Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Texas (suite)

La population de Dallas proprement dite s’élève à 844 400 habitants ; l’aire métropolitaine, qui englobe une couronne de satellites (Irving [97 000 hab.], Garland [81 000 hab.]), atteint le million et demi. Le phénomène habituel de ségrégation socioethnique s’observe à Dallas ; 84 p. 100 des Noirs habitent la « cité centrale », contre seulement 47 p. 100 des Blancs. Les projets de restauration du centre risquent d’accentuer les problèmes raciaux en aggravant les différences dans les conditions de logement.

De même, à Fort Worth, presque tous les Noirs sont rassemblés dans la ville même, mais ils n’y constituent que le cinquième de la population : 80 000 sur 420 000 habitants. L’aire métropolitaine comprend, outre Fort Worth, des villes moyennes (comme Arlington [90 000 hab.]) et petites (comme Grand Prairie [51 000 hab.]), qui totalisent environ 350 000 habitants.

Malgré leur rivalité, Dallas et Fort Worth ont construit un aéroport commun (situé au nord de l’axe qui joint leurs centres et à égale distance de ceux-ci). La première tranche a été achevée en 1973 ; les deux suivantes, qui seront terminées en 1985 et en 2001, doivent donner à cet aéroport une superficie égale à celle de New York, ce qui en fera le plus grand du monde. Un airtrans fonctionne déjà pour le transport intérieur des voyageurs, des bagages et du fret. Cet aéroport se trouve au centre du triangle Dallas-Fort Worth-Denton, aux sommets duquel aboutissent six autoroutes inter États, ce qui fait de cette zone urbaine un carrefour terrestre et aérien de très grande importance.

P. B.

 W. T. Chambers et L. Kennamer, Texans and Their Land (Austin, 1963). / J. F. Hart, The Southeastern United States (New York, 1967). / S. V. Connor, Texas. A History (New York, 1970).

textiles (industries)

L’homme a besoin de se vêtir pour se protéger du froid ou même du chaud : les fibres textiles constituent la solution la plus adéquate à ce problème. Depuis le Néolithique, les hommes savent filer et tisser. Les étoffes ont bien des emplois en dehors de l’habillement : elles servent à construire des tentes, contribuent dans une large mesure à l’ameublement, sont indispensables à la finition de la plupart des véhicules, etc.



Des origines au début du xxe siècle

Jusqu’au début de ce siècle, l’homme n’a eu à sa disposition que des fibres naturelles. Certaines étaient d’origine animale, telles la soie* et la laine*. D’autres étaient fournies par des plantes. Leur liste est plus longue. En Occident, on a surtout utilisé le lin* et le chanvre. Dans les pays chauds, le coton*, aussi bien dans le Nouveau Monde que dans l’Ancien Monde, a satisfait l’essentiel des besoins, mais c’était un produit difficile à préparer, donc cher, dans la mesure où l’opération de l’égrenage était longue. On utilisait aussi des plantes aux fibres plus rudes, comme le jute*, le sisal ou certaines variétés de palmiers.

La fabrication des étoffes est demeurée longtemps une activité artisanale. Elle a, cependant, bénéficié très tôt d’améliorations importantes. Le tissage*, qui implique répétition d’une opération fastidieuse et précise un grand nombre de fois, s’est fait très vite sur des métiers qu’on n’a jamais cessé de perfectionner. La filature* est restée assez primitive ; le rouet, le seul progrès important, ne se généralisa en Occident qu’après la fin du Moyen Âge. L’art de teindre et d’apprêter les tissus supposait des installations importantes : cela a fait des activités textiles les premières à être organisées, dès avant la révolution industrielle, sur le mode des manufactures. Mais, à la fin du Moyen Âge, on voit les métiers abandonner les villes, où la législation est trop tâtillonne, et s’installer dans le plat pays. Seules les activités nouvelles, la fabrication des soieries par exemple, demeurent une affaire urbaine. La situation générale des fabrications d’étoffes du Moyen-Orient, de l’Inde et de la Chine est alors assez semblable.

Dès cette époque, les produits textiles donnent lieu à des échanges importants : les troupeaux de moutons sont nombreux dans les pays faiblement peuplés et qui disposent de vastes espaces de parcours, tels que l’Angleterre et l’Espagne dans l’Europe du Moyen Âge. Le chanvre et le lin sont plus régulièrement répartis, mais les échanges auxquels ils donnent lieu ne sont pas négligeables. Quant aux étoffes, elles constituent l’article le mieux adapté au commerce lointain dans des économies où les transports sont difficiles : il s’agit de produits légers, de conservation aisée et dont la valeur est souvent considérable. Les échanges pour les produits de luxe étaient dès l’Antiquité à l’échelle du monde connu : la route de la soie a fonctionné à l’époque romaine. Au Moyen Âge, les foyers de fabrication de draps de l’Italie du Nord et des Flandres, les centres textiles de l’islam ont des clientèles dispersées de la mer Baltique à la Perse, cependant que les produits de l’Inde et de l’Extrême-Orient arrivent par moments.

L’ouverture de la route maritime de l’Extrême-Orient rapproche encore les marchés : l’Europe se met à importer les cotonnades légères tissées en Inde et les soieries de Chine ; sans les métaux précieux que fournit l’Amérique, le courant d’échange se tarirait vite faute de contrepartie.

La révolution industrielle* se développe d’abord dans les fabrications textiles. Il s’agit d’un domaine où les opérations ne nécessitent pas de grandes consommations d’énergie, mais sont indéfiniment répétitives. Les métiers artisanaux allègent déjà la peine des tisseurs. Ceux de la fin du xviiie s. améliorent encore le tissage, ce qui rend plus sévère le goulet d’étranglement de la filature et conduit là aussi à la mise au point d’un outillage adéquat. Parmi les fibres utilisées jusque-là, celle qui se prête le mieux à l’emploi des nouvelles machines, à condition de travailler dans une atmosphère saturée d’humidité, est le coton. Celui-ci coûte malheureusement fort cher : l’invention par Eli Whitney (1765-1825), en 1793, de la machine à égrener le coton, fait sauter le dernier verrou qui limite l’expansion de l’industrie nouvelle. Celle-ci devient la grande spécialité de l’Angleterre, puis des autres pays de l’Europe du Nord-Ouest et, à peu près au même moment, de la Nouvelle-Angleterre (aux États-Unis). Progressivement, la mécanisation des fabrications s’étend aux autres fibres, la laine, le chanvre et le lin.