Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

Vendée (guerre de) (suite)

La mort des chefs vendéens


Charles, marquis de Bonchamps (ou Bonchamp)

[Juvardeil 1760 - Saint-Florent-le-Vieil 1793]. Blessé à la bataille de Cholet, le 17 octobre 1793, il meurt le lendemain après avoir obtenu la grâce de plusieurs milliers de prisonniers républicains.


Jacques Cathelineau

(Le Pin-en-Mauges, Anjou, 1759 - Saint-Florent-le-Vieil 1793). Nommé généralissime en juin 1793, il est mortellement blessé lors de l’attaque de Nantes, en juillet.


François de Charette de la Contrie

(Couffé 1763 - Nantes 1796). Signataire des accords de pacification de La Jaunaye, il reprend les armes pour appuyer l’entreprise des émigrés à Quiberon. Celle-ci ayant échoué, Charette est traqué dans le Marais par Hoche, capturé, condamné à mort et fusillé.


Maurice Gigost d’Elbée

(Dresde 1752 - Noirmoutier 1794). Acclamé généralissime en juillet 1793, il est grièvement blessé à Cholet (17 oct.). Il réussit à gagner Noirmoutier, mais les républicains l’arrêtent et le condamnent à mort. On fusillera le blessé dans son fauteuil.


Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein

(château de la Durbellière, près de Châtillon-sur-Sèvre, 1772 - Nouaillé-Maupertuis, Vienne, 1794). Il prend, après la bataille de Cholet, le commandement en chef des troupes insurgées et dirige la marche sur Granville. Contraint de se replier sur la Vendée, il est vaincu à Ancenis et à Savenay en décembre 1793. Il est tué par un « Bleu » qu’il voulait faire prisonnier le 28 janvier 1794.


Louis Marie de Salgues, marquis de Lescure

(Paris 1766 - près de Fougères 1793). Il est mortellement blessé en octobre 1793 au cours de la retraite qui suit l’échec devant Nantes. Sa veuve épousera Louis de La Rochejacquelein, frère de Henri, et publiera des Mémoires (1815).


Jean Nicolas Stofflet

(Lunéville v. 1751 - Angers 1796). Attaché à d’Elbée, puis à La Rochejaquelein, il succède à ce dernier comme commandant en chef (1794), mais se trouve en désaccord avec Charette. Le 23 février 1796, il tombe dans une embuscade et est fusillé par les républicains.

Vénétie

En ital. Veneto, région de l’Italie du Nord ; 18 377 km2 ; 4,2 millions d’habitants. Capit. Venise*.


Ouverte sur l’Adriatique, la Vénétie est séparée de l’Émilie-Romagne au sud par le Pô, elle s’appuie à la Lombardie à l’ouest, au Trentin-Haut-Adige et à l’Autriche au nord, au Frioul-Vénétie Julienne à l’est. Son territoire est divisé en sept provinces (Belluno, Padoue, Rovigo, Trévise, Venise, Vérone et Vicence). Bien que connaissant un très fort développement économique, la Vénétie demeure la région du nord de l’Italie possédant le revenu moyen annuel par habitant le plus modeste. Elle a par ailleurs une économie très contrastée d’une province à l’autre.

Cet écart est dû en premier lieu aux conditions physiques. On retrouve en Vénétie, comme en Lombardie, une division du relief en trois parties. Au nord surgissent des éléments montagneux, couvrant 29 p. 100 de la superficie régionale, essentiellement dans la province de Belluno. À la frontière autrichienne s’élèvent les Alpes Carniques, mais c’est surtout par le déploiement des magnifiques massifs des Dolomites* que ces montagnes sont célèbres. Plus au sud, les massifs préalpins (monts Lessini, plan d’Asiago, massif du Grappa, Montello, Cansiglio, Préalpes d’Alpago), formés de calcaires, présentent de hautes surfaces, trouées de formes karstiques. Une zone de collines (14 p. 100 de la superficie régionale) s’interpose entre ces montagnes et la plaine. Elle est constituée de collines calcaires (monts Berici), volcaniques (collines Euganéennes) ou morainiques (au sud du lac de Garde). Vient alors la plaine (57 p. 100 de la superficie), qui s’abaisse lentement vers la mer. Comme en Lombardie, elle est divisée en deux parties. Une partie sèche et perméable au nord, qui est interrompue par une ligne de résurgences (appelées ici risultive) à partir de laquelle se trouve la basse plaine humide. La plaine se termine par une côte basse formée par les lagunes de Caorle et de Venise et par le delta du Pô, monde complexe où mer et terre se confondent et où l’homme a mené de grandioses opérations de bonification. Ces reliefs sont traversés par des fleuves importants, mais qui ne sont pas des affluents du Pô ; l’Adige, la Brenta, le Piave et la Livenza se jettent directement dans l’Adriatique. Du fait des conditions orographiques, il n’y a pas un climat uniforme en Vénétie : on passe d’un climat de montagne assez rude à un climat beaucoup plus doux dans la plaine. Ce sont là des conditions variées qui offrent de multiples possibilités de mise en valeur.

L’économie est en pleine transformation. Pendant des décennies, la Vénétie fut une terre d’émigration. Tandis que s’amplifiaient un mouvement d’exode rural et un abandon des hautes terres pour la plaine, une fraction importante de la population adulte partait vers l’étranger ou vers Milan et Turin. De 1961 à 1971, la Vénétie ne s’est accrue que de 263 000 habitants, alors que son mouvement naturel a marqué un accroissement de 350 000 unités. Plus de 86 000 personnes sont parties. Toutefois, l’émigration est moins importante que dans le passé. En effet, l’exode rural, qui fournissait le plus grand nombre de migrants, diminue.

L’agriculture ne retient plus que 13 p. 100 de la population active. La région est grande productrice de céréales, blé et surtout maïs (près de 30 p. 100 du total national) ; il faut y ajouter les cultures de betterave à sucre, de tabac, de chanvre et, bien qu’en décadence, de mûrier. La vigne est célèbre dans les collines véronaises (Soave, Bardolino, Valpolicella). Les cultures légumières et fruitières (pommes) ont eu un essor récent remarquable. Laissant à la plaine les cultures, la montagne est le domaine de la forêt et de l’élevage bovin. La pêche, en mer ou dans la lagune, a une certaine importance (Chioggia).