Trématodes (suite)
Néanmoins, il ne met pas à l’abri des récidives si fréquentes en zone d’endémie ; c’est dire l’importance que revêt la prophylaxie de ces maladies actuellement en pleine expansion et atteignant environ 300 millions d’individus dans le monde. Sur le plan individuel, l’interdiction des bains d’eau douce paraît utopique, mais sur le plan général l’éducation sanitaire, en exposant les inconvénients de la maladie, devrait encourager l’utilisation de latrines aménagées à distance des points d’eau. Seule l’extension de ces mesures préventives permettrait, beaucoup plus que l’utilisation de molluscicides, de lutter contre ces parasitoses dont l’extension est souvent, hélas, favorisée par les nouvelles techniques d’irrigation.
M. R.
Cycle de développement
Les Trématodes montrent des cycles de développement parmi les plus compliqués de tout le règne animal, puisqu’ils peuvent passer par cinq formes larvaires successives.
Les œufs pondus par la grande Douve du foie sont évacués avec les excréments de l’hôte ; s’ils atteignent l’eau, ils éclosent en une larve ciliée, le miracidium, qui, par chimiotactisme, pénètre dans le poumon d’une Limnée (hôte intermédiaire) et se transforme en sporocyste, sorte de sac où un véritable bourgeonnement produit deux générations de rédies : ces larves gagnent le foie du Mollusque et y deviennent des cercaires, qui perforent les tissus de l’hôte et gagnent l’eau ; leur queue leur permet de nager jusqu’à la rive et de s’enkyster (stade métacercaire) sur une plante ; le Mouton se contamine en ingérant le végétal et le parasite.
D’une espèce à l’autre, le cycle subit des variations. Il peut y avoir deux hôtes intermédiaires (chez Paragonimus, la première larve passe chez un Gastropode, et les cercaires pénètrent par perforation dans un Crustacé, que l’hôte définitif peut avaler) et même trois (chez Alaria, les larves passent par un Mollusque, un Batracien et un Rongeur avant de trouver l’hôte définitif, un Mammifère carnivore). Il arrive aussi qu’une forme larvaire manque.
Une curieuse adaptation se manifeste chez Leucochloridium, dont le sporocyste, empli de cercaires, envahit le tentacule du Mollusque intermédiaire, une Succinée ; cet organe prend la forme d’un boudin coloré, qui attire l’attention des Oiseaux, hôte définitif.
Bien entendu, seule une infime minorité de larves parvient à achever des cycles aux étapes aussi nombreuses et hasardeuses ; les pertes se trouvent compensées non seulement par une fécondité élevée, mais aussi par multiplication asexuée au cours du développement.
M. D.
➙ Parasitisme / Parasitologie / Plathelminthes.