Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
U

ukiyo-e (suite)

 C. Vignier et Inada, Estampes japonaises (Bibliothèque d’art et d’archéologie, 1909-1914 ; 5 vol.). / R. D. Lane, Masters of the Japanese Print (Garden City, N. Y., 1962 ; trad. fr. l’Estampe japonaise, Somogy, 1962). / J. R. Hillier, Japanese Colour Print (Londres, 1966).
CATALOGUE D’EXPOSITION. Images du temps qui passe, peintures et estampes d’Ukiyo-e (musée des Arts décoratifs, Paris, 1966).

Ukraine

En russe Oukraina, république fédérée de l’U. R. S. S. (Oukrainskaïa S. S. R.). Capit. Kiev*.


C’est la deuxième république fédérée de l’U. R. S. S. par l’importance économique et la population : 47,1 millions d’habitants (sur une superficie de 604 000 km2, soit une densité kilométrique de 78). Elle est divisée en trois « grandes régions économiques » : Donets-Dniepr, Sud-Ouest et Sud.


La géographie


Le pays des terres noires

L’Ukraine est, avant tout, le pays des terres noires (tchernoziom). Ces terres noires recouvrent un socle varié, entaillé par de larges vallées. Elles présentent un haut coefficient d’humus (80 p. 100) qui diminue vers l’est. Les terres noires correspondent à une zone de climat à étés plus chauds qu’en Biélorussie et en Russie, mais dont le total des précipitations (moins de 800 mm au nord, 500 mm par endroits dans le sud) ne permet pas le développement d’une belle forêt dense. Au nord, l’Ukraine est couverte par la steppe boisée, au sud et dans sa majeure partie par la steppe (step en russe), en fait une prairie dont les espèces, pour la plupart des graminées, se dressent à la hauteur d’un homme, parfois davantage (artemisia, stipe à plumet, fétuque...). Leurs fleurs au printemps éclosent rapidement, transformant la steppe en une mer, ondulante sous le vent, de couleurs variées. Elles se dessèchent rapidement en été, fournissant ainsi, à l’automne et en hiver, l’humus. Ces terres de couleur sombre comptent théoriquement parmi les plus fertiles du monde : c’est pourquoi elles furent défrichées aux xviiie et xixe s., l’Ukraine devenant l’un des greniers à blé de l’Europe.

Il ne reste guère de steppe à l’état naturel en raison de l’intense colonisation de la région, mais les Ukrainiens conservent, sous la forme d’un parc national, la réserve d’Askania-Nova, où les végétaux et les animaux ont la possibilité de se reproduire. D’autres lambeaux de steppe apparaissent sur les sables sublittoraux et en direction du Don, où le climat devient plus sec.

L’Ukraine n’est cependant pas qu’une région steppique. Même peu prononcé, le relief apporte un élément de diversité. Une vaste plaine s’étend des bords de la mer Noire au parallèle de Nikopol. Au nord s’élève un plateau (les « hauteurs du Dniepr ») dont l’altitude varie de 200 m à plus de 300 m. La large vallée du Dniepr forme un beau ruban alluvial, parfois marécageux. Tout au nord, les affluents de la rive droite du Pripiat (Pripet), les marais et la forêt qui leur est liée annoncent les plaines de la Biélorussie.

On distingue de plus des régions bien délimitées. À l’est de la plaine steppique, le bombement du Donets ou du Donbass* correspond à la zone houillère, où les mines sont creusées dans le substratum primaire à peine voilé de dépôts récents : les altitudes dépassent 350 m. Tout au sud, la presqu’île de Crimée, rattachée avant la guerre à la république de Russie, et après à celle d’Ukraine, se compose de deux parties : au nord, une plaine steppique très sèche, parfois marécageuse, reliée au continent par l’isthme de Perekop ; au sud, dominant la mer Noire, les montagnes des iaïla (pâturages d’été) dépassent 1 500 m, présentant leur pente douce vers la steppe, leur pente abrupte au-dessus du littoral.

À l’ouest, les éléments du relief sont plus variés encore. Le Dniestr creuse une vallée profondément encaissée dans les plateaux et collines de Podolie et de Volhynie, qui n’atteignent pas l’altitude de 500 m. Le plateau de Podolie est un fragment de massif ancien recouvert d’une table crayeuse, entaillée par de nombreuses vallées et dominant les marais du nord de l’Ukraine et le bassin de Lvov d’une belle côte (ou cuesta) : les Gologory. La Volhynie est, à ses pieds, une plaine partiellement recouverte de lœss où s’est développée la grande culture. La Ruthénie subcarpatique (l’ex-Ruthénie, qui faisait partie de la République tchécoslovaque avant la guerre), seul pays soviétique au-delà des Carpates, comprenant une partie, il est vrai très faible, de la plaine pannonienne, est un pays de montagnes de flysch — qui forment ici un ensellement dans le faîte carpatique — et de collines néogènes couvertes de vergers. La Bucovine, qui appartenait avant la guerre à la Roumanie, est un pays de collines couvertes de forêts, de vergers et de vignobles. Si on ajoute la Volhynie et le territoire de Lvov, on voit l’importance économique des pays annexés, formant ce qu’on peut appeler la périphérie de l’Ukraine classique.


Le midi de l’U. R. S. S.

L’Ukraine est située au sud de la Russie. Son nom signifie (par rapport à Moscou) « les confins ». Malgré les caractères continentaux de l’hiver, aux nombreuses journées de gel, l’été est précoce et très chaud, l’automne ensoleillé et tardif. C’est ainsi que le coton et le riz, plantes subtropicales, peuvent être cultivés, grâce à l’apport de l’irrigation, sur les bords de la mer Noire et en Crimée. En revanche, les ceps de vigne doivent être enterrés durant la mauvaise saison. La seule région qui bénéficie d’hivers relativement doux est le littoral (la « Riviera ») de Crimée (les agrumes et l’olivier sont toutefois absents).

Les caractères du Midi ne se reconnaissent pas seulement aux cultures. Ils se décèlent dans l’architecture des villes, la mentalité des paysans, les particularismes du folklore, la langue, différente du russe, la présence d’une belle façade maritime où les activités économiques, comme le cosmopolitisme de la population, apportent des aspects étrangers à la Russie.