Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Tarbes (suite)

L’activité industrielle, mais aussi le rôle du commerce et la fonction administrative (liée à la présence d’une préfecture) donnent à Tarbes un rayonnement départemental, encore que la cité de Foch et de Théophile Gautier soit concurrencée dans l’est du département par Lannemezan et qu’elle souffre de la proximité (40 km par la route) de Pau. Par-delà une rivalité vieille de plusieurs siècles et bien qu’appartenant à deux régions de programme différentes, les deux cités cherchent à se rapprocher : la construction de l’autoroute Bayonne-Toulouse et l’ouverture éventuelle d’un aéroport international sur le plateau de Ger pourraient être les premiers pas vers la construction d’une métropole aturienne.

S. L.

➙ Midi-Pyrénées / Pyrénées (Hautes-).

Tardieu (André)

Homme politique français (Paris 1876 - Menton 1945).


Admis à l’École normale supérieure, il n’y entre pas (1895) et traverse un moment la carrière diplomatique (1898). Le journalisme et la politique étrangère sont le terrain où il va pouvoir s’épanouir. Secrétaire de la présidence du Conseil sous Waldeck-Rousseau* (1899), il entre peu après au ministère de l’Intérieur comme secrétaire général des services administratifs. En même temps, sous le pseudonyme de Georges Villiers, il atteint à la notoriété journalistique au Figaro, puis au Temps : ses brillants articles de politique étrangère lui valent d’entrer comme enseignant à l’École libre des sciences politiques et à l’École supérieure de guerre.

Député de Seine-et-Oise (1914-1924), il fait une partie de la Grande Guerre comme officier de réserve. Mais, diplomate-né, il se voit confier par Alexandre Ribot le haut-commissariat aux États-Unis (1917), puis, par Clemenceau*, le commissariat général aux Affaires de guerre franco-américaines (juin 1918 - avr. 1919). Il est ministre des Régions libérées dans le cabinet Clemenceau (nov. 1919 - janv. 1920). Réélu député en 1926 dans le Haut-Rhin, André Tardieu entre la même année dans le quatrième cabinet Poincaré — le grand ministère — comme ministre des Travaux publics (1926-1928). Il passe ensuite à l’Intérieur (1928-29).

C’est alors — et durant quatre ans — que se développe l’« expérience Tardieu », expérience originale et moderne, à la mesure du personnage. Tardieu la conduit soit comme président du Conseil (nov. 1929 - déc. 1930 [sauf du 17 au 25 févr.] avec le portefeuille de l’Intérieur, puis févr.-mai 1932 avec celui des Affaires étrangères), soit comme ministre de l’Agriculture ou de la Guerre dans les trois premiers cabinets Laval (1931-32). Si bien qu’on a pu dire que la législature 1928-1932 a été marquée par lui et par une conception originale de la vie politique : il s’agit, en fait, d’une espèce de « torysme » français, caractérisé par un souci d’efficacité qui se situe au-delà des partis : car, par ses origines, Tardieu n’appartient ni à la droite ni à la gauche.

Laissant à Aristide Briand* le soin de poursuivre, à l’extérieur, une politique de pacification, Tardieu s’applique essentiellement — à une époque où la France n’est pas encore touchée par la crise partie de Wall Street — aux questions économiques et sociales. Rompant avec un libéralisme paresseux et ignorant le dirigisme marxiste, Tardieu s’efforce de développer un large programme d’outillage national, dont l’application est favorisée par la stabilité du franc Poincaré : électrification des campagnes, reconstruction des régions dévastées, mécanisation de l’agriculture, rénovation du réseau routier, modernisation de l’industrie, développement de l’équipement hospitalier et scolaire... Parallèlement, il met en place un plan de rénovation sociale : généralisation des assurances sociales, gratuité de l’enseignement secondaire, vaste échelle de dégrèvements fiscaux, valorisation de la retraite du combattant...

En fait, ce double programme ne passera que partiellement dans les faits. L’hostilité des partis traditionnels — notamment des radicaux — à des méthodes rompant avec les habitudes politiques de la IIIe République se renforça d’une hostilité personnelle des notables provinciaux, ceux du Sénat notamment, à l’égard du grand bourgeois parisien que fut Tardieu : son allure dominatrice, sa manière de secouer les schémas poussiéreux et ses répliques caustiques lui aliénèrent, en effet, une portion importante de la classe politique. Tardieu eût pu, s’il avait été suivi sur la voie d’une modernisation intensive, épargner au pays les effets de la dépression économique qui commençait à le gagner et qui allait tragiquement marquer la période 1932-1938.

Dans le domaine extérieur, l’esprit novateur de Tardieu se heurta à des obstacles semblables. C’est ainsi qu’il ne put obtenir de la conférence de Genève la mise à la disposition de la S. D. N. d’une force aérienne internationale.

Après les élections de 1932, qui furent un succès pour la gauche, Tardieu fonda le Centre républicain (juin) et mena l’opposition dans la Liberté. Son dernier passage au pouvoir se situe en 1934 dans le cabinet d’Union nationale de Gaston Doumergue (févr.-nov.), où il fut ministre d’État chargé d’étudier la réforme de la Constitution.

Parmi ses nombreux ouvrages, il faut retenir la Conférence d’Algésiras (1907), la Paix (1921), l’Épreuve du pouvoir (1931), Sur la pente (1935).

P. P.

➙ République (IIIe).

 L. Aubert, Y. Martin, M. Missoffe, F. Piétri et A. Rose, André Tardieu (Plon, 1957). / R. Binion, Defeated Leaders : the Political Fate of Caillaux, Jouvenel and Tardieu (New York, 1960).

Tardigrades

Groupe d’animaux de petite taille qui vivent dans la mer, dans l’eau douce ou dans le film liquide qui entoure les Mousses et les Lichens.