Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

testicule (suite)

• Fonction endocrine
Elle se définit par la sécrétion de l’hormone mâle, la testostérone, découverte par A. Butenandt et qui a pour origine les cellules de Leydig, situées entre les tubes séminipares. La testostérone a une triple action : virilisante, anabolisante et spermatogénique. Sa sécrétion est contrôlée de façon permanente par une hormone hypophysaire, l’I. C. S. H. (Interstitial Cell Stimulating Hormone), équivalent masculin de l’hormone lutéinisante de la femme.

Grâce aux centres diencéphaliques, les stimulines hypophysaires (F. S. H. et I. C. S. H.) sont sécrétées selon un rythme permanent, contrairement à ce qui se passe chez la femme, où l’ovaire n’a qu’une activité cyclique.


Maladies du testicule

• Pathologie endocrinienne
Hyperfonctionnements ou hypergonadismes. Ils aboutissent à une production excessive du testostérone. Ils peuvent être primaires (tumeur des cellules de Leydig, se traduisant chez l’enfant par une puberté précoce, chez l’adulte par une tumeur clinique du testicule) ou secondaires, en particulier à des tumeurs du 3e ventricule du cerveau.
Hypofonctionnements ou hypogonadismes. Leur traduction fréquente est une stérilité. On en distingue deux grands groupes :
— les hypogonadismes avec hypersécrétion de stimuline hypophysaire par lésion primitive du testicule, qui peuvent relever d’une anomalie chromosomique (syndrome de Klinefelter, syndrome de Turner), d’une absence de testicule malgré un morphotype masculin (anorchie), d’une dysplasie de la lignée germinale, mais aussi d’une castration, d’affections chirurgicales (torsion testiculaire négligée, abaissement forcé) ou médicales (orchite, quelle qu’en soit l’origine), ou d’une irradiation accidentelle (rayons X) ;
— les hypogonadismes où le testicule est l’objet d’une atteinte fonctionnelle en rapport avec une insuffisance de sécrétion des stimulines hypophysaires due soit à une tumeur intracérébrale, soit à un traumatisme crânien ou à un accident vasculaire cérébral.
Il existe encore certaines anomalies difficiles à classer :
— le retard pubertaire, défini par une puberté non amorcée à treize ans et non réalisée à dix-huit ans ;
— les cryptorchidies, caractérisées par le fait que les testicules se trouvent en permanence en dehors du scrotum et que leur abaissement est impossible ou suivi de réascension immédiate ;
— les immaturations spermatiques, répondant à un arrêt partiel ou total de la spermatogenèse à ses différents stades et qui sont une des causes les plus fréquentes de stérilité masculine.

• Pathologie externe du testicule
Lésions traumatiques du testicule. Les contusions et les ruptures du testicule ne sont pas exceptionnelles après un traumatisme direct appuyé. Elles entraînent un hématome scrotal et une hématocèle qui sont une indication formelle à l’exploration chirurgicale. Si l’importance des dégâts conduit parfois à une orchidectomie (ablation du testicule), le plus souvent l’albuginée peut être suturée autour d’un ou de deux fragments testiculaires bien vascularisés.
Orchites et épididymites. Le testicule peut être seul atteint par voie sanguine, notamment au cours de certaines maladies infectieuses, et tout particulièrement des oreillons ; il s’agit alors d’une orchite, qui peut laisser une altération définitive de la fonction exocrine. Dans la majorité des cas, le testicule n’est touché par l’infection que secondairement, quand une épididymite passée à la suppuration a déterminé après effraction de l’albuginée une destruction du testicule : il y a alors orchi-épididymite.
Une seule erreur de diagnostic tire à conséquence et peut être commise dans les cas aigus : la torsion du cordon spermatique, car elle implique une intervention chirurgicale d’urgence pour éviter la nécrose testiculaire, alors que le traitement de l’orchite ou de l’orchi-épididymite est médical. En cas de doute, l’intervention exploratrice s’impose.
Cancer du testicule. C’est un cancer atteignant l’individu jeune ; il ne représente que 1 p. 100 de l’ensemble des tumeurs malignes du sexe masculin. Les tumeurs dérivées des cellules germinales représentent 97 p. 100 des cancers du testicule. Elles peuvent réaliser par prolifération directe un séminome ou par prolifération selon le potentiel embryogénique de la gonie souche un dysembryome : indifférencié, c’est le carcinome embryonnaire ; différencié, c’est le tératome ou une tumeur gravissime, le choriocarcinome.
L’évolution des cancers du testicule est très lente en apparence, presque latente au début, mais elle se poursuit précocement vers l’atteinte ganglionnaire lombo-aortique et la diffusion par voie sanguine.
Le traitement est l’orchidectomie. En fonction du diagnostic histologique, cette intervention devra être complétée par la radiothérapie en cas de séminome, par le curage cellulo-lymphatique lombo-aortique en cas de dysembryome et enfin par la chimiothérapie en cas de choriocarcinome, dont les pronostics sont très différents. Le pourcentage de survie à cinq ans est en effet de 70 p. 100 pour les séminomes, de 35 à 50 p. 100 pour les dysembryomes.

A. M.

➙ Chromosome / Fécondation / Gamète / Génital / Hormone / Mâle / Mitose et méiose / Reproduction / Sexe / Sexualisation / Sperme.

 P. Rey, les Hormones (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1941 ; 10e éd., 1969). / P. Chauchard, la Vie sexuelle (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1957 ; 6e éd., 1969). / La Fonction endocrine du testicule (Masson, 1957). / La Fonction spermatogénétique du testicule humain (Masson, 1958). / C. Houillon, Introduction à la biologie, t. IV : la Sexualité (Hermann, 1967). / J. Cohen, Initiation à la physiologie sexuelle (Casterman, 1970).

tétanos

Maladie grave du système nerveux, due à une toxine microbienne et caractérisée par des contractures musculaires généralisées et très douloureuses.


Cette maladie est une véritable intoxication du système nerveux par la toxine du bacille de Nicolaier (du nom du bactériologiste allemand Arthur Nicolaier [1862-1945], qui le découvrit en 1884). Le nombre de cas observés en France a diminué depuis le développement de la vaccination, qui est, en France, obligatoire avant la fin de la deuxième année, et avec l’application du sérum antitétanique, mais plusieurs centaines de cas sont encore annuellement déclarés, et cette maladie reste, une fois contractée, la plus meurtrière des toxi-infections.