Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

travailliste (parti) (suite)

 M. Beer, A History of British Socialism (Londres, 1940). / F. Renaudeau, le Parti travailliste de Grande-Bretagne (Aubier, 1947). / G. D. H. Cole, A History of the Labour Party from 1914 (Londres, 1948). / H. Pelling, The Origins of the Labour Party, 1880-1900 (Londres, 1954 ; 2e éd., Oxford, 1965) ; A Short History of the Labour Party (Londres, 1961 ; 4e éd., 1972). / F. Bealey (sous la dir. de), The Social and Political Thought of the British Labour Party (Londres, 1970). / J. Droz (sous la dir. de), Histoire générale du socialisme (P. U. F., 1972-1974 ; 2 vol. parus).

Trébizonde (empire grec de)

Royaume hellénique des Grands Comnènes (1204-1461).


La fondation de l’empire de Trébizonde sur le littoral méridional de la mer Noire est liée à la formation de l’Empire latin* de Constantinople en 1204. La chute de cette ville fit en effet surgir trois principautés helléniques indépendantes et rivales : le « despotat » d’Épire*, l’empire de Trébizonde (actuel Trabzon) et celui de Nicée. De ces trois États prétendant à la restauration de l’empire détruit par les croisés, le premier sombra en 1230, victime de son ambition démesurée. Des deux autres, établis en Asie Mineure, le dernier était le mieux placé géographiquement pour reconquérir l’ancienne capitale et il eut l’énorme avantage sur son concurrent d’être gouverné par des souverains de premier ordre, les Lascaris*, et d’être favorisé par la fortune. Celui de Trébizonde était trop excentrique pour la réalisation d’un tel dessein, bien que ses princes, des Comnènes, fussent plus célèbres que les Lascaris, et que sa puissance économique l’emportât sur celle de Nicée.


La fondation de l’empire

À sa fondation présida la famille royale géorgienne des Bagratides, qui, depuis le début du xie s., était alliée par mariages à des familles byzantines et notamment à celle des Comnènes*. C’est pour cette raison que les deux futurs fondateurs de l’empire de Trébizonde, Alexis et David Comnène, après avoir échappé à Constantinople* au grand massacre de 1185 où périrent leur grand-père, le basileus Andronic Comnène, et leur père, Manuel Comnène, s’étaient réfugiés à la cour de leur tante paternelle, la reine Thamar de Géorgie* (1184-1213).

Cette princesse, qui avait pâti de certains procédés des derniers basileis de Constantinople à son égard, organisa une expédition punitive contre Trébizonde et en confia le commandement à ses deux jeunes neveux : la ville tomba entre leurs mains sans résistance en avril 1204, et le gouvernement en fut commis à l’aîné, Alexis Comnène. L’année suivante, son frère David entreprit une campagne vers l’ouest où il réussit à jeter les bases d’un petit État qui comprenait Héraclée du Pont et la Paphlagonie et jouxtait la principauté de Nicée. Mais la guerre éclata entre les deux royaumes limitrophes qui nourrissaient les mêmes ambitions : David fut vaincu et dépouillé de ses conquêtes. Cette monarchie éphémère disparut en même temps que son fondateur (1214). La frontière du jeune empire de Trébizonde s’arrêta dès lors à l’embouchure du Yeşil ırmak, à l’est de la ville de Sinope, qui avait été, la même année, assiégée et enlevée par les Seldjoukides*. Alexis, qui fut fait prisonnier à cette occasion, dut, pour recouvrer sa liberté, se reconnaître le vassal du sultan d’Iconium (Konya).


L’apogée de l’empire

Les successeurs d’Alexis († 1222) — qui avait pris le titre traditionnel de « basileus et autocrator des Romains », avec l’épithète « Grand Comnène » — eurent à lutter sur tous les fronts pour assurer l’existence de leur État, que sa situation géographique et son exiguïté rendaient précaire. Andronic Ier Gidos (1222-1235) réussit à secouer la tutelle seldjoukide à l’occasion d’une guerre : le sultan d’Iconium, fait à son tour prisonnier, ne recouvra sa liberté qu’en acceptant l’annulation du serment de vasselage et la suppression de tout service militaire et de tout tribut au profit des Turcs. Mais cette indépendance fut de courte durée : une malencontreuse alliance avec le prince mongol de Khārezm le remit en 1230 sous la dépendance du sultanat de Rūm (Konya), qui fut d’ailleurs bientôt échangée contre celle, redoutable, des Mongols* dont les hordes submergèrent l’Asie Mineure et n’épargnèrent que la principauté de Nicée (1241). Mais cette invasion eut son bon côté : le commerce des Indes abandonna la route de la mer Rouge et de la Syrie et se détourna vers Trébizonde et la mer Noire, et les droits que les Grands Comnènes prélevèrent sur les marchandises qui transitèrent dans leurs ports leur assurèrent des revenus considérables. Cette prospérité commerciale ne fut pas freinée par les luttes intestines et les complots qui assombrirent la fin du xiiie s., début de la rivalité entre la noblesse féodale et le parti des fonctionnaires de la capitale influencé par Byzance qui va désormais caractériser l’histoire de la principauté. Trébizonde connut sa plus grande prospérité sous le règne d’Alexis II Comnène (1297-1330). Ce souverain gouverna avec bonheur et fermeté et réussit non sans peine à se libérer des pressions extérieures qui empêchaient une politique d’indépendance nationale : il se défit de Constantinople, toujours à l’affût pour s’immiscer dans ses affaires intérieures, en refusant de rompre le mariage qu’il avait contracté avec une princesse géorgienne (1301-02) ; il reconquit la ville de Giresun, la seconde de son empire, qui avait été enlevée par les Turcs (1302) ; il résista avec opiniâtreté aux Génois, dont la colonie locale exigeait l’exemption de tout droit, mais dut se contenter d’une zone franche (1314-1316), et il accorda aux Vénitiens les mêmes avantages économiques qu’à leurs concurrents (1319).


La décadence de l’empire

Avec la mort en 1330 d’Alexis II commença la décadence de Trébizonde. Ses successeurs immédiats passèrent rapidement sur le trône : une dizaine en l’espace de vingt ans, et d’obscurs complots ensanglantèrent le palais. Ces circonstances favorisèrent les intrigues des deux partis aristocratiques : la féodalité locale et indigène toute-puissante et les représentants du parti byzantin de la capitale. À Andronic III Comnène (1330-1332), qui s’assura le pouvoir en faisant assassiner deux de ses frères, succéda Manuel II Comnène (janv.-sept. 1332), un enfant de huit ans, qui fut promptement liquidé par son oncle Basile (1332-1340). La répudiation de sa femme légitime et son mariage officiel avec sa maîtresse causèrent sa perte, et les deux femmes du basileus défunt, qui s’appuyaient chacune sur l’une des deux factions rivales du pays, se disputèrent le trône (1340-41). L’usurpateur Michel, qui s’en saisit, ne le garda qu’une semaine. Ces querelles intestines qui désolèrent l’empire furent aggravées par des maux extérieurs : la peste noire en septembre 1347 et une guerre avec Gênes (1349).