autotrophie (suite)
Rôle des autotrophes dans la nature
L’autotrophie, soit par chimiosynthèse, soit par photosynthèse, joue un rôle très important dans la nature. Tout d’abord, on ne peut expliquer la colonisation d’un monde uniquement minéral, à l’origine, par des êtres vivants si ce n’est par des autotrophes. Il semble bien que la paléontologie appuie fortement cette hypothèse ; des Bactéries voisines de celles que nous connaissons maintenant auraient peuplé en premier notre planète, et seulement plus tard seraient apparues des formes de vie plus complexes. Les végétaux verts ont joué un rôle important dans ce peuplement ; à l’époque carbonifère, sous un climat vraisemblablement humide et tiède, des plantes du groupe des Fougères (Filicales) et l’importante famille des Ptéridospermes, actuellement disparue, ont, par leur travail de photosynthèse, fabriqué des quantités énormes de matière organique. Ainsi se sont développés des Fougères arborescentes, des grands arbres, et nous retrouvons actuellement les traces de ce vaste développement dans les gisements houillers, une transformation bactérienne de la matière organique ayant ultérieurement ramené la substance organique à la forme minérale. Des végétaux autotrophes (Algues microscopiques) participent également, pro parte, à la constitution des réserves pétrolifères, les carbures d’hydrogène qui les constituent dérivant, comme le charbon, de substances organiques.
Actuellement, les êtres autotrophes et tout particulièrement les plantes vertes jouent un rôle très important à la surface de la terre ; en effet, la fixation du carbone minéral, dans des combinaisons organiques constituant la matière vivante, est possible grâce à l’apport d’énergie libérée par diverses réactions ou apportée par les rayons lumineux. Les plantes vertes, très nombreuses, se révèlent être ainsi un élément primordial de la fixation d’énergie apportée de l’extérieur à la terre. Par leur intermédiaire, la quantité d’énergie disponible à la surface du globe s’accroît. Les plantes vertes, surtout, fournissent une masse importante et irremplaçable de nourriture dont dépendent les autres végétaux et tout le monde animal (l’homme y compris). Les glucides (amidon surtout) et certains protides sont ainsi apportés directement par la photosynthèse. La nourriture d’origine animale — lait, beurre, viande, œuf — n’a pu se former dans le corps des animaux que parce que ceux-ci ont eux-mêmes été alimentés par des végétaux.
Le carbone fixé dans les molécules organiques grâce à l’énergie lumineuse peut passer par plusieurs êtres vivants avant d’être rejeté dans l’atmosphère. La respiration permet ainsi aux êtres vivants de récupérer et d’utiliser une partie de l’énergie lumineuse fixée par les plantes vertes ; il est certain que, sans plantes vertes, le règne animal n’aurait eu aucune chance d’exister et ne pourrait se maintenir à la surface de la terre.
L’existence des végétaux chlorophylliens conditionne donc impérativement notre propre existence, et, grâce à l’intermédiaire de ces derniers, nous pouvons même dire que nous sommes alimentés par le soleil, qui apporte à la surface de la terre une énergie indispensable, mais que nous, êtres hétérotrophes, ne pouvons utiliser directement.
J.-M. T. et F. T.