valeurs mobilières (suite)
Les sociétés du secteur privé peuvent, seules, émettre des actions sur le marché financier. Elles peuvent également émettre des obligations, à la double condition d’avoir deux ans d’existence et d’avoir exigé de leurs actionnaires le versement total du capital qu’ils se sont engagé à souscrire. La société a le choix entre l’émission directe d’un emprunt obligataire qu’elle lance sous son nom propre ou la participation à un emprunt collectif. La première formule est pratiquement réservée aux grandes sociétés cotées en Bourse, alors que la seconde est ouverte à toute entreprise. Les émissions d’emprunts collectifs ont pris une très grande importance ; elles sont caractérisées par l’interposition d’une tierce personne — groupement professionnel ou Société de développement régional (SDR) — entre les souscripteurs et les bénéficiaires des capitaux recueillis (par exemple le Groupement de l’industrie sidérurgique [G. I. S.] et le Groupement des industries de la construction électrique [G. I. C. E. L.]).
Comme pour les collectivités du secteur public, la Bourse joue un rôle fondamental pour les sociétés privées. Afin d’assurer son développement, l’entreprise doit envisager la réalisation d’importants investissements. Les ressources qu’elle dégage par son exploitation ne peuvent généralement pas lui assurer un financement suffisant, alors que la faiblesse de ses fonds propres lui interdit souvent d’augmenter son endettement. De même, la répartition du capital entre un trop petit nombre de mains ne permet pas de demander à ses associés-fondateurs de fournir à eux seuls les capitaux nécessaires. Dans ces conditions, une société dispose d’une issue commode, qui est de solliciter le concours de l’épargne publique par la voie de la Bourse. Elle demandera la cotation de ses actions, qui se traduira par la mise en vente sur le marché d’une fraction de son capital. Dès lors, la société pourra faire publiquement appel au marché financier par l’émission d’actions de numéraire, qui s’adressera au cercle élargi de ses actionnaires et au public tout entier, ainsi que par le lancement d’emprunts obligataires. En outre, elle pourra développer plus commodément une politique d’absorptions-fusions par voie de création d’actions d’apport et bénéficier de plus larges facilités de crédit.
B. M.
➙ Agent de change / Bourse de valeurs / Société.
J. Hartwig, Valeurs mobilières et investissements privés (Sirey, 1957). / M. Pariat, les Méthodes de prévision économique et leur application à la prévision boursière (L. G. D. J., 1960). / L. Retail, les Titres de sociétés et leur évaluation (Sirey, 1961). / F. Rosenfeld, Analyse des valeurs mobilières (Dunod, 1963).