Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tropicales (cultures) (suite)

Aleurites

Il s’agit de plusieurs espèces originaires d’Asie, faisant partie de la famille des Euphorbiacées : Abrasin (Aleurites montana), Tung (Aleurites Fordii), qui font l’objet d’exploitation, et d’autres espèces sauvages, dont le Bancoulier (A. molucana). Les graines contiennent de 50 à 70 p. 100 d’huile. Il s’agit d’arbres de climat tropical d’altitude pour l’Abrasin et de climat tempéré à été chaud pour le Tung, mais tous les deux à forte pluviométrie. La multiplication est faite en serres ou en pépinières ombragées ; la plantation est de 200 à 400 arbres par hectare (taille de formation et fumure azotée-potassique). Les rendements en fruits secs croissent de 2 400 kg/ha à 5 ans à 8 000 kg à 10 ans (soit 1 000 kg d’huile).

Production mondiale (en 1975) : 118 200 t.

Utilisation : huile siccative obtenue par décorticage, broyage et pression (ou solvante).


Arachide

(Arachis hypogea, famille des Légumineuses.)

Originaire d’Amérique du Sud, cette espèce s’est largement répandue dans l’ensemble des régions tropicales et subtropicales. Les variétés appartiennent à plusieurs groupes, caractérisés par le port, le mode de floraison et de fructification.

La gousse contient de 2 à 4 graines (soit de 65 à 73 p. 100) ; la graine est entourée d’une pellicule.

Les conditions écologiques optimales sont une température de 28 °C (minimum absolu, 14 °C), une pluviométrie de 100 mm par mois de végétation. La récolte a lieu en saison sèche ; la culture est possible en climat subtropical. Il faut des sols légers, non argileux, à pH de 6,5 à 7,5.

L’exportation de matières minérales pour une récolte de 100 kg de gousses par hectare est de 4,5 à 7,2 kg de N, de 0,2 à 0,4 kg de P, de 1,3 kg de K, de 0,6 à 0,8 kg de Ca ; il faut y ajouter les exportations par les fanes.

Après labour léger, on sème en graines décortiquées, de 110 000 à 170 000 pieds par hectare à plat ou sur billons après établissement des pluies. L’entretien se fait par deux binages et par fumure. On récolte dès maturité et l’on sèche les gousses.

Maladies : flétrissements en cours de végétation, cercosporiose et surtout rosette (virose) ; nombreux parasites, mais peu graves ; en cours de séchage et de conservation, les graines sont l’objet d’altérations, dont Aspergillus flavus, déterminant l’apparition de l’aflatoxine, très toxique.

Rendements mondiaux : 986 kg/ha ; de 1 500 à 3 000 kg/ha en culture améliorée.

Production mondiale (en 1975) : 19,2 Mt (Asie, 11,1 ; Afrique, 5,1 ; Amérique du Nord, 1,9).

Utilisation : alimentation directe et surtout extraction de l’huile alimentaire.


Oléagineux divers

Des huiles alimentaires peuvent être extraites du germe de Maïs, des issues de blanchiment du Riz, des graines de Sésame et surtout des graines de Cotonnier ; la présence du gossypol, toxique, peut être évitée par élimination chimique ou utilisation de variétés « glandless » sans gossypol.

Le Ricin (Ricinus communis, famille des Euphorbiacées) est un arbrisseau produisant une huile à usages thérapeutique et industriel ; sa production mondiale (en 1975) a été de 830 000 t de graines.


Les plantes stimulantes

Les régions tropicales ont le quasi-monopole de la production des plantes stimulantes, qu’elles soient utilisées sous forme de boissons (Caféier, Cacaoyer, Théier, Maté) ou sous forme de masticatoires (Colatier, Aréquier, Coca).


Caféier

De la famille des Rubiacées, le genre Coffea comprend de nombreuses espèces originaires d’Afrique tropicale, dont les seules cultivées à l’heure actuelle appartiennent à trois groupes : les Arabica (Coffea arabica), les plus cultivés ; les Canéphoroïdes (C. robusta, C. kouillou), dont la culture s’étend ; les Liberio excelsoïdes (C. liberica, C. excelsa, C. abeokuta), dont la culture est très restreinte.

Les fruits, groupés en glomérules à l’aisselle des feuilles opposées, sont des drupes, ou cerises : à l’intérieur d’une pulpe sucrée se trouvent accolées deux graines incluses dans une coque, ou parche et entourées d’une pellicule argentée. Le café dépulpé, déparché et plus ou moins dépelliculé constitue le café marchand. 100 kg de cerises donnent 39 kg de café parché humide et de 16 à 20 kg de café marchand pour l’Arabica, de 20 à 22 p. 100 pour les Canéphoroïdes. La fève contient de la caféine.

La caféine nécessite un apport d’azote en début des pluies, de potassium à la floraison et de phosphore à la fructification.

Le semis direct est de plus en plus abandonné en faveur du semis en pépinière ombragée, avec parfois passage préalable en germoir pendant 4 à 6 semaines (1,25 are par hectare à planter). La plantation a lieu en début de saison des pluies : les plants sont distants de 2 m à 2,50 m × 3 m ou 3 m × 3 m (Arabica, 1 500 pieds par hectare ; Robusta, de 800 à 1 000 pieds par hectare). Les sarclages doivent être fréquents ; on pratique la couverture par Légumineuses : Pueraria, Centrosema, etc. L’ombrage, inutile pour Robusta, tend à être allégé pour Arabica ; les arbres d’ombrage sont installés à 2 ans (Acacia, Mimosa inerme, Albizzia). On pratique la taille unicaule en cylindre pour Arabica, à trois tiges ou plus pour Canéphoroïdes. La récolte se fait à partir de 3 ou 4 ans pour les Arabica et 2 ou 3 ans pour les Canéphoroïdes : les rendements maximaux sont à 7 ans pour les premiers, et à 6 ans pour les seconds ; la longévité économique est de 15 à 20 ans.

Ennemis : Borers des tiges, Scolytes des rameaux (Xyloborus morstatii), Scolytes des grains (Stephanoderes humpei).

Maladies : fonte des semis, maladie rose (Corticium), trachéomycose (fusarim), rouille (Hemileia vastatrix).

Rendements du café vert : 487 kg/ha ; peut atteindre en pleine production pour l’Arabica de 500 à 700 kg et jusqu’à 1 400 kg, et pour le Robusta de 600 à 800 kg et jusqu’à 4 000 kg.

Production mondiale (en 1975) : 4,49 Mt (Afrique, 1,35 ; Amérique du Nord et centrale, 0,88 ; Amérique du Sud, 2,07 ; Asie, 0,18).

Préparation : par voie sèche (séchage naturel ou artificiel des cerises, décorticage-triage et calibrage) ; par voie humide (dépulpage, démucilagination, lavage, séchage du café en parche, déparchage, polissage).

Le café vert obtenu doit être torréfié, puis moulu pour être infusé.