Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tendon (suite)

L’opération sur les tendons de la main est toujours une intervention délicate qui n’est pas toujours suivie de succès, car l’utilisation de la main et sa pathologie sont en relation extrêmement étroite avec le cerveau, et plus particulièrement avec les centres responsables du comportement (v. main). L’anxiété, l’angoisse, la mauvaise insertion sociale sont des facteurs d’enraidissement.

Il est certain que le psychisme et la volonté de récupération sont des éléments très importants dans toute la chirurgie tendineuse.

A. J.

Teniers (David II), dit le Jeune

Peintre flamand (Anvers 1610 - Bruxelles 1690).


Son père, David I Teniers, dit le Vieux (Anvers 1582 - id. 1649), est peintre et marchand de tableaux ; élève de Rubens* et fortement influencé par Adam Elsheimer (1578-1610) en Italie, il donne des peintures de genre et des paysages meublés de personnages mythologiques, d’un style conventionnel, d’une facture précise et sèche.

David II le Jeune, élève de David I et conseillé sans doute par Rubens, devient franc maître de la gilde de Saint-Luc en 1633. En 1637, il épouse en premières noces, avec Rubens comme témoin, Anna Bruegel, fille de Bruegel* de Velours. Au début de sa carrière, il suit la manière appliquée de son père et reprend notamment le thème fantastique de la Tentation de saint Antoine, plusieurs fois traité par celui-ci. Mais l’arrivée à Anvers d’Adriaen Brouwer*, en 1631, l’influence au point que, pendant des années, la confusion va régner entre les travaux des deux artistes. Après la mort de Brouwer, survenue en 1638, Teniers se libère de cette emprise. Il abandonne les tons bruns chers à son modèle pour pratiquer une manière plus claire. Ses meilleures œuvres sont peintes dans des tons argentés très subtils. Plus tard, il retourne aux bruns, mais en les baignant dans une gamme plus dorée.

Les thèmes de sa maturité ne varient guère. S’il a peint des paysages, des natures mortes, des portraits, des fêtes officielles, des scènes religieuses ou allégoriques, la majeure partie de son abondante production est consacrée aux scènes et kermesses villageoises. Il les a représentées inlassablement et toujours dans le même esprit. Sous ses pinceaux habiles, les paysans dansent, chantent, jouent, boivent, toujours aimables et sans souci. Ils n’ont rien de la gravité de Bruegel* le Vieux ni de la spontanéité de Brouwer. L’artiste réduit l’humain à un élément décoratif, multiplie allègrement les sujets, en bon artisan, sans s’émouvoir.

En 1650, David Teniers est appelé à Bruxelles par le gouverneur des Pays-Bas espagnols, l’archiduc Léopold-Guillaume. Ce collectionneur passionné le nomme peintre de sa cour et lui confie la direction de sa fameuse galerie d’art, dont l’artiste a représenté plusieurs fois l’image à la façon des peintres de « cabinets d’amateurs ». De surcroît, l’archiduc multiplie les achats à Teniers et, munificent, distribue généreusement ces tableaux. Ceci explique leur présence en nombre considérable dans les grands musées. On en compte cinquante à Madrid, quarante à Leningrad, trente-six au Louvre, vingt-huit à Munich, vingt-quatre à Dresde. Tous les collectionneurs, du reste, recherchaient les œuvres de Teniers et, comme celui-ci travaillait avec une extrême facilité, il a laissé un bon millier de tableaux.

Après le départ des Pays-Bas de l’archiduc Léopold-Guillaume, son successeur, l’infant don Juan d’Autriche, continue la même faveur au peintre, qui sait obtenir la fondation de l’Académie des beaux-arts d’Anvers, inaugurée en 1664. La même année, Teniers est élu doyen de la gilde de Saint-Luc de sa ville natale. Devenu veuf, il a épousé à Bruxelles, en 1656, Isabelle de Fren. Jusqu’à sa mort, il continue à peindre dans son château « De Dry-Toren » (les Trois Tours) à Perk, non loin du « Steen » de Rubens, situé à Elewijt.

Le quatrième fils de David I le Vieux, Abraham Teniers (Anvers 1629 - id. 1670), fut également peintre : il se spécialisa dans les intérieurs, les scènes villageoises et de genre, sans témoigner d’une grande originalité.

Enfin, dernier artiste de la famille, le fils aîné de David II le Jeune, connu sous le nom de David III Teniers (Anvers 1638 - Bruxelles 1685), n’a guère laissé de traces dans l’histoire de la peinture.

R. A.

 R. Peyre, David Teniers (Laurens, 1911). / G. Eekhoud, Teniers (Perche, Bruxelles, 1926).

Tennessee

État du centre-est des États-Unis ; 109 412 km2 ; 3 924 164 hab. Capit. Nashville.


Allongé dans le sens est-ouest sur quelque 700 km, le Tennessee comprend des parties de diverses unités morphologiques orientées nord-sud ou nord-est-sud-ouest : Blue Ridge (bloc de gneiss précambrien ; 2 024 m au Clingmans Dome), crêtes et vallées appalachiennes (sédiments primaires plissés), plateaux calcaires (carbonifères) caractérisés par une hydrographie souterraine et des formes karstiques, Jackson Plain, constituée par un rentrant de la plaine côtière, enfin vallée du Mississippi. Le vaste bassin de Nashville (20 000 km2) a été évidé dans un dôme structural au cœur des plateaux calcaires, qui se terminent par un escarpement périphérique. Les particularités du réseau hydrographique (cluses vives [water gaps] et mortes [wind gaps] à travers les crêtes appalachiennes ; tracé deux fois coudé du Tennessee ; passage de la Cumberland dans le bassin de Nashville) constituent un des problèmes d’une histoire morphologique complexe.

Le climat se caractérise par des hivers cléments (4,5 °C en janvier à Nashville), des étés très chauds (27 °C en juillet à Nashville, maximum moyen supérieur à 30 °C dans la vallée du Mississippi), des pluies abondantes (de 1,20 à 1,40 m sur les plateaux, près de 2,50 m sur le Blue Ridge) en toute saison, mais surtout en hiver. Malgré le couvert primitif de feuillus (chênes, frênes), le climat chaud et humide donne des sols podzoliques de type subtropical, souvent dégradés (lithosols) et sensibles à l’érosion. Toutefois, certaines vallées appalachiennes, le bassin de Nashville, des parties de la Jackson Plain et la vallée alluviale du Mississippi ont de bons sols arables.