles au front glaciaire, donc approximativement perpendiculaires au premier ; ces vallées présentent tantôt un drainage organisé, tantôt des sillons marécageux, au drainage indécis.

Entre Kouïbychev et le delta, la Volga ne reçoit plus d’affluents sur la rive orientale (gauche), où les rares cours d’eau se perdent dans une steppe déjà sèche avant de l’atteindre. Quelques lacs saumâtres (ainsi le lac Elton, à l’est de Volgograd) témoignent de l’aridité du climat. Sur la rive droite, le bassin du Don, dont la partie inférieure s’écoule en direction du sud-ouest vers la mer d’Azov, a capturé à son profit quelques cours d’eau prenant leurs sources dans la steppe boisée. La Volga n’est plus alors qu’une gouttière en direction de la Caspienne. Sa vallée devient marécageuse, et le fleuve est suivi parallèlement depuis Volgograd par l’Akhtouba, qui rejoint son delta. C’est au cours de ce trajet qu’il perd une partie de ses eaux par infiltration et évaporation. Il s’achève dans la Caspienne par le plus vaste delta d’Europe, où l’accumulation l’emporte de beaucoup sur l’érosion et qui avance donc dans la Caspienne ; un seul bras, celui de l’ouest à partir d’Astrakhan, est navigable.