Vénétie (suite)
C’est l’industrie qui emploie la plus forte fraction de population active (50 p. 100). Ce fut longtemps une industrie ponctuelle : carrières, hydroélectricité, sucreries du Polesine, travail du coton à Vicence, artisanat du meuble près de Vérone, lunetterie de Cadore, verrerie d’art de Murano. Il s’agissait de petites entreprises. L’installation d’une puissante industrie lainière à Valdagno (Marzotto) et à Schio (Lanerossi) a été un premier élément de transformation. Mais ce sont surtout les grandes implantations métallurgiques et chimiques à Porto Marghera, près de Venise, qui ont procuré de nouveaux emplois. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises moyennes s’ouvrent dans les villes de Vénétie.
Les activités tertiaires sont toutes aussi essentielles. La fonction de carrefour est marquée par le rôle du port de Venise et par la gare internationale de Vérone. Le tourisme est très florissant. Il s’agit d’un tourisme balnéaire, d’un tourisme de montagne (Cortina d’Ampezzo) et d’un tourisme artistique et historique dans de célèbres cités.
Les villes de Vénétie sont nombreuses et vivantes. Belluno (35 000 hab.), Trévise (91 000 hab.), Rovigo (50 000 hab.) et même Vicence (116 000 hab.), la ville de Palladio, sont d’abord des centres régionaux en cours d’industrialisation. Padoue (232 000 hab.), outre ses fonctions commerciales et industrielles, est une grande cité universitaire et un lieu de tourisme religieux. Vérone (264 000 hab.), riche d’histoire, est un carrefour fondamental sur la route du Brenner. Mais Venise (364 000 hab.) demeure la première ville de la région par ses fonctions administratives, son attrait touristique unique au monde, ses établissements industriels de Porto Marghera. La pollution de ces derniers menace l’ancienne capitale des Doges, symbole des contradictions entre le poids du passé et l’exigence de l’essor économique contemporain, que l’on retrouve dans bien des parties de la Vénétie.
E. D.
➙ Dolomites / Pô / Venise.
E. Migliorini, Veneto (Turin, 1962).