Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

virginal (suite)

 C. Van den Borren, les Origines de la musique de clavier en Angleterre (Émile Groenveldt, Bruxelles, 1912). / M. H. Glyn, About Elizabethan Virginal Music and its Composers (Londres, 1924). / D. Stevens, The Mulliner Book. A Commentary (Londres, 1952). / Musique instrumentale de la Renaissance (C. N. R. S., 1955). / W. Apel, Geschichte der Orgel- und Klaviermusik bis 1700 (Kassel, 1967).

Virginie

En angl. Virginia, État de la côte atlantique des États-Unis ; 105 716 km2 ; 4 811 000 hab. Capit. Richmond.


Depuis qu’il a été amputé, en 1861, de ce qui constitue aujourd’hui l’État de Virginie-Occidentale, le territoire de la Virginie présente une forme étrange : vers l’ouest, il s’enfonce en coin entre le Kentucky et le Tennessee jusqu’au plateau de Cumberland. Par suite de cette disposition, il recoupe transversalement les diverses unités morphologiques de l’est des États-Unis : la plaine côtière, découpée par des estuaires ramifiés (Potomac, James River) et par la baie Chesapeake ; la Fall Line, dénivellation tectonique, franchie en rapides par les cours d’eau, dont la force motrice a fixé très tôt des sites de villes (Richmond, Washington) ; le Piedmont, plateau cristallin montant doucement vers le Blue Ridge, horst étroit de roches cristallines lui aussi, culminant entre 850 et 1 000 m ; la région des crêtes et des vallées appalachiennes, dans laquelle la structure sédimentaire plissée a donné des barres de roches dures et de larges vallées creusées dans des matériaux tendres (vallée de Shenandoah, Poor Valley, Rich Valley) ; enfin le front Allegheny, bord du plateau de Cumberland, qui dépasse 1 200 m. Les cluses des crêtes appalachiennes et les percées du front Allegheny (Cumberland Gap, Big Stone Gap, Rocky Gap) ont joué un grand rôle dans le franchissement des Appalaches par les pionniers en marche vers l’ouest et, plus tard, dans la stratégie des armées durant la guerre de Sécession.

Sauf dans les Appalaches, aux hivers longs et neigeux, la Virginie bénéficie d’hivers modérés (3,5 °C en janvier à Richmond) ; les étés sont très chauds (25,5 °C en juillet, avec un maximum moyen de 32 °C). Les pluies, abondantes (1 m dans la plaine côtière, plus de 2 m sur le Blue Ridge), sont réparties sur toute l’année, avec un maximum en été.

À part les landes et les pinèdes claires des terrains sablonneux et les tourbières de certaines régions littorales, le Piedmont et la plaine côtière appartiennent au domaine de la forêt de chênes et de pins du Sud-Est atlantique. Selon l’altitude et l’exposition, c’est la forêt caducifoliée continentale ou ce sont les résineux qui dominent dans les Appalaches. Sous ce climat humide, les sols sont plus ou moins podzolisés selon la nature de la végétation.

La Virginie, ainsi appelée en l’honneur de la reine Élisabeth Ire, est une des premières colonies anglaises d’Amérique. Le territoire occupé atteignait le Blue Ridge à la fin du xviiie s. L’économie ancienne, fondée en partie sur l’esclavage, a été ruinée par la guerre de Sécession, qui a retardé le développement de cet État, jadis un des plus peuplés et des plus riches.

Les activités primaires n’occupent plus que 4,5 p. 100 de la population active. Le revenu brut de l’agriculture (600 millions de dollars) repose principalement sur la vente des produits laitiers (250 000 vaches laitières, surtout dans le haut Piedmont) et sur la culture du tabac (30 000 ha ; valeur de la récolte : 90 millions de dollars), qui a perdu son importance ancienne par suite de l’épuisement des sols (la Virginie est au cinquième rang). Viennent ensuite l’élevage des porcs, des bœufs de boucherie et des volailles, les cultures de l’arachide (40 000 ha ; 150 000 t ; premier rang), du maïs et du soja, la récolte des fruits (pommiers). L’exode rural (175 000 exploitations en 1940, 70 000 en 1970) a permis l’agrandissement de la taille moyenne des fermes, de 25 à 65 ha. Le volume des prises du poisson (surtout du menhaden, poisson de faible valeur) et de l’ostréiculture s’élève à 300 000 t (25 millions de dollars). Le principal port est Reedville (cinquième port de pêche américain).

L’industrie minière (300 millions de dollars) comprend l’exploitation du charbon (33 Mt extraites dans la région appalachienne ; sixième rang) et de nombreuses carrières de matériaux industriels variés.

Environ 380 000 personnes (22 p. 100 de la population active) sont employées dans la production industrielle, qui s’élève à 13 milliards de dollars (dont 6 de valeur ajoutée, soit 1,5 p. 100 du total des États-Unis). Les principales branches sont le textile et la confection (activités traditionnelles), les industries du bois (ameublement, papeterie), la construction navale, les produits chimiques, les manufactures de tabac et le travail des métaux. La plupart des industries se localisent dans les régions de Richmond et de la baie d’Hampton Roads.

La population urbaine (63 p. 100) se rassemble dans six agglomérations principales, celles de la baie d’Hampton Roads d’abord : Norfolk-Portsmouth (680 000 hab. ; 31 p. 100 des emplois dépendant de la base navale et des services fédéraux, et 24,5 p. 100 des activités commerciales) et Newport News-Hampton (292 000 hab. ; 28 p. 100 des emplois dans l’industrie, surtout la construction navale, le raffinage du pétrole, l’industrie chimique, et 30 p. 100 dans les services du gouvernement). Le trafic des ports d’Hampton Roads (50 Mt) était surtout constitué par l’exportation du charbon avant la crise de l’énergie ; ils importent des hydrocarbures des États du Golfe. Richmond (553 000 hab.), la capitale, a des fonctions administratives (20 p. 100 des emplois), commerciales (23 p. 100) et industrielles (20,5 p. 100, notamment dans le tabac et les métaux). Roanoke (160 000 hab.) est le principal foyer industriel de la région appalachienne. Arlington (175 000 hab.) et Alexandria (110 000 hab.) appartiennent en fait l’agglomération de Washington.

P. B.