Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

autotrophie (suite)

Rôle des autotrophes dans la nature

L’autotrophie, soit par chimiosynthèse, soit par photosynthèse, joue un rôle très important dans la nature. Tout d’abord, on ne peut expliquer la colonisation d’un monde uniquement minéral, à l’origine, par des êtres vivants si ce n’est par des autotrophes. Il semble bien que la paléontologie appuie fortement cette hypothèse ; des Bactéries voisines de celles que nous connaissons maintenant auraient peuplé en premier notre planète, et seulement plus tard seraient apparues des formes de vie plus complexes. Les végétaux verts ont joué un rôle important dans ce peuplement ; à l’époque carbonifère, sous un climat vraisemblablement humide et tiède, des plantes du groupe des Fougères (Filicales) et l’importante famille des Ptéridospermes, actuellement disparue, ont, par leur travail de photosynthèse, fabriqué des quantités énormes de matière organique. Ainsi se sont développés des Fougères arborescentes, des grands arbres, et nous retrouvons actuellement les traces de ce vaste développement dans les gisements houillers, une transformation bactérienne de la matière organique ayant ultérieurement ramené la substance organique à la forme minérale. Des végétaux autotrophes (Algues microscopiques) participent également, pro parte, à la constitution des réserves pétrolifères, les carbures d’hydrogène qui les constituent dérivant, comme le charbon, de substances organiques.

Actuellement, les êtres autotrophes et tout particulièrement les plantes vertes jouent un rôle très important à la surface de la terre ; en effet, la fixation du carbone minéral, dans des combinaisons organiques constituant la matière vivante, est possible grâce à l’apport d’énergie libérée par diverses réactions ou apportée par les rayons lumineux. Les plantes vertes, très nombreuses, se révèlent être ainsi un élément primordial de la fixation d’énergie apportée de l’extérieur à la terre. Par leur intermédiaire, la quantité d’énergie disponible à la surface du globe s’accroît. Les plantes vertes, surtout, fournissent une masse importante et irremplaçable de nourriture dont dépendent les autres végétaux et tout le monde animal (l’homme y compris). Les glucides (amidon surtout) et certains protides sont ainsi apportés directement par la photosynthèse. La nourriture d’origine animale — lait, beurre, viande, œuf — n’a pu se former dans le corps des animaux que parce que ceux-ci ont eux-mêmes été alimentés par des végétaux.

Le carbone fixé dans les molécules organiques grâce à l’énergie lumineuse peut passer par plusieurs êtres vivants avant d’être rejeté dans l’atmosphère. La respiration permet ainsi aux êtres vivants de récupérer et d’utiliser une partie de l’énergie lumineuse fixée par les plantes vertes ; il est certain que, sans plantes vertes, le règne animal n’aurait eu aucune chance d’exister et ne pourrait se maintenir à la surface de la terre.

L’existence des végétaux chlorophylliens conditionne donc impérativement notre propre existence, et, grâce à l’intermédiaire de ces derniers, nous pouvons même dire que nous sommes alimentés par le soleil, qui apporte à la surface de la terre une énergie indispensable, mais que nous, êtres hétérotrophes, ne pouvons utiliser directement.

J.-M. T. et F. T.

Autriche

En allem. Österreich, État de l’Europe centrale ; 84 000 km2 ; 7 520 000 hab. (Autrichiens). Capit. Vienne. Langue : allemand.


Géographie

L’Autriche est un carrefour physique et humain. Chaîne tertiaire (Alpes), massif ancien (forêt de Bohême, Mühlviertel, Waldviertel), bassin d’effondrement (bassin de Vienne) se donnent rendez-vous sur les bords du Danube. Les trois grandes civilisations (germanique, latine, slave) qui ont déterminé l’histoire de l’Europe s’y rencontrent aussi. Il faudrait y ajouter le contact avec le monde magyar, qui a profondément marqué l’histoire et la culture autrichiennes.

Réduite dans un cadre étroit, après le démembrement de l’empire des Habsbourg en 1919, l’Autriche fut conduite à s’interroger sur sa réalité, son avenir. Existe-t-il une nation autrichienne ? L’Anschluss de 1938 semblait démontrer que l’indépendance n’était point possible en dehors de la nation allemande. La Seconde Guerre mondiale provoque l’occupation quadripartite. De nouveaux problèmes surgirent : la confiscation par l’U. R. S. S. des biens dits « allemands » ; la proximité de pays socialistes aux régimes politiques et économiques différents. Le traité de 1955 mettant fin à l’occupation soviétique fit entrer l’Autriche dans une nouvelle ère, celle de la neutralité. Sa situation géographique remarquable la destine à être une terre de rencontre entre l’Europe occidentale, orientale et méditerranéenne. Le retour à la stabilité politique avec un régime démocratique a permis à l’Autriche, État résiduel d’un empire mondial, de connaître une période de prospérité inconnue dans le passé. Certes, elle fait figure de petit pays, mais ses 2 600 km de frontières, avec sept pays, soulignent sa situation géographique centrale au cœur de l’Europe.


Les milieux naturels


Une nature variée

Les Alpes occupent 70 p. 100 de la superficie du pays (59 p. 100 pour la Suisse). Mais l’Autriche est largement ouverte par le Danube, qui coule, sur 350 km, le long du massif ancien de Bohême, dont les masses plus lourdes et surbaissées, couvertes de forêts, sont moins pittoresques que les Alpes. À l’est, le domaine montagnard est interrompu par le bassin de Vienne.

• L’Autriche alpine. La disposition des grandes unités géologiques en zones parallèles est perturbée par les vallées qui entaillent les masses cristallines et calcaires, quadrillant le relief et délimitant un certain nombre d’unités. Les massifs cristallins centraux forment l’axe principal, de direction O.-E. Le massif de l’Ötztal, les Hohe Tauern, les Niedere Tauern, les Alpes de Carinthie et de Styrie constituent des masses cristallines, à l’orogenèse complexe.