Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

vanadium (suite)

Corps simple

C’est un métal de densité 5,96, fondant à 1 700 °C, qui a d’excellentes qualités mécaniques quand il est très pur, mais que de petites quantités d’hydrogène, d’azote ou d’oxygène rendent dur et cassant. Le vanadium à la température ordinaire ne s’oxyde pas à l’air et n’est attaqué ni par l’eau ni par les bases, mais il est fortement attaqué par l’acide azotique et fixe l’hydrogène. À température suffisante, il réagit avec le chlore. Industriellement, on forme des ferrovanadiums qui servent à fabriquer des aciers au vanadium. On peut préparer le vanadium par réduction du pentoxyde par l’aluminium ou mieux le calcium.


Composés

Les dérivés du vanadium V correspondent au plus haut nombre d’oxydation, ils sont très stables et c’est à partir d’eux qu’on fabrique le vanadium et les autres composés. L’oxyde V2O5, qui est jaune-orangé, est réductible en VO2, bleu foncé, ou V2O3, noir. V2O3 est réduit par le vanadium en oxyde VO, noir.

On connaît des dérivés sandwichs tels que le chlorure de bis-cyclopenta-diényl-vanadium [V(C5H5)]Cl2.

Il existe de nombreux complexes, certains, comme le vanadocyanure de potassium K4[V(CN)6], correspondant à V II, et comme K3[V(CN)6], à V III.

Les halogénures de vanadium IV donnent par hydrolyse partielle des dérivés tels que VOCl2 ou VOF2 et des sels complexes tels que M3VOF5. On connaît aussi des hypovanadates comme Mg2VO4.

Au vanadium V correspondent des vanadates tels que l’orthovanadate Na3VO4 ou le métavanadate d’ammonium NH4VO3, des dérivés oxyhalogénés tels que VOCl3 ou VOBr3, des sels tels que le sulfate (VO)2(SO4)3, ainsi que des homopolyacides et des hétéropolyacides.

L’anhydride (d’acide faible) V2O5 a des propriétés catalytiques (oxydation de l’anhydride sulfureux en anhydride sulfurique).

H. B.

 W. Rostoker, The Metallurgy of Vanadium (New York 1958).

Vanbrugh (sir John)

Architecte et auteur dramatique anglais (Londres 1664 - id. 1726).


Fils d’un riche industriel, issu par sa mère d’un gentilhomme flamand, le dilettante Vanbrugh eut quelque peine à trouver sa voie. À vingt-deux ans, il fut tenté par le métier des armes ; ce fut pour se faire arrêter à Calais comme espion. Il devait profiter de son séjour à Vincennes et à la Bastille (1690-1692) pour écrire une comédie. Il produira une dizaine de pièces de 1696 à 1705 (The Relapse [1696], The Provok’d Wife [1697], The Confederacy [1705]) et, à la veille de sa mort, un drame, achevé par Colley Cibber.

Mais la détention, par la lecture de Palladio* et de Claude Perrault*, lui ouvrit un autre horizon, celui de l’architecture. Ainsi fut-il amené, pour jouer ses pièces, à élever en 1705 le Queen’s Theatre d’Haymarket, à Londres, aujourd’hui détruit. Six ans plus tôt, il avait dessiné sa propre maison — la « Goosepie » de Whitehall, aujourd’hui détruite, était assez palladienne —, mais surtout commencé Castle Howard (1699-1712), avec l’aide de Nicholas Hawksmoor (1661-1736), qui, dans le parc, achèvera le belvédère. Le comte de Carlisle, son client, lui obtient la charge de contrôleur du Board of Works. Aux côtés de Wren* vieilli, Vanbrugh va de fait régenter l’architecture anglaise de 1702 à 1711 (date à laquelle ce whig influent sera éliminé par les tories). Aussi est-il choisi en 1705 pour élever, à Woodstock (Oxfordshire), le palais offert par la reine Anne et le Parlement au duc de Marlborough en remerciement de la victoire de Blenheim. À la suite d’un conflit avec la duchesse, Vanbrugh sera évincé et Hawksmoor achèvera l’édifice en 1725. Rétabli dans ses fonctions à l’avènement de George Ier (1714), Vanbrugh est anobli. En 1716, il succède à Wren comme architecte de l’hôpital de Greenwich, non loin duquel il va bâtir, à Blackheath, son propre castel, un précoce exemple de retour au gothique.

Influencé sans doute par son incarcération, Vanbrugh tenta, à Grimsthorpe (Yorkshire, 1722) ou à Seaton Delaval (Northumberland, 1720-1729), de traduire en termes palladiens la massivité des forteresses. Pour lui, comme d’ailleurs pour Hawksmoor, les masses importent seules — à l’inverse de Wren, plutôt soucieux d’articulation. Homme de théâtre, Vanbrugh sait admirablement jouer de la lumière et de l’ombre sur les silhouettes animées de ses façades. Ce traitement baroque est particulièrement développé à Castle Howard, véritable scène de théâtre axée sur un hall majestueux, couvert d’un dôme digne de la croisée d’une église. Au palais de Blenheim, l’ensemble, moins allongé, devient plus proche des conceptions palatiales d’un Salomon de Brosse (v. château et Du Cerceau). La coupole disparaît, et ce sont les quatre pavillons latéraux qui culminent, avec un couronnement évoquant les arcs de Tutèle romains de Bordeaux publiés par Perrault. À Seaton Delaval, on retrouve une même symétrie des communs de part et d’autre du plateau d’accès au logis. Celui-ci, cantonné de tours à la manière des plans massés de la Renaissance, montre cependant un tout autre esprit dans son élévation, ou s’accumulent les motifs palladiens.

L’œuvre de Vanbrugh, insolite pour ses contemporains, conserve le reflet du courant baroque continental ; mais il contient déjà en germe les tendances révolutionnaires qui seront celles de l’architecture anglaise néo-classique, chez Soane* notamment.

H. P.

 L. Whistler, Sir John Vanbrugh, Architect and Dramatist (Londres, 1938). / B. Harris, Sir John Vanbrugh (Londres, 1967).

Vancouver

Troisième agglomération du Canada et principale concentration urbaine de la Colombie* britannique.