Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

toxicose

Affection très grave, particulière chez le nourrisson, due à des causes multiples et caractérisée par l’importance des troubles digestifs et de la déshydratation.



Signes cliniques

La toxicose, encore appelée état ou syndrome toxique du nourrisson, ou choléra infantile, s’installe toujours de façon brutale, en quelques heures, tantôt de façon inopinée, tantôt au décours d’une maladie qui paraissait banale. Le tableau clinique réalisé est d’emblée impressionnant. Il associe des signes de déshydratation, un collapsus (abattement), des anomalies de la température, des troubles digestifs, des signes nerveux et quelquefois des troubles hémorragiques. L’aspect du nourrisson est tout à fait particulier : prostré, adynamique, somnolent, il présente un faciès anxieux, avec des yeux fixes et enfoncés dans les orbites. La respiration est rapide, superficielle, la langue est sèche. La peau, pincée entre deux doigts, garde les plis et l’empreinte des langes. La température est le plus souvent élevée à 40-41 °C, plus rarement au contraire très basse, et alors de beaucoup plus mauvais pronostic. Le pouls est rapide, petit ; la courbe de poids s’effondre, avec une chute de 200 à 300 g en quelques heures. Il s’ajoute une diarrhée liquide excessivement abondante, avec des vomissements, des convulsions et parfois des manifestations hémorragiques diverses.


Circonstances d’apparition

Les causes de la toxicose sont multiples et imbriquées. Trois facteurs sont généralement retrouvés.

• Le terrain. Il s’agit toujours d’enfants soumis à l’allaitement artificiel, apparemment en pleine santé, mais cependant trop gros, soufflés et sujets aux troubles digestifs ou aux accidents allergiques.

• L’erreur diététique. C’est souvent une mise au jeûne, théoriquement justifiée par quelques vomissements, ou un peu de diarrhée, mais non compensée par des apports d’eau suffisants.

• Un élément déclenchant. Le plus fréquent reste l’infection, tantôt digestive, tantôt générale (infection oto-rhino-laryngologique, méningée ou urinaire). Dans bien des cas, cependant, la cause infectieuse est absente ou disproportionnée avec la gravité de la toxicose, qui est alors due à des facteurs climatiques (coup de chaleur, voyage en voiture, etc.) ou à une allergie digestive (aliment avarié).


Traitement

Le traitement de la toxicose est une urgence médicale. Il consiste, avant tout autre geste, à corriger les troubles hydroélectriques responsables du syndrome par une perfusion intraveineuse de liquide dont la composition est déterminée par l’étude de l’ionogramme (v. ion), et ensuite à traiter la cause déclenchante. Ce traitement a grandement bénéficié des méthodes modernes de réanimation et assure une guérison dans tous les cas où la toxicose a pu être traitée à temps.

Trop tardivement traitée, la toxicose arrive en effet rapidement au stade irréversible où les désordres provoqués laissent d’importantes séquelles (neurologiques ou rénales) ou aboutissent à la mort.

Ph. C.

 E. Eliachar et R. Tassy, Toxicose du nourrisson (Éd. Heures de France, 1959).

trachée

Conduit fibrocartilagineux qui fait communiquer le larynx avec les bronches et permet le passage de l’air lors de l’inspiration et de l’expiration.



Anatomie

La trachée fait suite au larynx dans sa portion cervicale et se termine dans le thorax en donnant deux branches de division : les bronches. Sa longueur totale est de 12 cm chez l’homme et de 11 cm chez la femme. Elle est constituée de 16 à 20 anneaux cartilagineux incomplets dont la partie postérieure est obturée par une lame fibro-élastique, ou lame transverse, continue sur toute la hauteur du conduit. Les intervalles entre les anneaux sont comblés par des ligaments interannulaires. Un muscle trachéal est annexé à la face postérieure de la trachée en avant de la lame transverse. Une tunique muqueuse double la paroi interne trachéale. La vascularisation artérielle est assurée par les artères thyroïdiennes, mammaires internes et bronchiques.

La trachée est essentiellement en rapport avec le corps thyroïde* dans sa portion cervicale. Dans sa partie thoracique, elle répond à la bifurcation de l’artère pulmonaire, à la crosse de l’aorte, aux troncs brachio-céphaliques artériels et veineux et à la carotide primitive gauche.

La face postérieure de la trachée est en rapport avec l’œsophage, décalé sur la gauche par rapport à l’axe trachéal.


Embryologie

Le développement de l’arbre trachéo-bronchique ne peut être dissocié de celui de l’œsophage. Ces deux éléments proviennent de la portion céphalique de l’intestin primitif. La première ébauche du système respiratoire est formée par une prolifération cellulaire en forme de crête médiane à la surface extérieure de l’intestin primitif. La séparation des appareils digestif et respiratoire apparaît lorsque l’embryon mesure entre 3,3 mm et 7,5 mm.

Elle est en rapport avec une prolifération cellulaire saillant à l’intérieur de l’intestin primitif qui, en se rapprochant, constitue un septum central divisant la lumière de l’intestin antérieur en deux canaux accolés en canon de fusil : le canal postérieur devient l’œsophage, le canal antérieur devient la trachée, à la face ventrale de laquelle apparaissent les éminences pulmonaires qui formeront les poumons.


Physiologie

La trachée est tapissée d’une muqueuse de type respiratoire munie de cils dont les mouvements permettent le transport des particules ou des amas de sécrétion et favorisent leur expulsion. Ces cils sont constamment humidifiés par l’action de cellules sécrétant du mucus qui favorise leur action.

Les fibres musculaires annexées aux anneaux cartilagineux permettent des mouvements d’oscillation et de contraction et interviennent lors de la toux.


Examen de la trachée

La radiographie et surtout la tomographie selon des incidences spéciales permettent l’étude de la trachée dont la lumière est bien visible. L’opacification par produits de contraste iodés, ou trachéographie, visualise les parois trachéales et permet d’apprécier leur calibre et leur régularité. La trachéoscopie n’est que le temps initial de la bronchoscopie, réalisée à l’aide d’un bronchoscope. Cette technique endoscopique donne une vision directe de la muqueuse trachéale, permet la biopsie et l’ablation de corps étrangers.