Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

télécommunication (suite)

société américaine créée en 1869 sous la dénomination de Gray and Barton. Elle a adopté sa raison sociale actuelle en 1881 lors de son entrée dans l’American Bell Telephone Company, qui deviendra l’American Telephone and Telegraph Company, pour le compte de laquelle elle construit des centraux et des lignes de communications télégraphiques selon le système Bell. De ce fait, elle est devenue le premier producteur au monde de biens d’équipement de télécommunications. Grâce à vingt-trois centres de production répartis sur l’ensemble du territoire américain, elle est en relation directe avec les filiales du groupe AT&T qui assurent le service du téléphone au sein de chacun des États de l’Union.

J. B.

télédétection

Étude de la terre à distance, le véhicule de l’information étant le champ électromagnétique.


Des méthodes de détection à distance comme la gravimétrie ou les sondages acoustiques ne font pas partie de la télédétection. De plus, il ne faut pas confondre la télédétection et la photo-interprétation*. Certes, il y a une filiation très nette entre ces deux techniques, et les problèmes rencontrés lors de certaines phases des opérations sont très semblables. Mais, au niveau des moyens mis en œuvre, la différence est assez accusée : le mot télédétection est apparu avec le développement considérable qu’ont pris les appareils d’enregistrement électroniques, ou capteurs électroniques, entre 1960 et 1970. Les caractéristiques de ces capteurs, très différentes de celles des appareils photographiques, ont entraîné l’utilisation de nouvelles méthodes de traitement et de nouveaux concepts. De plus, l’importance croissante du rôle des appareils qui transportent les capteurs et qui travaillent à haute altitude, satellites notamment, est l’un des principaux moteurs de l’évolution conceptuelle et méthodologique actuelle.


Physique des phénomènes en jeu

Les phénomènes qui peuvent ici avoir une influence directe ou indirecte sur l’enregistrement sont plus nombreux que dans le cadre de la photo-interprétation, et, même pour les phénomènes communs, le degré de connaissance recherché est nettement plus élevé.

Le rayonnement électromagnétique reçu peut avoir différentes origines. Ce peut être le rayonnement solaire (rayonnement d’un corps noir à 6 000 K) réfléchi par la surface du sol ou l’énergie émise effectivement par le sol (rayonnement thermique proche de celui d’un corps noir à environ 270 ou 300 K) ; dans tous les cas, une partie en est absorbée ou diffusée par l’atmosphère. Le plus pratique est d’étudier les poids respectifs de ces divers phénomènes en fonction de la longueur d’onde.

• Dans l’ultraviolet, l’absorption et la diffusion atmosphériques sont importantes ; aussi, ce domaine spectral est-il peu utilisé en télédétection.

• Dans le visible (longueurs d’onde de 0,4 à 0,7 μ), l’absorption est faible et la diffusion décroît rapidement lorsqu’on se déplace du bleu vers le rouge. Le rayonnement reçu par le capteur est essentiellement le rayonnement solaire réfléchi par le sol. C’est vers le milieu du spectre visible que la pénétration dans l’eau est maximale.

• Dans l’infrarouge proche, ou infrarouge photographique (de 0,7 à 1,2 μ), les effets atmosphériques sont faibles ; comme précédemment, le rayonnement provient du Soleil après réflexion. Pour l’eau, la situation est différente. La pénétration est très faible et la réflectance aussi : l’eau apparaît en noir sur un document positif. Au contraire, les végétaux présentent une réflectance très élevée, bien supérieure à celle qu’ils possèdent dans le vert et que l’œil humain peut apprécier. De plus, la valeur de cette réflectance varie suivant les espèces ou l’état physiologique de la plante. Entre 1, 2 et 3 μ s’étend une zone moins fréquemment utilisée, mais dans laquelle les phénomènes sont schématiquement les mêmes.

• Dans l’infrarouge thermique (de 3 à 14 μ), l’énergie reçue provient essentiellement du corps noir du sol, la part du rayonnement solaire réfléchi, lorsque l’on travaille de jour, n’étant sensible que pour les plus courtes longueurs d’onde de cette zone. D’autre part, il y a lieu de noter la présence de plusieurs bandes d’absorption de l’atmosphère. De 14 μ à 1 mm, l’absorption atmosphérique est très forte, ce qui rend ce domaine inutilisable. Au-delà, ce sont les hyperfréquences. La transparence de l’atmosphère et même des nuages y est excellente. Les renseignements que l’on peut y recueillir concernant les objets observés sont liés à leurs propriétés diélectriques et à leur rugosité.


Appareillages utilisés


Les vecteurs

Les principaux vecteurs sont les avions, les ballons et les satellites. Les avions forment en fait une catégorie très hétérogène, et il est préférable de classer les vecteurs en fonction de caractéristiques plus importantes pour le télédétecteur, qui sont essentiellement l’échelle, c’est-à-dire le niveau de synthèse spatiale et taxonomique auquel on peut accéder, et la répétitivité. Ainsi, l’utilisation d’un avion volant à haute altitude est très différente de celle d’un appareil classique ; un satellite présente une répétitivité remarquable : il peut repasser un très grand nombre de fois sur une même zone sans entraîner de coût supplémentaire.


Les capteurs

Les capteurs peuvent se classer en capteurs photographiques et en capteurs électroniques.

• Les capteurs photographiques sont depuis longtemps utilisés dans le domaine de la photo-interprétation. On tend à leur préférer des systèmes dans lesquels la qualité de l’information spectrale est améliorée. C’est ainsi qu’on utilise une batterie d’appareils identiques, chacun muni d’un filtre et d’une émulsion différente, ou une seule chambre munie de plusieurs objectifs formant des images juxtaposées sur un même film. On obtient alors une information multispectrale, c’est-à-dire plusieurs images représentant la même zone terrestre vue dans plusieurs bandes spectrales.