Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

timbre-poste (suite)

• La taille-douce, procédé le plus récent, est devenu le plus courant. Le principe en est le suivant : l’encre est déposée sur le cylindre, puis la surface est immédiatement essuyée, de sorte qu’elle ne subsiste que dans les creux gravés. C’est l’encre déposée dans les creux qui est transférée sur le papier. Introduit par bobines de 2 500 m, ce dernier doit être traité pour éviter des déformations de texture et d’hygrométrie ; les réglages d’encrage sont délicats, des contrôles électroniques sont nécessaires ; l’utilisation du trichloréthylène pour le nettoyage implique des installations spéciales ; les opérations de séchage, de découpage et de perforation ajoutent à la complexité du processus.

Le timbre-poste peut être monochrome ; c’est le cas le plus simple. Il existe aussi des rotatives à trois couleurs, chacun des trois rouleaux encreurs que comporte le cylindre imprimant sur la partie du papier qui correspond à sa couleur ; il y a donc juxtaposition des couleurs. L’impression des timbres-poste de la série artistique utilise six couleurs afin d’obtenir les coloris les plus proches des tableaux originaux. La rotative se compose de deux groupes imprimant chacun trois couleurs. Un groupe agit par report, le second étant constitué par une « trois couleurs » classique. Le timbre définitif est obtenu après passage dans les deux groupes.

M. D.

➙ Poste.

 R. Pouget, la Fabrication des timbres-poste français (Impr. nat., 1947 ; nouv. éd., 1955). / Le Timbre-poste (la Documentation fr., 1954). / L. Berthelot, Connaître la philatélie (Baillière, 1958). / A. Aron, les Secrets de la philatélie (Calmann-Lévy, 1959). / G. Schenk, Sie war dabei (Güterslohn, 1959 ; trad. fr. Histoire du timbre-poste, Plon, 1959). / R. P. Audras, les Timbres (Stock, 1971). / R. Valuet, le Timbre-poste (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971). / J. A. Mackay, The World of Classic Stamps, 1840-1870 (New York, 1972 ; trad. fr. l’Univers des timbres, la période classique, 1840-1870, Bibl. des arts, 1972).

Timochenko (Semen Konstantinovitch)

Maréchal soviétique (Fourmanka, Bessarabie, 1895 - Moscou 1970).


D’origine paysanne, incorporé à vingt ans dans l’armée russe, il est sous-officier de cavalerie lors de la révolution de 1917. Passé dans l’armée rouge dès 1918, il adhère au parti communiste en 1919, commande un régiment de cavalerie et coopère avec Staline à la défense de Tsaritsyne (auj. Volgograd). Il est ensuite engagé contre les blancs en Crimée et au Kouban, puis est mis à la tête d’une division de la Ire armée de cavalerie, commandée par Boudennyï et prend part à la guerre polono-soviétique. Admis à l’académie Frounzé en 1921, il y complète sa formation grâce à l’amitié de son professeur, Andogski, ancien officier de l’armée tsariste, et reçoit en 1925 le commandement d’un corps de cavalerie.

Le crâne rasé, les pommettes saillantes, Timochenko, habile et rusé, est un gros travailleur et jouit d’une très grande confiance de la classe politique soviétique et en particulier de Staline. De 1933 à 1937, il commande successivement les régions militaires de Kiev et du Caucase, puis un corps d’armée en Extrême-Orient (1938).

La brutale épuration de l’armée rouge par Staline va désormais pousser Timochenko vers des postes beaucoup plus en vue. Après l’accord germano-soviétique de 1939, il dirige en septembre l’occupation de la Pologne orientale. Commandant ensuite un groupe d’armées (ou front) contre les Finlandais, il est promu maréchal au début de mai 1940 et succède à Vorochilov comme commissaire du peuple à la Défense, poste dans lequel il s’efforce de reconstituer l’encadrement de l’armée rouge, bouleversé par les purges politiques de Staline.

Lors de l’attaque allemande de 1941, Timochenko commande les armées du centre (front ouest), opposées à F. von Bock. Bousculé en Russie Blanche, il arrête les Allemands en août autour de Smolensk, où il lance de violentes contre-attaques, notamment à Roslavl et à Elnia, mais ne peut empêcher la victoire allemande de Briansk (octobre). Au moment de la bataille de Moscou, Timochenko, à la tête du front du sud-ouest, remporte une belle victoire en reprenant Rostov le 29 novembre. En janvier 1942, par un froid voisin de – 40 °C, il lance ses troupes à l’attaque d’Izioum sur le Donetz, dans l’espoir de reprendre Kharkov, et progresse d’une centaine de kilomètres. Pour exploiter ce succès, le bouillant Timochenko, à qui Khrouchtchev est adjoint comme commissaire politique du front sud-ouest, lance le 12 mai 1942 avec 40 divisions une violente attaque au nord (Voltchansk) et au sud (poche d’Izioum) de Kharkov. Après un brillant succès (12-17 mai), il doit se replier en deçà de sa base de départ. En juillet-août, c’est encore lui qui reçoit le choc de l’offensive allemande d’été, déclenchée le 28 juin : il doit faire retraiter en hâte ses troupes vers Stalingrad et vers le Caucase et réussit à éviter l’encerclement (v. Stalingrad [bataille de]).

Timochenko jouera un rôle beaucoup plus effacé dans la seconde partie de la campagne, où, après avoir été chargé de mission auprès de Staline à la Stavka, il assurera de 1943 à 1945 la coordination de l’action des 2e (Malinovski) et 3e (Tolboukhine) fronts d’Ukraine, qui entreront en Roumanie et en Hongrie. Après la guerre, Timochenko est envoyé auprès de Mao Zedong (Mao Tsö-tong) pour organiser l’armée chinoise, mais est rappelé en 1947 après un différend avec le maréchal Zhu De (Tchou Tö*). Nommé commandant de la région militaire de Minsk de 1955 à 1960, il terminera sa carrière dans ce poste. Héros de l’Union soviétique, élu en 1962 député du Kazakhstan au Soviet suprême, il présidera jusqu’à sa mort le Comité des vétérans de l’U. R. S. S., unique association des anciens combattants soviétiques.

L. A.

Timor

Île de l’Insulinde (34 000 km2), longtemps partagée entre l’Indonésie et le Portugal.


La partie occidentale (19 000 km2) est indonésienne (capit. Kupang), la partie orientale ainsi que l’enclave d’Ocussi-Ambeno (15 000 km2 au total) et les îles Kambing (appelées aussi Atauro) et Jaco ont fait partie de l’Empire colonial portugais (capit. Dili). L’ensemble a environ 1,2 million d’habitants.