Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

vieux-catholiques (suite)

Les vieux-catholiques des Pays-Bas n’ont accepté aucun des dogmes récents (infaillibilité pontificale, Immaculée Conception, Assomption). Ils enseignent la prépondérance du concile sur le pape, auquel ils n’accordent qu’une primauté d’honneur, mais non de juridiction. En 1962, les vieux-catholiques ont envoyé un observateur au deuxième concile du Vatican. Ils sont actuellement au nombre de 15 000.


Le schisme des vieux-catholiques au xixe s. et son évolution

La question de l’infaillibilité pontificale rencontra au milieu du xixe s. une forte opposition en Allemagne de la part de nombreux professeurs d’université. À la tête de ce groupe se trouvait le doyen de la faculté de théologie de Munich, Ignaz von Döllinger (1799-1890), dont le livre Der Papst und das Konzil (le Pape et le concile) [1869] eut un énorme retentissement.

La proclamation du dogme de l’infaillibilité papale par le premier concile du Vatican* (juill. 1870) marqua le début du schisme ; Döllinger rompit avec l’Église romaine le 28 mars 1871. Ses disciples s’organisèrent en Église indépendante, à Munich, en septembre 1871. Le 4 juin 1873, Joseph Hubert Reinkens (1821-1896), professeur de théologie de l’université de Breslau, reçut la consécration épiscopale des mains de Herman Heykamp, évêque de Deventer, et installa son siège à Bonn.

Le gouvernement impérial reconnut et protégea la nouvelle Église. Les vieux-catholiques d’Allemagne refusèrent de reconnaître également les dogmes de l’Immaculée Conception et de l’Assomption ; ils autorisèrent le mariage des prêtres, puis ils pratiquèrent la confession auriculaire.

Après la mort de Reinkens, Theodor Weber (de 1896 à 1906), puis Joseph Demmel (de 1906 à 1913) lui succédèrent. En 1910, l’Église vieille-catholique d’Allemagne, qui avait compté plus de 50 000 membres en 1878, n’en avait plus que 20 000 et, de nos jours, elle compte 30 000 fidèles en y comprenant l’Autriche.

En Suisse également un groupe d’opposition au concile du Vatican se constitua, qui se donna le nom de chrétiens-catholiques. Avec l’appui des autorités, les membres de ce groupe persécutèrent les catholiques, qui durent leur céder certaines de leurs églises. À Berne, en 1874, ils fondèrent une faculté de théologie vieille-catholique. En 1876, ils se donnèrent un évêque, Eduard Herzog (1841-1924), qui fut sacré par l’évêque Reinkens. À leur premier synode réuni à Porrentruy (oct. 1875), ils rejetèrent le célibat des prêtres et l’obligation de la confession. Alors que l’on dénombrait 73 000 dissidents en 1877, on n’en compte plus que 30 000 aujourd’hui.

Des groupes moins importants de vieux-catholiques se sont également établis en Tchécoslovaquie (actuellement au nombre de 5 000) et en Yougoslavie (4 000).

En Amérique, vers 1895, un certain nombre de congrégations polonaises se séparèrent de l’Église catholique pour former l’Église nationale polonaise, dont le premier évêque fut consacré en 1897 par l’évêque Herzog à Berne. L’Église nationale polonaise a un séminaire à Scranton, siège de son évêque principal.

Dans les autres pays, les vieux-catholiques ne réussirent guère qu’à former quelques chapelles qui n’eurent pas d’avenir. En France, ils se réunirent autour d’un ancien carme, Hyacinthe Loyson (1827-1912), qui fonda à Paris en 1879 l’Église catholique gallicane, qu’il réunit en 1884 à l’Église vieille-catholique hollandaise. L’Église nationale-italienne catholique de Domenico Panelli n’eut guère plus de succès.

P. P. et P. R.

➙ Église catholique ou romaine / Jansénisme / Vatican (premier concile du).

 J. F. von Schulte, Der Altkatholicismus (Giessen, 1887). / E. Michael, Ignaz von Döllinger (Innsbruck, 1892). / E. Herzog, Beiträge zur Vorgeschichte der christkatholischen Kirche der Schweiz (Berne, 1896). / J. Parisot, Mgr Vilatte, fondateur de l’Église vieille-catholique aux États-Unis d’Amérique (Tours, 1899). / J. M. Reinkens, Joseph-Hubert Reinkens (Gotha, 1906). / P. Gschwind, Geschichte der Entstehung der christkatholischen Kirche der Schweiz (Soleure, 1910).

Vigne et vins

La Vigne est une plante de la famille des Ampélidacées, dont l’ancêtre sauvage, la Lambrusque (Vitis vinifera silvestris), se rencontre sous forme de lianes dans les forêts et les bas-fonds humides depuis les rivages occidentaux de l’Europe moyenne jusqu’à la région de l’indus. La domestication s’est faite sans doute dans les régions du Moyen-Orient.


Panorama de la vigne

C’est là que l’on trouve les variétés sauvages (V. vinifera caucasia) les plus proches de l’espèce cultivée (V. vinifera sativa). Il semble, cependant, que les variétés utilisées aujourd’hui sont quelquefois originaires des pays mêmes où elles sont cultivées. Roger Dion rappelle, à la suite de Louis Levadoux, que les Cabernets qui fournissent les bordeaux blancs sont vraisemblablement issus d’une Lambrusque sauvage observée dans la vallée d’Aspe. On n’a pas retrouvé l’ancêtre des plants qui fournissent les bourgognes et les beaujolais, mais le Pinot présente, comme le Cabernet blanc, des caractères archaïques qui semblent indiquer une origine locale et une évolution assez limitée.


Le développement historique de la culture de la Vigne

L’art de conduire la Vigne était répandu, dès le Ier millénaire avant notre ère, dans tout le bassin de la Méditerranée orientale, et les écrits des Grecs et des Romains prouvent qu’on savait déjà tirer parti des variétés de plaines humides, grosses productrices de vins médiocres, et des variétés de collines sèches, donnant des produits plus riches, de meilleure garde. La viticulture s’est étendue vers l’ouest en même temps que l’influence de la colonisation grecque, puis, avec la conquête romaine, son domaine déborda hors des limites du monde méditerranéen. La Vigne devint une plante de l’Europe océanique et continentale moyenne : elle était cultivée dès l’Antiquité dans une bonne partie de la Gaule, jusqu’à sa limite climatique actuelle.