Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tropicales (cultures) (suite)

Les conditions écologiques optimales sont une température de 25 à 33 °C, une pluviométrie de 1 000 à 2 000 mm (de 110 à 170 mm par mois de végétation), avec 4 à 5 mois de saison sèche et au moins 1 200 heures d’insolation. La plante possède une large adaptabilité à des sols très divers, mais profonds et à teneur modérée en matière organique. 100 t de Canne exportent (avec brûlis des feuilles) de 100 à 125 kg de N, 60 kg de P2O5, 150 kg de K2O. La Canne est assez tolérante au sel. Le sol doit être labouré d’autant plus profondément qu’il est plus lourd ; on pratique un hersage et enfin un sillonnage à 1,50-1,80 m d’intervalle en moyenne. La propagation se fait par boutures, chacune d’elles émettant de 10 à 20 tiges (de 4 à 5 t de boutures par hectare = 22 000 boutures par hectare). Les Cannes issues directement de boutures sont dites « Cannes vierges » ; après récolte, les plants laissés en terre donnent les Cannes dites « de repousse ». On doit procéder au désherbage mécaniquement ou, mieux, chimiquement. Les fumures de fond essentiellement potassiques et phosphoriques ainsi que le chaulage sont fréquemment indispensables ; la fumure d’entretien doit tenir compte des exportations importantes d’éléments minéraux, mais l’azote ne doit pas être appliqué durant les 8 mois précédant la récolte. Enfin, l’irrigation à la raie ou, mieux, par aspersion doit être exécutée en fonction des disponibilités en eau du sol et de l’allure de la pluviométrie.

Cycle cultural : Cannes vierges, de 12 à 18 mois ; Cannes de repousse, de 11 à 12 mois ; la maturité doit s’échelonner sur 4 mois pour permettre l’alimentation régulière des sucreries.

Maladies nombreuses : bactériennes (gommose, leaf scald, red strips), à virus (mosaïque, ratoon stunting, stries chlorotiques, maladie de Fidji), cryptogamiques (mildiou, fusariose, pourriture, etc.).

Ennemis : Borers des tiges, Termites, Nématodes, Vers blancs, Rats.

La résistance variétale et la lutte biologique sont les deux procédés de choix de lutte phytosanitaire.

La récolte, souvent manuelle, est de plus en plus exécutée mécaniquement par chargeuse, coupeuse ou tronçonneuse-chargeuse.

Rendements (t/ha) :

Rendement moyen mondial : 50,3 t/ha de Cannes ; rendement des Cannes en sucre extractible : de 8 à 12 p. 100.

Production mondiale (en 1975) : 537 Mt de Canne (Afrique, 50,2 ; Amérique du Nord et centrale, 151,3 ; Amérique du Sud, 153,5 ; Asie, 157,1 ; Océanie, 24,9).

Utilisation et technologie : même technique que pour le sucre de Betterave, sauf que le jus sucré (vesou) est généralement extrait par pression et non par diffusion ; en outre, production artisanale de sucres non centrifugés.


Palmiers à sucre

(Borassus flabelliformis [en Inde, au Cambodge], Arenga saccharifera [en Malaisie], famille des Palmiacées.)

Le sucre est extrait par évaporation de la sève qui s’écoule des inflorescences, que l’on mutile à cette fin ; on prépare également du vin de palme.


Les plantes textiles

La production des textiles* naturels est certainement l’apanage des régions tropicales ou subtropicales, seuls le Lin et le Chanvre étant issus strictement des régions tempérées. On peut les grouper en deux catégories : d’une part, le coton et la ramie, d’autre part, les fibres dures et spéciales : jute, dah, sisal, chanvre de Manille, kapok, etc.


Cotonnier

(Plusieurs espèces de Gossypium de la famille des Malvacées, dont G. arboreum, originaire d’Asie, G. hirsutum, d’Amérique [type upland], G. barbadense, d’Amérique du Sud [type égyptien].)

Les rendements obtenus aussi bien en coton* graine qu’en fibre (coton égrené) sont sous la dépendance de très nombreux facteurs variétaux, culturaux, de milieu et de parasitisme.

Facteurs variétaux : haute productivité, résistance aux maladies, taux d’égrenage élevé (jusqu’à 38 p. 100).

Facteurs culturaux : fumure et surtout désherbage.

Facteurs de milieu : les besoins en eau (de 700 à 900 mm) peuvent être satisfaits par la pluviométrie ou par des irrigations totales ou complémentaires. La lutte contre les parasites, les maladies et les adventices conditionne la production : contre la bactériose, la fusariose et le leaf curl, emploi de variétés résistantes ; contre l’anthracnose et la maladie des plantules, désinfection des semences ; contre le stigmatomyces, lutte contre le vecteur ; contre les jassides, earia, heliopeltis, sylepta, etc., emploi de pesticides ; enfin désherbage ou emploi d’herbicides contre les adventices.

Rendement mondial : 1 133 kg coton graine par hectare.

Production mondiale (1975) : 12 Mt de fibres (Afrique, 1,14 ; Amérique du Nord et centrale, 2,31 ; Amérique du Sud, 0,99 ; Asie, 4,85 ; U. R. S. S., 2,68).

Outre l’utilisation textile, on se sert des graines pour la fabrication de farines alimentaires (après extraction du gossypol ou utilisation de variétés « glandless ») et l’extraction de l’huile de coton.


Ramie

(Deux espèces : Bœhmeria nivea et B. utilis, famille des Urticacées.)

Elle est d’origine asiatique ; les tiges fournissent par décorticage et dégommage des fibres blanches, soyeuses, de haute qualité.

Production mondiale : 25 000 t.


Jute*

(Deux espèces : Corchorus capsularis et C. olitorius, famille des Tiliacées.)

Ces espèces sont essentiellement cultivées sur les sols alluviaux du Bengale en climat tropical humide (1 500 mm de pluies). Le cycle est de 4 à 5 mois. Après récolte on pratique le rouissage dans l’eau.

Rendement mondial : 1 508 kg de fibres par hectare (100 kg de tiges donnent 5 kg de fibres).

Production mondiale (en 1975) : 2,30 Mt, totalement en Asie.

Les fibres de Roselle (Hibiscus sabdariffa, famille des Malvacées) et de Dah (ou Kenaff) [Hibiscus cannabinus] ont la même utilisation que celle du Jute : ficellerie et sacherie.