Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Tosa (école des) (suite)

Ses successeurs, parmi lesquels son fils Mitsunari (1646-1710), continueront de traiter les fleurs et les oiseaux de cette manière charmante, mais ils ne manqueront pas de tomber dans un certain formalisme académique. On ne peut découvrir dans leur style que des réminiscences affaiblies des beautés du passé. Néanmoins, ils auront le mérite, en traitant des sujets tirés de l’histoire et de la littérature japonaises, de garder vivante la gloire d’autrefois.

M. M.

 Akiyama Terukazu, la Peinture japonaise (Skira, Genève, 1962). / Catalogue de l’exposition Trésors de la peinture japonaise du xiie s. au xviie siècle au musée du Louvre (Éd. des Musées nationaux, 1966).

Toscane

En ital. Toscana, région de l’Italie centrale.



La géographie

La Toscane (23 000 km2) est limitée par la Ligurie et l’Émilie-Romagne au nord, les Marches et l’Ombrie à l’est, le Latium au sud et par sa façade tyrrhénienne à l’ouest. Forte de 3,5 millions d’habitants répartis en neuf provinces (Arezzo, Florence, Grosseto, Livourne, Lucques, Massa et Carrare, Pise, Pistoia, Sienne), elle combine les activités agricoles, industrielles et touristiques. La nature toscane est très variée. Au nord et à l’est, elle comprend un élément de l’Apennin septentrional gréso-marneux. D’anciennes dépressions lacustres ouvrent de larges vallées dans cette montagne, tels la Lunigiana (fleuve Magra), la Garfagnana (Serchio), le Mugello (Sieve), le Casentino (haute vallée de l’Arno). Vers l’ouest s’étendent les reliefs quelquefois dénommés « Anti-Apennins ». Au nord, près de la côte, les Alpes Apuanes dressent leurs formes calcaires abruptes (monte Pisanino, 1 945 m). Au sud s’étendent les collines de la zone du Chianti et celles des monts Métallifères, formés de terrains marneux, coupés de blocs calcaires ou volcaniques (monte Amiata, 1 738 m). Le paysage de plaine est donc l’exception (8,5 p. 100 de la superficie). À l’intérieur, seule est importante la plaine de l’Arno, suivie par celle de val di Chiana (Arezzo). Sur la mer, une côte basse coupée d’éperons rocheux limite d’étroites plaines : la Versilia au pied des Alpes Apuanes, la Maremme toscane au sud de l’embouchure de l’Arno. La Toscane se prolonge enfin par un archipel avec des îles granitiques (Elbe, Giglio) ou volcaniques (Capraia) ; certaines de ces îles ont été rattachées à la côte par des cordons littoraux, tel le monte Argentario. Sur ce relief règne un climat méditerranéen lumineux, permettant une végétation caractéristique (olivier, cyprès), mais dont les irrégularités peuvent être catastrophiques (inondations de l’Arno).

Les possibilités économiques sont multiples. Cependant, l’accroissement modéré de la population, la tradition des migrations saisonnières, l’intense exode rural, le rassemblement des habitants dans le triangle Massa-Florence-Livourne sont les indices d’une situation économique nuancée, très au-dessous de la prospérité médiévale ou de celle de la Renaissance.

La vie rurale conserve une grande importance (14,1 p. 100 de la population active) malgré l’abolition du métayage, qui a ébranlé une société rurale originale, reposant sur la moyenne propriété (le podere) ; seules les régions bonifiées de la Maremme font exception avec l’extension de la grande propriété. La culture mixte l’emporte avec l’association blé-vigne-olivier. Mais des secteurs d’agriculture spécialisée existent : le vignoble du Chianti, les cultures maraîchères de la basse vallée de l’Arno, les pépinières de Pescia et de Viareggio, les cultures florales de Pescia.

Cette image agreste de la Toscane fait presque oublier l’industrie, qui occupe pourtant 49 p. 100 de la population active. Il y a des richesses minérales : le minerai de fer de l’île d’Elbe, les pyrites des monts Métallifères, les marbres de Carrare. Les possibilités énergétiques sont moyennes avec un peu d’hydroélectricité, un gisement de lignite, l’énergie géothermique de Larderello. Un premier noyau industriel est formé par Florence et Prato : à Florence, outre un artisanat vivace, on trouve des industries mécaniques (Nuovo Pignone) ; Prato est spécialisée dans le travail de la laine à partir des chiffons de récupération. De Florence à la mer, de petits foyers s’égrènent, comme Empoli (verre soufflé et confection), Santa Croce sull’Arno (tannerie), Castelfranco di Sotto, Fucecchio et Monsummano Terme (chaussures), Pontedera (fabrique de scooters), Cascina (meubles)... Le littoral, en plus des carrières de marbre à Carrare, possède des centres industriels notables, comme Pise (industrie du verre), Livourne (céramique industrielle, raffinerie, constructions mécaniques), Rosignano Marittimo (chimie), Piombino (métallurgie). Ailleurs, dans la région, l’industrie n’est plus que ponctuelle : papeteries aux environs de Lucques, meubles de Poggibonsi, chapellerie de Montevarchi. Il manque cependant des industries de pointe.

La vie économique est complétée par les activités tertiaires. Voie de passage essentielle entre la plaine padane et Rome, dotée d’une large façade littorale, la région a un commerce actif. Le tourisme joue ici un rôle fondamental. Plus que le thermalisme (Montecatini Terme) ou la résidence estivale d’altitude (Vallombrosa), c’est le tourisme d’été de court séjour qui prédomine. Toute la côte se consacre au tourisme balnéaire, notamment en Versilia, autour de Viareggio. Le tourisme culturel attire des centaines de milliers de visiteurs dans des sites renommés, tels que les musées de Florence, la Tour penchée de Pise, la cité médiévale de Sienne, les vestiges étrusques de la Maremme, etc. Les points d’appui de l’organisation économique sont les villes distribuées en un dense réseau urbain. Au-dessus des bourgs, les chefs-lieux de province forment un niveau intermédiaire : Massa (63 000 hab.), couplée avec Carrare (68 000 hab.), Lucques (90 000 hab.), qui doit laisser une partie de son influence à Viareggio (55 000 hab.), Pistoia (93 000 hab.), Pise (104 000 hab.), Livourne (174 000 hab.), Arezzo (87 000 hab.), Sienne (66 000 hab.), Grosseto (63 000 hab.). Flanquée de Prato (144 000 hab.), Florence (462 000 hab.) commande à la région par ses services, ses magasins de luxe, son journal la Nazione, ses richesses touristiques. Elle est la synthèse de cette région aux paysages harmonieux.

E. D.