Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
U

urinaires (voies) (suite)

Pour la vessie, on utilise d’ordinaire un greffon intestinal isolé (iléal ou colique), qui assure le remplacement partiel ou total de l’organe. Par exemple, après une cystectomie totale, on peut constituer une néo-vessie avec un tel greffon, dans lequel on anastomose les uretères et dont une extrémité sera suturée à la base prostatique ; on peut aussi utiliser l’ampoule rectale après dérivation du transit intestinal comme néo-vessie.

Pour l’uretère, les segments extrêmes peuvent être remplacés par un lambeau tubulé prélevé, selon le cas, sur le bassinet ou sur la vessie. Un greffon intestinal pourvoit au remplacement du segment intermédiaire ou même de l’uretère dans sa totalité. Un tube souple en élastomère de silicone est une autre solution de remplacement promise à développement en raison de sa rapidité d’exécution.

Pour l’urètre, les plasties utilisent surtout la peau voisine.


Méthodes radiothérapiques

L’irradiation des tumeurs malignes de l’appareil excréteur se justifie en association avec leur traitement chirurgical ou endoscopique, car 20 p. 100 d’entre elles sont radiosensibles.

On utilise des radiations de haute énergie (télécobalt, bétatron) ou, pour les tumeurs de l’urètre, des radio-isotopes en grains ou en aiguilles implantés dans la tumeur (iridium, ytrium, or radioactifs).


Méthodes chimiothérapiques

Les agents antimitotiques sont peu actifs sur les tumeurs excrétrices. Ils sont des adjuvants possibles aux autres traitements, en particulier pour les tumeurs vésicales (en installations répétées dans la vessie) et pour les métastases pulmonaires (par voie générale).

A. M.

➙ Diurétiques / Rein.

 R. Couvelaire, J. Patel et P. Petit, Pathologie de l’appareil urinaire et de l’appareil génital masculin et féminin (Masson, 1947 ; 2e éd., 1956). / D. R. Smith, General Urology (Los Altos, Calif., 1957, 7e éd., 1972 ; trad. fr. Urologie, Flammarion, 1972). / L. et H. Lurz, Die Eingriffe auf die Harnorganen, Nebennieren und männlichen Geschlechtsorganen (Berlin, 1961). / R. Jean, Infections urinaires chez l’enfant (Heures de France, 1963).

Urodèles

Ordre de Vertébrés Amphibiens*, à quatre membres, à queue persistante, ayant la forme générale des Lézards.


La métamorphose qui sépare la forme larvaire aquatique de l’adulte terrestre est bien moins importante que celle des Anoures* et peut même manquer. Les Urodèles habitent surtout les zones tempérées de l’hémisphère Nord ; on en connaît environ trois cents espèces, réparties en huit familles.

À l’inverse des Anoures, dont les larves sont microphages, les Urodèles ont des larves carnassières et prédatrices, qui éclosent après un développement embryonnaire long, et sont d’emblée capables de chasser. Ces larves naissent d’œufs à vitellus abondant, pondus en petit nombre. Elles sont pourvues d’organes de fixation appelés balanciers, de membres antérieurs grêles, d’organes sensoriels différenciés et d’une denture efficace. La respiration est branchiale ; les trois paires de branchies externes subsistent jusqu’à la métamorphose. Il existe un organe de la ligne latérale, et l’œil est pourvu d’un cristallin sphérique adapté à la vision aquatique.

D’une façon générale, l’adulte terrestre a un mode de vie peu différent de celui de la larve, et la métamorphose est peu spectaculaire : l’animal conserve sa queue et se déplace au sol par des ondulations latérales analogues aux mouvements de nage. La respiration branchiale devient pulmonaire, mais le poumon garde une structure primitive et peu compartimentée. La peau se modifie également et se kératinise, ce qui entraîne des mues périodiques. L’oreille moyenne se constitue, mais se limite en général à la columelle, reliée par un ligament musculaire à la ceinture pectorale. La ligne latérale disparaît. Il se forme des paupières.

La métamorphose peut ne pas apparaître chez certaines espèces comme l’Axolotl, forme néoténique qui acquiert à l’état larvaire la maturité sexuelle. Cette absence de métamorphose est due à un mauvais fonctionnement d’un des éléments de la chaîne fonctionnelle : « hypophyse-thyroïde-thyroxine-tissu cible ». Chez d’autres espèces, dites « Pérennibranches », la métamorphose est incomplète et peut n’affecter que la peau.

Chez les Urodèles, la fécondation des œufs est en général interne, à la suite d’un pseudo-accouplement au cours duquel le mâle dépose sur le sol un spermatophore que la femelle vient saisir de ses lèvres cloacales, après une danse nuptiale souvent complexe. La plupart des Urodèles sont ovipares ; quelques-uns, comme la Salamandre noire, font leurs petits vivants. Dans les voies génitales femelles, les larves ont tous les organes des larves libres ; elles se nourrissent du vitellus d’œufs abortifs, puis, par absorption branchiale, de sécrétions des oviductes. Elles naissent après qu’a eu lieu la métamorphose.

Classification des Urodèles

Sous-ordre des Hynobioïdes

Fécondation externe comme chez les Anoures. Poumons souvent régresses. Deux familles.

• Hynobiidés. Espèces asiatiques terrestres, à poumons réduits ou absents (respiration cutanée).

• Cryptobranchidés. Métamorphoses incomplètes ; la première fente branchiale, ou spiracle, peut rester ouverte ou se ferme tardivement ; la vascularisation cutanée est intense. Cette famille comprend deux espèces qui restent aquatiques toute leur vie : le Ménopome des Appalaches (Cryptobranchus alleganiensis), qui atteint 60 cm, et la Salamandre géante (Mégalobatrachus japonicus) de la Chine et du Japon, qui peut atteindre 1,60 m et un poids de 10 kg.

Sous-ordre des Ambystomoïdes

Une seule famille nord-américaine de Salamandres dépourvues de dents palatines. Les adultes sont terrestres et vont à l’eau pour se reproduire ou pondent leurs œufs sur le sol, les larves gagnant alors l’eau dès leur éclosion. Fécondation semi-interne. Genres principaux : Ambystoma (dont l’Axolotl est la larve néoténique d’A. tigrinum, également connu sous sa forme adulte) et Dicamptodon.