Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aviculture (suite)

On pratique une sélection généalogique familiale, qui consiste à combiner la valeur attribuée à un individu pour un caractère et la valeur moyenne de ses frères ou sœurs, sachant que des animaux parents ont des gènes en commun et que la valeur moyenne exprimée par 10 frères ou 10 sœurs est moins marquée par les actions du milieu, qui se compensent, que celle qui est exprimée par un seul individu ; la sélection n’est efficace en effet que si le tri est fondé sur la valeur génétique et non sur l’expression d’un caractère (valeur génétique + action du milieu = réalisation d’un caractère). Le poids donné à la performance moyenne des frères par rapport à la performance de l’individu à juger est d’autant plus important qu’il s’agit d’un caractère faiblement héritable, c’est-à-dire fortement influencé par le milieu dans sa réalisation.


L’alimentation

L’alimentation des volailles de basse-cour, granivores, fait appel essentiellement aux céréales. La recherche d’une proportion satisfaisante de matière azotée conduit à inclure dans la ration des tourteaux de graines oléagineuses (soja, arachide) et aussi des farines animales (viande, poisson), seules susceptibles de satisfaire le besoin des animaux en certains acides aminés indispensables (lysine, méthionine) ; les minéraux et les vitamines synthétiques complètent la ration.

Celle-ci se présente sous la forme d’un aliment complet, en mouture homogène qui se prête particulièrement bien à une distribution par chaîne automatique et, même si l’aviculteur utilise les céréales de sa production, il a intérêt à fabriquer un aliment complet qui associe aux céréales les compléments achetés sous forme de prémélanges. La présentation de l’aliment sous la forme d’un granulé ne présente d’intérêt que pour les volailles de chair dont on attend une haute performance, et pour l’application de certains modes d’élevage.

Les volailles sont généralement nourries à volonté, et ce sont les caractéristiques de l’aliment qu’il importe de définir avec soin, et qui règlent le comportement et les performances des animaux.

La restriction alimentaire ne s’envisage que pour les reproducteurs de souche lourde, qui pondent peu et qui ont tendance à s’engraisser.

Les besoins des animaux étant connus avec une certaine précision et variant avec les souches, les types de production, l’âge, l’environnement, on est amené à concevoir toute une gamme d’aliments, qu’il importe de réserver à l’usage pour lequel ils ont été conçus, sans compter que l’aliment sert très souvent de support à une chimioprévention des maladies.

Si, historiquement, le nutritionniste a eu son attention attirée d’abord par les problèmes minéraux et vitaminiques, il s’est ensuite préoccupé des besoins azotés, surtout sous leur aspect qualitatif, puis il a montré tout l’intérêt qu’il y avait lieu d’attacher à l’apport d’énergie, à la concentration énergétique du régime ; ce problème n’avait guère été soulevé, les volailles étant nourries à volonté avec des rations à base de céréales, dont la concentration énergétique ne varie que dans des proportions limitées.

Les rations à « haute énergie » améliorent la vitesse de croissance, diminuent l’indice de consommation, qui traduit la quantité d’aliment nécessaire pour assurer un gain de poids unitaire ; la concentration énergétique du régime s’exprime en calories d’énergie métabolisable par kilogramme d’aliment, et varie pratiquement de 2 650 à 3 200 calories metabolisables par kilo (l’énergie métabolisable d’un aliment est la fraction de son énergie brute qui reste disponible pour couvrir les besoins du métabolisme lorsqu’on a soustrait l’énergie de la fraction non digestible de l’aliment et l’énergie excrétée dans les matières organiques de l’urine). Pour des pondeuses, les rations à haute concentration énergétique n’ont pas le même intérêt : il s’agit de déterminer un optimum économique, la quantité d’aliment consommée diminuant mais le coût de l’aliment augmentant lorsque s’élève la concentration énergétique du régime.

Pratiquement, on réalise les rations à plus haute concentration énergétique en sélectionnant les céréales les plus riches (maïs = 3 370 calories métabolisables par kilo ; blé = 3 080 ; orge = 2 820 ; avoine = 2 660), en évitant d’incorporer des aliments cellulosiques (son = 1 300 ; farine de luzerne = 1 370) et en incorporant 4 à 5 p. 100 de graisses industrielles (7 900 calories métabolisables par kilo en moyenne).

Le potentiel génétique de croissance de l’animal arrive ainsi à s’exprimer au mieux, mais cette tendance a révélé, et a conduit à analyser avec plus de précision, les autres besoins des volailles. Le besoin global en matières azotées totales (M. A. T.) permet de dégrossir le problème, mais n’a pas grande signification, car tout dépend de la nature de ces matières azotées et de leur utilisation métabolique ; de ce fait, il n’est pas utile de chercher à évaluer la digestibilité de l’apport azoté, sans compter que cette mesure est rendue très difficile par l’anatomie de l’Oiseau, qui ne permet pas de distinguer les fèces de l’urine.

On exprime donc le besoin azoté par les teneurs optimales des divers acides aminés essentiels que l’Oiseau ne sait pas synthétiser, et qu’il doit trouver dans son régime ; ces teneurs s’expriment en pourcentage de la ration, ou mieux en fonction de l’apport énergétique (pour mille calories métabolisables par exemple). Minéraux et vitamines sont apportés dans des conditions analogues.

La tendance, pour les régimes modernes, est d’associer un petit nombre de constituants : une céréale, parfois deux, en fonction des rapports de prix, une source de matière azotée économique, des minéraux en quantité parfaitement dosée et des éléments de synthèse, vitamines moins chères que dans leurs sources naturelles, acides aminés chaque fois que cela se justifie économiquement (méthionine, lysine).