Tbilissi (suite)
Le site est constitué par la rivière Koura, un peu en aval de la vallée suivie par la route transcaucasienne. Élargissements et étranglements se succèdent tout le long de la rivière. La partie la plus étroite, dominée par la citadelle, contient le centre de la vieille ville de marchands et d’artisans, bâtie à l’orientale. Jusqu’au xixe s., la ville a exercé des fonctions commerciale, militaire et culturelle. Mais elle a connu beaucoup d’envahisseurs et de dominateurs. Elle a gardé une partie des monuments des différentes époques historiques qu’elle a traversées. Lorsque les troupes du tsar y pénétrèrent au début du xixe s., elle comprenait 3 000 maisons abritant 20 000 personnes, un grand nombre d’échoppes d’artisans et de boutiques de marchands. Elle évolua lentement, et fut marquée par des soulèvements bolcheviques précurseurs de la Révolution et par la guerre civile. La transformation et l’extension datent des premiers plans quinquennaux. La nouvelle urbanisation a réussi à aménager le vieux centre, à jeter des ponts sur la Koura, à tracer de nouvelles et vastes perspectives, et à créer une ville nouvelle, où ont été construits les bâtiments symbolisant le rôle de capitale.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, Tbilissi s’insère dans un complexe urbain plus vaste. Un barrage-réservoir a été créé (la « mer de Tbilissi ») pour fournir de l’énergie et ravitailler la zone agricole. Non loin de là, en aval sur la Koura, la ville de Roustavi est un centre de métallurgie lourde dont profitent les industries de Tbilissi.
La ville de Tbilissi remplit en effet plusieurs fonctions. Elle est le siège d’une université, de l’académie des sciences de Géorgie, de nombreux instituts de recherche, de bibliothèques, de musées et de théâtres. Elle est fréquentée par les touristes étrangers : les liaisons aériennes avec Moscou sont bonnes et la ville fait partie d’un circuit touristique qui comprend d’autres cités de Géorgie et d’Arménie. On visite plus spécialement le Panthéon des écrivains et hommes illustres de la Géorgie, la vieille ville et ses églises anciennes, les musées et les parcs.
La valeur de la production de Tbilissi représente 40 p. 100 de la valeur de l’industrie géorgienne. Des activités industrielles sont nées de l’artisanat et des manufactures ; thé, « champagnes » et « cognacs » (en général, la vinification), textiles et cuir. La ville a une filature de soie et des tricotages. L’industrie métallurgique se situe à l’aval des productions de Roustavi (fabrication de métiers à tisser, de machines-outils, de locomotives électriques, d’appareillage de centrales électriques). Des industries sont liées à la présence d’une abondante main-d’œuvre et travaillent pour un marché étendu de consommation (bois et cellulose, mécanique de précision, industries alimentaires et polygraphiques).
Certains combinats emploient plus de 5 000 salariés. Des écoles techniques éduquent la main-d’œuvre venue des campagnes. Mais la ville tend à agglomérer un grand nombre de familles descendues des montagnes (Grand et Petit Caucase), et il semble que le rythme de la construction reste insuffisant devant un processus accélère d’urbanisation, la population de la ville ayant augmenté d’environ 25 p. 100 entre les deux derniers recensements de 1959 et 1970.
A. B.
➙ Géorgie.