Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
U

Urodèles (suite)

Sous-ordre des Salamandroïdes

Urodèles à fécondation semi-interne, des dents palatines. Trois familles.

• Salamandridés. Famille dont les nombreux genres se rencontrent en Asie (Tylototriton), en Amérique du Nord (Diemictylus), mais surtout en Europe, en Afrique du Nord et en Asie Mineure. Citons les genres principaux : Salamandra (S. Salamandra, la Salamandre commune jaune et noir, et S. atra, la Salamandre noire vivipare des Alpes), Salamandrina (la Salamandre à trois orteils d’Italie), Chioglossa (la Salamandre d’Espagne), Pleurodeles (d’Espagne, dont les côtes traversent la peau au niveau des flancs), Euproctus (des Pyrénées, de Corse et de Sardaigne, qui s’accouple comme un Crapaud) et enfin Triturus (les Tritons), au dimorphisme sexuel accusé. Il existe en France quatre espèces de Tritons : le Triton vulgaire (T. vulgaris), le Triton marbré (T. marmoratus), le Triton alpestre (T. alpestris) et le Triton à crête (T. cristatus).

• Amphiumidés. Famille du sud-est des États-Unis. L’Amphiume, appelé aussi à tort Anguille du Congo (Amphiuma means), aux membres réduits, conserve de nombreux caractères larvaires.

• Pléthodontidés. Famille surtout nord-américaine, dépourvue de poumons. Il existe de nombreux genres américains (Pseudotriton, Eurycea, Plethodon, Desmognathus, Aneides) à mœurs normales, d’autres cavernicoles et une espèce de l’Ancien Monde, la Salamandre cavernicole (Hydromantes genei), présente en Italie du Nord et dans le sud de la France.

Sous-ordre des Protéoïdes

Urodèles pérennibranches, pulmonés, sans paupières. Une seule famille, à laquelle on rapporte deux genres : Necturus, vivant dans les rivières riches en végétaux du Canada au golfe du Mexique, et Proteus, animal cavernicole de Yougoslavie, aveugle et dépigmenté.

Sous-ordre des Sirénoïdes

Urodèles Pérennibranches sans membres postérieurs, à nombreux caractères larvaires et à fécondation externe. Une seule famille, représentée par deux genres : Siren, à quatre doigts, des rivières ombreuses des Appalaches, et Pseudobranchus, à trois doigts, des marécages de Floride.

R. B.

 G. K. Noble, The Biology of the Amphibia, (New York, 1931). / J. A. Moore, Physiology of the Amphibia (New York, 1964). / H. W. Parker et A. Bellairs, les Amphibiens et les reptiles (trad. de l’angl., Rencontre, Lausanne, 1971).

U. R. S. S. (Union des républiques socialistes soviétiques)

En russe, S. S. S. R. (Soïouz sovietskikh sotsialistitcheskikh respoublik), le plus vaste État du monde (22 400 000 km2), et le troisième par sa population (255 millions d’habitants). Capit. Moscou.


Un continent et une superpuissance


Le continent soviétique

L’U. R. S. S. est comptée à part dans de nombreuses publications statistiques, en particulier celles de l’O. N. U. On a pris l’habitude de la dissocier à la fois du reste de l’Europe et du reste de l’Asie, et c’est un non-sens que de la considérer comme une puissance ou européenne ou asiatique. D’autre part, son isolement (le pays est resté longtemps fermé aux influences extérieures), son passé, sa politique jusqu’à ces dernières années autorisent à la considérer comme un État à part, un véritable subcontinent, mieux encore un continent, qu’on peut différencier de l’Europe, d’une part, et de l’Asie, d’autre part.

Sa superficie représente quarante fois celle de la France, sept cents fois celle des Pays-Bas. Un quart du territoire de l’U. R. S. S. (5,6 millions de kilomètres carrés) s’étend en Europe, au sens traditionnel du terme, le reste de l’Europe couvrant une superficie à peu près égale (5,4 millions de kilomètres carrés). Mais les trois quarts du territoire se situent en Asie : 16,8 millions de kilomètres carrés sur les 44 millions de kilomètres carrés sur lesquels s’étend l’Asie entière, ce qui représente un peu plus du tiers du territoire de ce continent. En revanche, 58 millions de Soviétiques seulement vivent en Asie (à peine 4 p. 100 de la population de l’Asie), contre 192 millions en Europe (475 millions pour le reste de l’Europe).

Par la population, l’U. R. S. S. vient ainsi au troisième rang dans le monde, après la Chine et l’Inde, mais c’est bien par l’étendue qu’elle acquiert un caractère continental. Mal limitée par ses océans et ses mers aux côtes gelées, elle a vécu repliée sur elle-même. L’écartement de ses voies ferrées autant que le maintien, jusqu’à l’époque actuelle, de son système de poids et mesures témoignent de cet isolement.

Continentale, l’U. R. S. S. l’est encore par l’immensité d’une partie de son territoire, dont les richesses ne sont pas encore toutes explorées. La plupart des dépôts géologiques exploitables, d’origine continentale, sont d’un accès souvent difficile. La forêt représente la moitié des résineux du monde ; on compte une superficie moyenne de 3,4 ha de forêt par habitant. Plus de 100 000 cours d’eau sillonnent le pays, et 2 500 lacs s’y étalent, dont le lac Baïkal, le plus profond de la Terre (de 1 750 m à 1 900 m, selon les estimations), et la Caspienne, la mer fermée la plus étendue du globe. C’est en U. R. S. S. qu’on a relevé la plus vaste nappe phréatique du monde : celle-ci s’étend sous la Sibérie occidentale sur une superficie de plus de 3 millions de kilomètres carrés.

Continentale, l’U. R. S. S. l’est encore par le climat. Il faut excepter quelques franges de climats où l’hiver est plus doux et l’été moins sec — le rivage des États baltes, la Riviera criméenne et celle, à caractère subtropical, du Caucase —, et la façade pacifique, qui jouit d’un climat de mousson durant l’été. Mais nul point n’est exempt de gel. Les hautes pressions stables s’étendent jusque dans le sud des déserts, jusqu’aux côtes de la mer Noire, maintenant un régime de froids vifs. En janvier, les isothermes prennent la direction N.-O.-S.-E., si bien qu’Odessa a la même température moyenne que Riga et qu’en Sibérie les courbes enveloppent le pôle du froid (région de Verkhoïansk-Oïmiakon).