Canton de Suisse ; 3 211 km2 ; 518 000 hab. Capit. Lausanne.
La géographie
Le canton est le quatrième du pays pour la superficie. Il s’étend sur les trois milieux morphologiques de la Suisse : Jura, Mittelland, Alpes. La conscience, ressentie par les habitants, de l’unité de la région se lit à travers l’appellation pays de Vaud, beaucoup plus fréquente que celle de canton de Vaud.
Cette variété physique donne à l’agriculture un éventail de production assez large. En plus, chacune des trois régions possède des industries variées et importantes, si bien que le canton de Vaud a une des économies les plus équilibrées de tous les cantons suisses.
Le pays de Vaud est traversé par la grande diagonale reliant le lac Léman et le lac de Constance. Les routes alpines vers le Saint-Bernard et le Simplon passent par Vaud avant de pénétrer dans le Valais.
Sur le plan physique, le canton est hétérogène. Deux grands ensembles peuvent être distingués : la ceinture lémanique, englobant les régions au nord-ouest et au nord du lac Léman ; le plateau, vers l’intérieur.
La première région est nettement délimitée à l’ouest grâce au relief du Jura. Vers le centre (Aubonne, Lausanne), les influences lacustres pénètrent plus vers l’intérieur. La partie orientale du lac, à partir de Vevey, appartient au monde alpin. L’étude détaillée permet de distinguer plusieurs unités : le pays de Nyon, la Côte, la « baie de Venoge » et le Lavaux. Le pays de Nyon, au pied du Jura, est une zone de passage au climat d’abri. L’agriculture est diversifiée et intensive. La Côte est limitée à l’ouest par les cours d’eau de la Sarine et de la Promenthouse, et à l’est par l’Aubonne. Elle est formée de versants atteignant 900 m d’altitude. C’est le domaine de la vigne, qui monte jusqu’à 600 m. Le vignoble s’étend sur environ 1 000 ha. La baie de Venoge est morphologiquement complexe. Elle a favorisé les fonctions de passage et l’épanouissement de Lausanne, qui a pris le relais de la localité romaine de Lousonna. À l’est de Lausanne et jusqu’à Vevey, le Lavaux est une unité originale qui doit tout à la proximité du lac. Un gigantesque versant de 800 m de dénivellation forme le vignoble le plus cohérent de Suisse. L’empreinte humaine est omniprésente. Les terrasses construites par l’homme montrent la permanence de la vigne ; l’insolation atteint 2 000 heures par an, ce qui est un facteur favorable. Les bords du lac constituent une région humanisée à l’extrême, où l’agriculture contribue à la beauté des paysages et à l’attraction touristique. Villages, bourgs et villes donnent un caractère continu à l’occupation du sol. L’économie et les paysages du pays de Vaud sont dominés par l’influence de deux grandes villes : Genève et Lausanne, dont seule la dernière est située à l’intérieur du canton. Mais on ne peut ignorer le rayonnement de Genève.
Le plateau a des aspects très variés. Son altitude oseille entre 400 et 700 m. Il est traversé par la ligne de partage des eaux Rhône-Rhin. Quelques reliefs (le Jorat, 932 m, au nord-est de Lausanne) dominent des dépressions, atténuant la monotonie. C’est surtout sur les bords que les dénivellations sont nettes, si bien que les Vaudois partagent leur canton en Jura, en Plateau et en Alpes.
L’essentiel du Plateau occidental suisse a été recouvert à plusieurs reprises par le glacier du Rhône. Les glaciations sont responsables de nombreux aspects morphologiques et pédologiques actuels. Le canton de Vaud se trouve dans une situation d’abri sur le plan climatologique. Dans les vallées de l’Orbe et de Venoge, les précipitations annuelles oscillent entre 900 et 1 000 mm. À Lausanne, on note 1 060 mm de pluies. Le Plateau du pays de Vaud est divisé traditionnellement en quatre petites unités : plateau de Venoge, plateau subjurassien, plateau du Jorat et haute Broye. L’ensemble de ces régions est resté très rural. L’agriculture (fourrages et céréales) est intensive. Les versants tournés vers le sud abritent la vigne ou les arbres fruitiers. Le village domine ; les fermes isolées sont rares. Châteaux et grands domaines influencent les structures agraires.
La plupart des communes rurales connaissent un recul de leur population au profit des villes. Les petites cités doivent leur localisation aux conditions de circulation. Aujourd’hui, elles sont susceptibles d’attirer l’industrie.