Timor (suite)
L’administration hollandaise veilla surtout à s’appuyer sur les rājā locaux et fit assez peu pour la promotion de la région (il n’y avait que 154 écoles primaires et 3 écoles secondaires en 1942, pour une population de 700 000 habitants environ). En dépit de leur isolement, les jeunes Timorais participèrent pourtant au mouvement de renaissance nationale qui anima l’Indonésie pendant toute la première moitié du xxe s., le contact avec les idées de progrès étant surtout maintenu par l’intermédiaire des missionnaires, en majorité protestants.
Une cellule du parti communiste fut créée en 1925, mais n’eut guère d’influence, car son fondateur, Christian Pandie, fut déporté peu après. Beaucoup plus importante, l’Association timoraise (Timorsch Verbond), créée à Macassar dès 1922, mena sous la direction de J. W. Amalo plusieurs actions couronnées de succès contre l’arbitraire de l’administration. En 1933, les jeunes Timorais qui avaient eu la chance de poursuivre leurs études à Java formèrent un groupement politique, de tendance fortement nationaliste (Timorsche Jongeren).
En dépit d’une assez forte résistance de la part de contingents australiens, les Japonais débarquèrent à Timor le 19 février 1942 ; toute tentative d’émancipation fut sévèrement réprimée et quelques maquis se formèrent dans les montagnes. Les Alliés reprirent pied en septembre 1945 à Kupang, et, l’année suivante, deux délégués de Timor (dont le rājā d’Amarasi) se rendirent à Malino (près de Macassar), où les Hollandais cherchaient à réunir les représentants d’un État fantoche d’« Indonésie orientale ».
Depuis l’indépendance de l’Indonésie, quelques efforts ont été faits pour développer l’élevage des bovins, qui constitue la principale source d’exportation du Timor indonésien. D’autre part, une université a été créée à Kupang.
En 1975-76, à la faveur du changement de régime portugais, l’Indonésie a pris le contrôle effectif de l’ensemble de l’île.
D. L.
➙ Indonésie.
B. A. G. Vroklage, Ethnographie der Belu in Zentral-Timor (Leyde, 1952 ; 3 vol.). / F. J. Ormeling, The Timor Problem (Groningue et Djakarta, 1956). / Bei Gua, itinéraire des ancêtres. Mythes des Bunaq de Timor, éd. par L. Berthe (C. N. R. S., 1972).