Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

Valois (suite)

Mais, en faisant du roi le garant de son unité politique et religieuse (gallicanisme*), la nation exige que son autorité ne s’exerce pas à rencontre du bien commun et que, par conséquent, il ne puisse aliéner le royaume ou aller à rencontre de l’institution qui en est l’interprète : les états* généraux (ou provinciaux), fréquemment réunis depuis 1484.

Ainsi, les 4 et 8 juin 1526, les états de Bourgogne interdisent-ils au roi de céder à Charles Quint le duché de Bourgogne, contrairement aux clauses du traité de Madrid du 13 janvier 1526. Ainsi l’auteur de la Franco-Gallia (1573), François Hotman, défend-il la thèse de la légitimité de l’insurrection lorsque le souverain n’exerce plus le pouvoir pour le bien commun. Bénéficiaires de l’éclosion du sentiment national, les Valois en sont finalement les victimes pour ne pas avoir défendu avec assez d’énergie, aux yeux de certains, la cause de la religion catholique, composante spirituelle fondamentale du sentiment national pour la majorité des Français.

P. T.

➙ Angleterre / Aquitaine / Bordeaux / Bourbon / Bourgogne / Capétiens / Catherine de Médicis / Cent Ans (guerre de) / Charles V ou Charles Quint / Charles V le Sage / Charles VI le Bien-Aimé / Charles VII le Victorieux / Charles VIII / Charles IX / Charles le Téméraire / Dauphiné / États généraux / France / François Ier / Gallicanisme / Guesclin (Bertrand du) / Guyenne / Habsbourg / Henri II / Henri III / Henri IV / Italie (guerres d’) / Jean II le Bon / Jean sans Peur / Jeanne d’Arc / Lancastre / Languedoc / Louis XI / Louis XII / Marcel (Étienne) / Orléans (maisons d’) / Paris / Parlement / Philippe VI de Valois / Philippe II le Hardi / Philippe III le Bon / Plantagenêts / Rouen / Savoie / Toulouse / York.

 G. Dodu, les Valois. Histoire d’une maison royale, 1328-1589 (Hachette, 1934). / A. de Maricourt, les Valois (Émile-Paul, 1939). / R. Cazelles, la Société politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois (Libr. d’Argences, 1958). / J. Martin, les Valois (Rencontre, Lausanne, 1968).

Valparaíso

V. du Chili.


La ville est située dans la région du Chili central, au cœur économique et humain du pays, sur le Pacifique. L’extraordinaire développement du Grand Santiago*, à moins de 150 km de Valparaíso, n’a pas empêché cette dernière ville d’être maintenant le noyau d’une conurbation de plus de 600 000 habitants et de constituer le deuxième ensemble urbain du pays, grâce à la fonction portuaire et à ses activités complémentaires.

Dès le début de son existence, Valparaíso s’est développée à partir de son rôle de port : au temps de l’époque coloniale espagnole, elle a en effet été fondée pour établir la liaison entre le Chili et la capitale de la vice-royauté, Lima. À vrai dire, le port n’a connu qu’un développement très réduit jusqu’au xixe s., car il n’assurait guère que les exportations de blé produit dans la Vallée centrale chilienne et expédié vers Lima pour assurer la subsistance de l’aristocratie de la capitale. Au contraire, dans le courant du siècle dernier, au moment de l’essor prodigieux des denrées d’exportation dans l’économie chilienne, l’importance de la ville et du port s’est accrue, et Valparaíso est devenue le principal lieu d’exportation de tous les produits de base. Aussi, en 1875, la ville comptait-elle déjà 110 000 habitants, tandis qu’à la même époque Santiago n’en abritait pas plus de 150 000. Vers la fin du xixe s., au contraire, Santiago a développé son rôle économique, politique, administratif, industriel et commercial pour l’ensemble du Chili, tandis que Valparaíso ne conservait qu’un rôle de ville complémentaire, lié à sa fonction portuaire : c’est alors que les deux cités grandirent de façon divergente, Santiago prenant définitivement le pas sur Valparaíso.

Un bon réseau de communications relie aujourd’hui le port à la capitale et lui permet d’exercer pleinement son rôle complémentaire : la voie ferrée qui existait depuis le xixe s. a été doublée par une liaison routière, très améliorée en 1971 par le creusement d’un tunnel sous la cordillère côtière. La première fonction de Valparaíso est donc son activité portuaire. Celle-ci est considérable, puisqu’elle assure 54 p. 100 des importations et 10 p. 100 des exportations chiliennes. Ce dernier pourcentage peut paraître faible ; en fait, l’essentiel des exportations du Chili est constitué par le cuivre, qui part directement du nord du pays par le port d’Antofagasta. En outre, Valparaíso assume une très importante fonction de cabotage, avec un trafic dépassant 1,5 Mt. La fonction portuaire a entraîné le développement d’une assez bonne infrastructure d’activités tertiaires : banques, compagnies de commerce, services divers ; leur présence a été un des deux facteurs d’implantation d’industries, le premier étant, naturellement, l’existence du carrefour de communications constitué par le port, les voies ferrées et les liaisons routières. Actuellement, la fonction industrielle est importante : la conurbation comprend en effet 645 établissements industriels assurant 10 p. 100 du chiffre d’affaires total de l’industrie chilienne. Ce sont des industries traditionnelles comme le textile et l’alimentation, des établissements modernes qui se localisent tout au long du littoral, telles les fonderies de cuivre de Las Ventanas ou les conserveries de poisson de Quintero.

Valparaíso est située au fond d’une baie ouverte vers le nord, bien abritée des vents violents soufflant du sud, ce qui a favorisé sa fonction portuaire. Mais son site est formé de reliefs très abrupts, qui entourent la ville. Aussi les quartiers traditionnels sont-ils formés de rues étroites escaladant des pentes ; actuellement, différents systèmes d’ascenseurs relient entre eux les divers quartiers. On peut d’ailleurs noter une nette opposition entre des versants mieux exposés, occupés par la résidence riche, et des zones plus abruptes, qui sont le domaine des toutes petites maisons, voire des cabanes des quartiers populaires. L’étroitesse même de ce site a entraîné assez précocement le développement d’une annexe de résidence riche autour d’une station balnéaire, Viña del Mar, située au nord du port industriel de Valparaíso et des quartiers initiaux de l’agglomération. Cette zone joue de plus en plus le rôle de lieu de résidence de l’aristocratie chilienne, principale pour les gens riches de la conurbation de Valparaíso, secondaire pour la bourgeoisie de Santiago venant chercher le bord de mer. La croissance de Valparaíso au xxe s., et particulièrement celle des industries, a réuni ces deux noyaux de Viña del Mar et du Valparaíso originel ; ainsi s’est constituée la conurbation actuelle dans ce site très tourmenté. L’ensemble a d’ailleurs souvent été victime des tremblements de terre ; de ce fait, il y a eu des reconstructions successives de bâtiments détruits, ce qui ajoute à l’hétérogénéité originelle des installations humaines.

M. R.