Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Trente Ans (guerre de) (suite)

 M. Ritter, Deutsche Geschichte im Zeitalter der Gegenreformation und des dreissigjährigen Krieges, 1555-1648 (Stuttgart, 1889-1908 ; 3 vol.). / C. V. Wedgwood, The Thirty Years’ War (Londres, 1938). / G. Pagès, la Guerre de Trente Ans, 1618-1648 (Payot, 1939 ; nouv. éd., 1972). / F. Kopp et E. Schulte, Der Westfälische Frieden, Vorgeschichte, Verhandlungen, Folgen (Munich, 1940). / G. Livet, la Guerre de Trente Ans (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963 ; 3e éd., 1972).

Trentin-Haut-Adige

En ital. Trentino-Alto Adige, région autonome de l’Italie du Nord.


Le Trentin-Haut-Adige est la région la plus septentrionale de l’Italie. Il s’étend sur 13 613 km2 et compte 839 000 habitants répartis dans les deux provinces de Trente et Bolzano. La région est dotée d’un statut d’autonomie régionale du fait de la présence de populations de langue allemande. Le Trentin-Haut-Adige est limité à l’ouest par la Suisse (Grisons) et la Lombardie, au sud et à l’est par la Vénétie, au nord par la frontière autrichienne, qui suit la ligne de partage des eaux (à l’exception du secteur nord-est, où la Drave prend sa source en territoire italien). La région joue un rôle capital dans la géographie de la circulation, car la vallée de l’Adige est la route qui mène au col du Brenner (1 375 m). Le relief est entièrement montagneux. C’est ici le système des Alpes orientales. Au nord, la haute vallée de l’Adige (dénommée dans cette partie val Venosta), les vallées de l’Isarco et de la Rienza limitent les massifs de roches métamorphiques des Alpes Atesines ; on peut les regrouper en deux ensembles d’altitude élevée (de 2 500 à 3 000 m) de part et d’autre du Brenner, avec les Alpes Venostes à l’ouest (Pala Bianca, 3 736 m) et les Alpes Aurines à l’est (Gran Pilastro, 3 510 m). Au sud, l’Adige partage de nouveau deux domaines. À l’ouest s’étendent les massifs cristallins de l’Ortles-Cevedale (respectivement 3 899 et 3 764 m d’altitude) et de l’Adamello-Presanella (3 556 m), qui sont séparés de l’Adige par des massifs calcaires, celui de la Brenta étant le plus notable (Cima Tosa, 3 173 m). À l’est de l’Adige, les paysages changent. À la hauteur de Bolzano s’élève une haute table porphyrique, puis viennent les énormes masses de calcaires récifaux triasiques des Dolomites (Marmolada, 3 554 m). Tout à fait au sud, la région possède des éléments limités des Préalpes. Ces hautes montagnes, qui comptent encore des glaciers (230 km2 au total), ne sont pas impénétrables grâce à l’action des glaciers quaternaires, qui ont creusé de grandes auges empruntées aujourd’hui par des cours d’eau abondants. L’Adige est le plus important : née au col de Resia, elle reçoit l’Isarco descendant du Brenner et qui reçoit à son tour les eaux de la Rienza (val Pusteria). En dehors de ce fleuve profondément enfoncé dans les montagnes, les seules rivières notables qui ne soient pas de ses affluents sont la Chiese, la Sarca et la Brenta. Le climat de la région est totalement dépendant de l’altitude. C’est un climat de montagne rude avec des îlots climatiques privilégiés, la vallée de l’Adige en particulier. La végétation est en liaison avec le climat et présente une disposition étagée classique dans l’ensemble de la chaîne alpine.

Les conditions naturelles expliquent la faiblesse de la densité de population. La montagne se vide au profit des vallées et des villes. L’accroissement de population totale est dû à la différence positive entre natalité et mortalité, mais il est atténué par des mouvements migratoires entraînant les habitants vers la Lombardie et la Vénétie. Un fait intéressant est la différence entre la province de Trente et celle de Bolzano. Dans cette dernière, le mouvement naturel est plus fort, l’émigration moindre, la population dispersée plus grande. Cela est à mettre en relation avec le maintien de la communauté de langue allemande (et aussi de celle qui parle le « ladin »), qui a conservé le système du maso chiuso (entreprise agricole se transmettant au fils aîné et exploitée familialement). La vie économique régionale, de niveau encore modeste, va s’améliorant. Elle est d’abord fondée sur les activités agricoles (26 p. 100 de la population active). L’agriculture est notable, outre les cultures céréalières, les cultures de tabac et de vigne, par le développement des arbres fruitiers, le pommier en particulier, qui fait de la vallée de l’Adige la plus grande pommeraie d’Europe. Sur les hautes terres, souvent collectives, l’élevage des bovins et l’utilisation du bois l’emportent. L’industrie (41 p. 100 de la population active) progresse. L’hydroélectricité est une grande richesse. S’y ajoutent les industries extractives (carrières de porphyre, cimenteries), les industries alimentaires (fromageries, conserveries), le travail du bois, du papier, des textiles, l’artisanat (sculpture du bois à Ortisei). Quatre foyers industriels se détachent : Bolzano (aluminium électrolytique, usine Lancia), Trente (chimie, mécanique), Mori (produisant la moitié de l’aluminium italien), Rovereto (matières plastiques, sidérurgie). Les activités tertiaires enfin groupent 33 p. 100 de la population active. Elles sont marquées, outre les fonctions administratives et commerciales, par la fonction de passage vers l’Autriche (chemin de fer et autoroute du Brenner) et par un intense tourisme estival et hivernal (stations de Merano, Ortisei, Riva...). Les deux villes principales sont Bolzano (104 000 hab.) et Trente (92 000 hab.). Bolzano, chef-lieu provincial et carrefour important, est le principal centre industriel. Trente est la capitale régionale. Sa position comme son passé historique lui confèrent un rôle touristique, tandis que son rôle administratif a accru ses emplois tertiaires (institution en 1962-63 d’une faculté de sociologie) et permis la fixation d’industries. Les efforts de développement du Trentin-Haut-Adige connaissent des succès nombreux qui contribuent à atténuer les conflits liés à la population de langue allemande (irrédentisme) et à élever le niveau de vie.