Thallophytes (suite)
Les Algues sont les Thallophytes autotrophes, les Champignons les Thallophytes hétérotrophes, les Lichens la symbiose des deux. La présence ou l’absence de chlorophylle, qui permet de séparer les autotrophes des hétérotrophes, impose, certes, des caractères communs : les Algues ne peuvent vivre qu’à la lumière ; les Champignons exigent des quantités suffisantes de matière organique pour vivre et se développer. De ce fait, les Algues, d’une part, et les Champignons, d’autre part, présentent des caractères propres qui permettent de les reconnaître aisément. Cela n’empêche pas que les Champignons — au moins les plus évolués — sont incontestablement des végétaux ; on peut raisonnablement supposer que certains groupes dérivent d’Algues par perte des pigments. On peut rapprocher ainsi les Algues brunes des Champignons Phycomycètes, bien que ces derniers soient toujours siphonés, alors que c’est l’exception chez les « Chromophycées ». On a également tenté de rapprocher les Algues rouges et les Champignons supérieurs (Ascomycètes et Basidiomycètes) ; on trouve dans les deux cas, et c’est un des principaux arguments avancés pour appuyer cette hypothèse, que le cycle général de la plante comporte des phases supplémentaires, sans liaison directe avec les remaniements génétiques, mais indispensables pour que le cycle se déroule complètement. Beaucoup de mycologues n’acceptent pas cette hypothèse, mais on peut se demander si ce n’est pas à la suite d’un a priori exigeant de séparer définitivement et sans appel les Algues et les Champignons.
Une classification phylétique est bonne ; lorsqu’on ne peut pas l’établir rigoureusement, elle doit, cependant, permettre des comparaisons fructueuses, même si l’on ne doit pas prendre ses catégories comme des valeurs absolues. À ce titre, le regroupement en Thallophytes est aussi utile que, par exemple, le regroupement en végétaux.
M. D.