Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

automobile (suite)

En 1965, la Société des Automobiles Peugeot se transforme en holding qui, sous le nom de Peugeot S. A., contrôle désormais l’ensemble des sociétés du groupe. Les actifs industriels et commerciaux de la Société des Automobiles Peugeot et de la société Indénor ont été regroupés pour former la Société industrielle et commerciale des Automobiles Peugeot, dont l’activité première est la production et la vente d’automobiles et de pièces détachées. Dans ses usines de Sochaux-Montbéliard, de Bart, de Mulhouse, de Vesoul, de Lille et de Saint-Etienne, la société emploie 24 500 personnes. En janvier 1975, le principe d’une fusion entre Peugeot S. A. et Citroën S. A. est acquis par le vote d’une assemblée extraordinaire. En octobre 1976, la fusion se trouve définitivement réalisée.


P. S. A. Peugeot-Citroën,

premier groupe industriel français privé, créé en 1976 par la fusion de deux des trois principaux constructeurs automobiles en France : Citroën S. A. et Peugeot S. A. Le holding P. S. A. Peugeot-Citroën contrôle l’ensemble des sociétés industrielles financières et les services du groupe, dont les deux piliers sont la Société des Automobiles Peugeot et la Société des Automobiles Citroën, qui conservent chacune leur personnalité industrielle.


Renault

(Régie nationale des usines), société française de constructions automobiles, fondée en 1898 par Louis Renault et organisée sous sa forme actuelle par l’ordonnance du 16 janvier 1945, qui la nationalisait et l’instituait en régie. En octobre 1898, dans un petit atelier aménagé dans la maison de ses parents à Billancourt, Louis Renault (Paris 1877 - id. 1944) construit sa première voiture, qui comprend un châssis à tubes, une boîte à trois vitesses (la troisième formant prise directe), une transmission par arbre et différentiel, et est équipée d’un moteur de Dion-Bouton d’une puissance effective de 1 3/4 ch. Après avoir songé un moment à vendre son idée de boîte de vitesses, il décide, sur les conseils de son frère Marcel (Boulogne-Billancourt 1872 - près de Payré, Vienne, 1903), de poursuivre la fabrication en série de ce véhicule et, en 1899, fait breveter la boîte à prise directe ainsi que le changement de vitesse par baladeurs. Entre-temps, une toute petite usine Renault Frères s’est installée à Billancourt. À partir de mars 1899, la marque connaît une grande notoriété et gagne toutes les courses du moment. Après la mort accidentelle de son frère Marcel, Louis Renault décide d’abandonner la compétition pour agrandir son usine. Pendant la Première Guerre mondiale, il travaille pour l’aviation, fabrique des munitions et construit le char léger Renault, qui accompagne l’infanterie dans toutes les offensives. La paix revenue, la société revient à ses fabrications traditionnelles et continue d’accroître le potentiel industriel de Boulogne-Billancourt. Elle prospecte constamment de nouveaux domaines, se consacre plus particulièrement au développement du machinisme agricole, et s’attache également à la mise au point de groupes marins et industriels, ainsi qu’à la réalisation de moteurs Diesel pour véhicules lourds. Les usines Renault ayant dû, entre 1940 et 1944, travailler pour les autorités allemandes, Louis Renault fut inculpé à la Libération. Il mourut avant d’avoir pu présenter sa défense et son entreprise fut nationalisée. L’activité de la Régie nationale des usines Renault s’étend des voitures particulières (« 4 CV » lancée dans l’immédiat après-guerre, « Dauphine » sortie en 1956, « R 8 », « R 4 », « R 8 Gordini », « Alpine », « R 16 », « R 12 », « R 10 ») et des camions (construits par la S. A. V. I. E. M., sa filiale) aux tracteurs agricoles, aux matériels ferroviaires et marins, en passant par la fabrication d’aciers spéciaux, de roulements à billes, de peinture. Elle exploite les usines de Billancourt ainsi que celles du Mans, de Flins, de Cléon et de Sandouville ; toutes, sauf celle du Mans, sont situées sur les bords de la Seine, ce qui permet d’utiliser le fleuve pour le transport des véhicules d’une usine à l’autre. La Régie, qui emploie plus de 86 000 salariés, possède plusieurs filiales étrangères, différentes usines de montage, et ses modèles sont fabriqués sous licence à l’étranger. Elle produit près de 39 p. 100 de la production française d’automobiles et se classe aux tout premiers rangs des constructeurs européens.


