Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tunnel (suite)

 H. W. Richardson et R. S. Mayo, Practical Tunnel Driving (New York, 1941 ; trad. fr. Pratique du percement des tunnels, Dunod, 1953). / M. Jacobson, Technique des travaux (Béranger, 1948-1955, 3 vol. ; nouv. éd., Béranger et Dunod, 1962-63, 2 vol.). / G. Bardout et P. Berny, la Construction des tunnels, galeries et souterrains (Eyrolles, 1954). / P. Galabru, Traité de procédés généraux de construction (Eyrolles, 1963 ; 3 vol.).

Turbellariés

Classe de Vers plats (Plathelminthes), comprenant des animaux de petite taille vivant dans la mer, l’eau douce ou la terre humide et dont les représentants les plus connus sont les Planaires.


Les Turbellariés constituent le groupe le plus primitif des Plathelminthes et le seul à comporter des formes libres, largement dominantes d’ailleurs (on ne connaît que quelques espèces vivant en commensales sur d’autres animaux ou en parasites : Fecampia, très dégradée, se rencontre sur les Crabes).


Anatomie et physiologie

En forme de feuille, mesurant quelques millimètres ou quelques centimètres, le corps est couvert d’un épiderme cilié qui assure la reptation et même la nage ; il contient souvent des cellules à organites allongés caractéristiques, les rhabdites. Le système nerveux manifeste une tendance à la centralisation par l’apparition de ganglions cérébroïdes et de nerfs longitudinaux d’où part un réseau très ramifié ; les éléments sensoriels sont des yeux de structure très simple, des cellules olfactives et des cellules tactiles.

L’appareil digestif s’ouvre par un seul orifice, la bouche, généralement ventrale et menant à un pharynx musculeux, qui joue un rôle actif dans la capture des proies, vivantes ou non ; l’intestin est simple ou ramifié selon les groupes. Les Turbellariés peuvent supporter des jeûnes prolongés et subissent une diminution considérable de taille (ils atteignent parfois le millième de la masse initiale) en digérant progressivement leurs organes, sauf les ganglions cérébroïdes. La respiration s’effectue à travers le tégument mince ; il n’y a pas d’appareil circulatoire différencié, mais une sorte de lymphe occupe les lacunes du parenchyme. De nombreuses protonéphridies assurent l’excrétion.


Reproduction

Hermaphrodites protandres, les Turbellariés montrent un appareil génital complexe. La fécondation croisée est la règle ; on connaît quelques cas où les spermatozoïdes sont injectés par le pénis sous la peau et rejoignent les œufs à travers le parenchyme. Chez les Polyclades et les Acœliens, l’œuf, riche en vitellus, subit une segmentation spirale ; dans les autres groupes, entouré de nombreuses cellules vitellines, il est enfermé dans un cocon. En général, le développement est direct, mais, dans certains genres, éclôt une larve nageuse (larve de Müller). Bien souvent, la reproduction sexuée alterne avec une multiplication asexuée : par une série de divisions transversales, le corps fournit une chaîne d’individus. La ponte des œufs a lieu en hiver et au printemps, et la scissiparité en été.


Systématique

On divise la classe des Turbellariés en six ordres d’importance différente. Citons parmi eux :
— les Polyclades, à tube digestif très ramifié, comportant beaucoup de formes marines, comme la Trémellaire (Leptoplana) ;
— les Triclades, à tube digestif présentant trois branches, réunissant les Planaires d’eau douce (Dugesia, Dendrocœlum, etc.) et les Planaires terricoles des régions tropicales (Bipalium peut dépasser 10 cm de long) ;
— les Eulécithophores (= Rhabdocèles), à tube digestif simple, avec des formes marines, comme le parasite Fecampia, et des formes d’eau douce (Gyratrix) ;
— les Archéophores, comprenant divers sous-ordres, dont celui des Acœliens, sans tube digestif (Convoluta) ; la nutrition est en partie assurée grâce à la présence de Zoochlorelles, Algues vertes symbiotiques.


Les Turbellariés, matériel expérimental

D’organisation simple, d’élevage facile, les Planaires représentent un matériel souvent utilisé dans l’expérimentation biologique ; leur étude a permis d’aborder des domaines extrêmement variés.

Le pouvoir de régénération de ces Vers atteint un degré exceptionnel : une portion minime du corps peut redonner un individu complet, mais une très fine section transversale conduit parfois à la régénération de deux têtes opposées. Ces processus mettent en œuvre l’activité des néoblastes, cellules embryonnaires capables de fournir tous les tissus, aussi bien somatiques que germinaux ; cela infirme la conception weismannienne d’un « germen » indépendant du « soma » dès le début du développement.

Convoluta vit en groupes denses dans le sable des plages et effectue des migrations verticales selon le rythme des marées ; placé en aquarium et ainsi soustrait aux variations de son milieu, il conserve cependant durant une semaine le rythme initial d’enfouissement et d’ascension.

De nombreux travaux ont porté sur le comportement des Planaires, qui manifestent divers tropismes : chimiotropisme permettant de découvrir la nourriture ; phototropisme positif pour une lumière faible, négatif pour un éclairement intense ; galvanotropisme (les Vers se dirigent vers la cathode). On a également pu conditionner ces animaux à réagir à un stimulus expérimental défini et même constater que des Planaires nourries de fragments d’autres Planaires déjà conditionnées se laissaient dresser plus vite ; mais l’interprétation de telles expériences est délicate et ne permet pas d’étayer valablement l’hypothèse d’un support chimique de la mémoire.

M. D.

turbine

Ensemble permettant de transformer sous forme mécanique l’énergie produite par la détente d’un fluide.



Généralités

L’élément essentiel d’une turbine est une roue maintenue en rotation par l’action dynamique du fluide ; il apparaît alors un couple qui est générateur d’une source de puissance. Dans le langage courant, le terme de turbine désigne souvent une installation complète avec plusieurs roues et leurs nombreux accessoires. Sous l’aspect énergétique, on rencontre ainsi la turbine hydraulique, la turbine à vapeur et la turbine à gaz, suivant que l’on utilise la réserve potentielle et cinétique d’une chute d’eau, l’enthalpie de la vapeur d’eau chauffée sous pression ou le potentiel énergétique d’un hydrocarbure préalablement brûlé dans de l’air comprimé.