Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Thon (suite)

Mais ces captures ne semblent pas traduire des migrations toujours régulières ; il semble qu’il y ait, en particulier pour le Thon rouge de l’Atlantique, des individus sédentaires qui restent près des côtes américaines et d’autres qui gagnent les côtes européennes, y croissent pendant deux ou trois saisons, puis font le chemin de retour pour venir se reproduire. Le Thon rouge du Pacifique (Thunnus thynnus orientalis), d’après l’état actuel des recherches, effectuerait une migration d’ensemble des aires de reproduction au sud du Japon vers la Californie, où il se nourrirait avant de revenir vers l’Asie.

R. B.

 E. S. Herald, Living Fishes of the World (Garden City, N. Y., 1961 ; trad. fr. les Poissons vivants du monde, Hachette, 1964). / N. B. Marshall, Life of Fishes (Londres, 1965 ; trad. fr. la Vie des Poissons, Bordas, 1972, 2 vol.).

thorax

Partie supérieure du tronc.


En haut, le thorax est en continuité avec le cou et les membres supérieurs ; en bas, il est séparé de l’abdomen par le diaphragme*. Il a la forme générale d’un tronc de cône aplati d’avant en arrière. Il est constitué par une enveloppe ostéo-musculaire semi-rigide, la cage thoracique, et un contenu viscéral appartenant essentiellement aux appareils respiratoire et circulatoire. La disposition des viscères intrathoraciques permet de décrire une région médiane, le médiastin, et deux régions latérales pleuro-pulmonaires (v. poumon, respiration).


La cage thoracique


Anatomie

Elle est faite d’une armature ostéo-articulaire tapissée de muscles et d’aponévrose.

Le squelette du thorax comporte une partie solide, presque rigide, le rachis dorsal, formé par les douze vertèbres thoraciques (ou dorsales) et les disques intervertébraux correspondants. Le rachis dorsal est légèrement convexe en arrière et cette cyphose dorsale physiologique peut s’accentuer avec le vieillissement. C’est un segment peu mobile de la colonne vertébrale situé entre deux segments de grande mobilité, les rachis cervical et lombaire.

La partie mobile du squelette thoracique est formée par le sternum et les côtes avec leurs cartilages costaux. Le sternum, os plat, est comparable à une épée de gladiateur ; d’où le nom de ses trois parties : en haut, le manubrium, étroitement lié aux deux clavicules ; au milieu, le corps, sur lequel viennent s’articuler de chaque côté les dix premières côtes par l’intermédiaire des cartilages costaux ; en bas, la pointe, ou appendice xiphoïde, qui se trouve placée au milieu des deux muscles grands droits de l’abdomen. Les côtes sont des os aplatis au nombre de douze de chaque côté. Elles sont articulées avec les vertèbres thoraciques, auxquelles les rattachent de solides ligaments. On distingue : les vraies côtes (1re à 7e), directement reliées au sternum par un cartilage costal propre ; les fausses côtes (8e à 10e), qui ne sont solidaires du sternum que par l’intermédiaire du cartilage costal sus-jacent ; les côtes flottantes (11e et 12e), dont l’extrémité antérieure est libre. Leur forme générale est celle d’un ruban décrivant schématiquement trois courbures : une courbure des faces en arc, telle que la face intérieure est concave et l’extérieure convexe ; une courbure des bords en S avec relèvement de l’extrémité postérieure vertébrale et abaissement de l’extrémité antérieure sternale ; une torsion axiale, telle que la face extérieure regarde aussi vers le bas du niveau de l’extrémité postérieure et vers le haut au niveau de l’extrémité antérieure. Ces trois courbures permettent la mobilité et la souplesse nécessaires aux mouvements respiratoires. Les côtes sont inclinées en bas et en avant. Les articulations costo-vertébrales n’autorisent que des variations de cette inclinaison autour d’un axe les traversant. Mais, du fait de leurs courbures complexes, le relèvement des côtes dans une direction plus proche de l’horizontale amène aussi leurs extrémités antérieures en avant et en dehors. Ainsi, le sternum se trouve poussé vers l’avant, et l’arc moyen des côtes projeté latéralement. Ce mouvement d’élévation des côtes entraîne donc une augmentation des diamètres antéropostérieur et transverse de la cage thoracique, qui est mise à profit pour l’inspiration.

Les muscles de la cage thoracique peuvent être distingués en quatre groupes :
— les muscles intercostaux, qui comblent les espaces libres de ce que l’on appelle le gril costal (les côtes) ;
— les muscles annexés au rachis, ou muscles spinaux, occupant les angles costo-vertébraux, qui regardent en arrière ;
— les muscles qui enveloppent le thorax par leurs insertions, mais qui, en fait, commandent surtout le membre supérieur, sur le squelette duquel ils se terminent (ce sont les muscles grand et petit pectoral, grand dentelé, grand dorsal) ;
— le diaphragme, qui sépare le thorax de l’abdomen et qui est le principal muscle inspiratoire (v. diaphragme et respiration).

À l’opposé de la base inférieure, qui est fermée par le diaphragme, la base supérieure du tronc de cône thoracique est étroite (8 cm de diamètre environ), laissant libre passage à la trachée, à l’œsophage, aux vaisseaux allant au cou ou aux membres supérieurs ainsi qu’à quelques nerfs du système neurovégétatif et aux nerfs phréniques (nerfs moteurs du diaphragme).


Examen clinique

L’exploration clinique et paraclinique de la cage thoracique est inséparable de celle des organes qu’elle contient et donc, essentiellement, des fonctions respiratoire et circulatoire. Le thorax est exploré cliniquement par la vue, le palper et l’ouïe (percussion, auscultation), radiologiquement sous différentes incidences et aux deux temps de la respiration (avec utilisation de la tomographie), et physiologiquement par l’exploration fonctionnelle pulmonaire. Parmi les paramètres étudiés au cours de cet examen, l’un concerne la souplesse de la cage thoracique indépendamment de toute propriété du poumon ; c’est la compliance thoracique isolée. Toute modification de volume de la cage thoracique en plus ou en moins à partir de la position de repos entraîne l’apparition, dans le thorax, d’une pression positive ou négative par rapport à la pression atmosphérique. C’est le rapport relativement constant entre ces variations de volume et ces variations de pression qui constitue la compliance.