Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

terrassement (suite)

L’emploi des explosifs se fait par chargement dans les trous de mine forés au préalable ; on procède ensuite à l’amorçage, puis au bourrage. Les dispositifs d’allumage sont réalisés soit au cordeau détonant, avec les dérivations nécessaires pour les mines multiples, soit par fil électrique et amorce électrique. Les mines sont employées comme préalable à l’exécution des terrassements en roches dures et compactes : la résistance du massif au cisaillement (en forme de surface conique vers l’extérieur) doit être un peu inférieure à l’effet développé par la puissance de l’explosif.


Terrassements sous l’eau

En terrain meuble, cette opération est appelée dragage. En terrain rocheux, elle doit être précédée du déroctage.


Dragage par engins terrestres

On utilise la pelle équipée en rétro, la grue à benne preneuse, le dragline et l’excavateur à godets.


Dragage par engins flottants

En pleine eau, on utilise des engins flottants, tant pour l’extraction des déblais que pour leur transport et leur mise en remblai.

• Extraction des déblais. Cette opération constitue le dragage proprement dit, effectué soit avec des engins à godet unique (drague à cuiller, ou dipper dredge, et drague à benne preneuse), soit avec des engins à godets multiples, ou bien encore avec des pompes à déblais (drague suceuse).

La profondeur du dragage peut atteindre 25 m pour les grosses dragues travaillant au point fixe.

• Transport des déblais. Si on les évacue dans l’eau, l’engin de dragage les déverse soit dans des puits à clapets, que la drague, dite « drague porteuse », va vider elle-même au lieu choisi, soit dans des chalands à clapets, remorqués ou automoteurs.

Si les déblais doivent être déposés sur des berges en travaux de remblaiement, on les évacue par benne preneuse, par élévateur, par voie hydraulique ou par courroies : à la benne preneuse, les déblais sont déposés dans des chalands à fond fixe, puis déchargés à quai ou dans des camions ; par élévateur, les déblais sont chargés sur des chalands creux et amenés à un élévateur constitué par un ensemble de deux pontons réunis par un portique avec une chaîne à godets sur une élinde mobile ; par voie hydraulique, les déblais sont refoulés par des pompes dans des conduites d’acier.

• Matériel employé. Il est de plusieurs sortes.
— La drague à cuiller (dipper dredge) est une pelle mécanique montée sur plate-forme tournante, portant une flèche orientable de – 90° à + 90°.
— La drague à benne preneuse est une grue à benne preneuse montée sur un ponton qui travaille avec des chalands ; la benne a une capacité de 1 à 3 m3.
— La drague à godets dérive directement de l’excavateur à godets terrestres. C’est un engin robuste et économique.
— La drague suceuse réalise l’extraction des déblais par l’action érosive d’un violent courant d’eau produit grâce à l’aspiration d’une pompe. Elle comprend une élinde suspendue à un câble de relevage. Certaines dragues suceuses travaillent au point fixe, d’autres en marche. Le tuyau de refoulement débouche sur des chalands ou se prolonge par une conduite flottante aboutissant à terre. C’est un engin capable de travailler en pleine mer avec toute sécurité. Mais, pendant le transport des déblais, cet engin, très coûteux, demeure inactif.
— La drague à désagrégateur (ou cutter) est utilisée lorsqu’il s’agit de rocher en place ou de terrains lourds (marnes compactes, argiles marines avec galets inclus). Elle est constituée par une drague suceuse dont l’extrémité de l’élinde est munie d’un désagrégateur (ou cutter) hélicoïdal ou à pales en acier monté sur un arbre et mis en rotation par un puissant moteur. On arrive ainsi à draguer des terrains très lourds et même des roches tendres, qui sont repris ensuite par drague suceuse.
— Les pompes à déblais sont des pompes rotatives tournant entre 200 et 400 tr/mn, de 100 à 8 000 ch, pouvant aspirer jusqu’à 7,50 m de profondeur. La pompe produit par aspiration un courant d’eau ascendant qui, s’il atteint environ 3 m/s, désagrège le terrain à l’orifice de départ et se charge des déblais en suspension.
— La conduite de refoulement est constituée par un tuyau d’acier de 15 à 90 cm de diamètre soutenu par des flotteurs ; à son arrivée à terre, ce tuyau est soutenu par un échafaudage flottant.

M. D.

➙ Explosif / Explosion / Fondations / Granulat / Mécanique des sols / Pompe / Poudre / Pyrotechnie.

 G. de Joly, C. Laroche, P. H. Wattier et A. G. de Rouville, Travaux maritimes (Baillière et Dunod, 1923-1939 ; 3 vol.). / M. Jacobson, Technique des travaux (Béranger, 1948-1955 ; 3 vol.). / M. Blosset, Théorie et pratique des travaux à la mer (Eyrolles, 1951). / R. Pagni et H. Morel, le Matériel de travaux publics, t. I : Engins de terrassement (Dunod, 1951). / A. Laruelle, Terrassement à l’aide d’engin mécanique (Documentation technique du bâtiment et des travaux publics, 1955). / H. F. Cornick, Dock and Harbour Engineering (Londres, 1958). / P. Galabru, Cours de procédés généraux de construction (École nat. des ponts et chaussées, 1960) ; Traité de procédés généraux de construction (Eyrolles, 1963 ; nouv. éd., 1968-1971, 3 vol.). / A. De F. Quinn, Design and Construction of Ports and Marine Structures (New York, 1961 ; 2e éd., 1972).

Terre

Planète du système solaire habitée par l’Homme.



Généralités

La Terre est la troisième des planètes* du système solaire dans l’ordre des distances moyennes au Soleil*. Parmi les huit premières (la neuvième et dernière découverte, Pluton, échappant à cette classification), elle se range dans le groupe des planètes de petite dimension et de forte densité : Mercure, Vénus, la Terre et Mars ; les suivantes, en effet, sont des corps sensiblement plus volumineux et de densité faible, voisine de celle de l’eau. Contrairement à ce qu’ont rêvé bien des générations, la Terre semble posséder le privilège de fait d’être la seule où existent actuellement une vie hautement développée et une espèce organisée comme l’est l’espèce humaine ; cela résulte simplement de la réunion d’un ensemble de conditions physiques favorables à l’époque où nous vivons. Sur les autres planètes, la vie a disparu, n’est pas apparue ou, plus probablement, se borne à des formes rudimentaires de début ou de fin d’une ère d’évolution continue. En fait, la durée d’une civilisation et même de la présence de races supérieures sur une planète ne doit représenter qu’une très faible tranche de son existence physique. Or, s’il existe des traces d’êtres très primitifs dès le Silurien, il y a plusieurs centaines de millions d’années, l’Homme n’a fait son apparition que voici un million d’années à peine et a végété jusqu’aux derniers 10 000 ou 20 000 ans. On en sait assez sur les conditions physiques qui règnent à la surface des planètes pour pouvoir écarter toute hypothèse d’une vie du type terrestre sur toute autre planète que la Terre.