Toyo Kogyo,

société japonaise de constructions automobiles, fondée en 1920. Elle produit une gamme complète de véhicules utilitaires et commerciaux, comprenant des trois-roues, des fourgonnettes, des camions et des autocars. Son activité s’étend également aux voitures particulières commercialisées sous la marque « Mazda », qui ne représentent qu’un tiers des quelque 300 000 unités produites chaque année. Ses usines, où elle emploie plus de 17 700 ouvriers, sont localisées dans la région d’Hiroshima. Toyo Kogyo se classe au troisième rang des constructeurs japonais.


Toyota Motor Company,

société japonaise de constructions automobiles, fondée à Toyota en 1937. Bien que tard venue dans ce secteur industriel qui groupe déjà plusieurs sociétés importantes, cette entreprise parvient à conquérir une large partie du marché. Peu de temps après sa fondation, elle se classe au premier rang de l’industrie automobile japonaise, contrôlant près de 25 filiales autonomes, spécialisées chacune dans la production des différentes pièces et matériels utilisés dans le secteur automobile : freins, boîtes de vitesses, moteurs, pneumatiques, embrayages et accessoires. Les usines de la Toyota Motor Company, implantées principalement à Toyota et à Yokosuka, produisent des voitures de tourisme commercialisées sous les marques « Crown », « Corona » et « Toyota », et des véhicules industriels (camions, autocars, fourgonnettes et tracteurs).


Volkswagen - Auto-Union,

société allemande de constructions automobiles, fondée à Wolfsburg en 1938 pour la production en grande série d’un modèle de voiture populaire imaginé par Ferdinand Porsche en 1933 : propulsion arrière, 5 places, 100 km/h. Mobilisée par l’effort de guerre allemand au cours de la Seconde Guerre mondiale, elle opère la conversion de son potentiel industriel en faveur de la construction d’engins militaires terrestres et aériens, et notamment d’éléments de fusées à longue portée du type « V1 » et « V2 ». En 1945, le montage de voitures de tourisme reprend, avec un effectif de 6 000 personnes. La production s’élève à 1 785 véhicules ; elle passe à 10 000 en 1946. Les exportations commencent dès 1947 vers les Pays-Bas, avec 1 650 automobiles, et apportent à l’entreprise, qui ne bénéficie pas de l’aide du plan Marshall, les devises nécessaires à ses investissements. En 1948, le contrôle de Volkswagen est confié à un comité de quinze membres représentant, à égalité, le ministère de l’Économie nationale, le ministère des Finances de la République fédérale d’Allemagne, le gouvernement de Basse-Saxe, la direction et le personnel. Dès 1953, la société se hausse au premier rang des constructeurs d’Allemagne fédérale, avec 179 750 voitures de tourisme et 28 400 camions, puis se classe rapidement au premier rang des constructeurs européens et au troisième rang mondial : en 1961, sa production annuelle franchit le cap du million de véhicules. À cette date, Volkswagen se transforme en société anonyme, l’État fédéral cédant au public 60 p. 100 de ses actions. La société, principal actionnaire d’Auto-Union depuis 1963, possède d’une part six usines en Allemagne, à Wolfsburg, à Hanovre, à Kassel, à Brunswick, à Emden et à Ingolstadt, d’autre part quatre usines de production et de montage à l’étranger, Melbourne (Australie), São Bernardo do Campo (Brésil), Uitenhage (Afrique du Sud) et Puebla (Mexique). Elle contrôle six filiales étrangères et détient de nombreuses participations dans des sociétés de constructions mécaniques et automobiles. Volkswagen, qui emploie plus de 168 000 personnes, a le premier rang dans la construction automobile européenne.

J.-P. B.